Le test de Persona 4 (Playstation 2 US)
Enfin ! Presque 4 mois après avoir terminé le jeu, je rédige enfin le test de Persona 4. Je commence à rattraper mon retard petit à petit.
Persona 4 est donc l'épisode qui m'a permis de me replonger dans la série après avoir terminé Persona 2 Innocent Sin sur PSP en 2015. Si ce dernier m'avait plu, il n'avait pas non plus déclenché chez moi un enthousiasme débordant. Je me suis rappelé de l'existence de Persona 4 après avoir entendu par hasard la musique des combats chez Mandarake à Akihabara. Une fois de retour, j'ai donc lancé le jeu. Mes premiers constats furent les suivants :
La réalisation très stylisée et très soignée pour l'époque pour un jeu PS2 demeure plutôt belle à voir. L'ensemble a très bien vieilli. Persona 4 s'inscrit dans la lignée plus colorée et "groovy" du 3.
Le jeu met un peu de temps à démarrer (environ 2 heures). Le début est surtout contemplatif, sans réelle liberté.
Une fois ces premières heures de jeu passées, on devient alors très libre de ses mouvements. L'une des grandes forces de Persona 4 réside dans cette liberté : on peut gérer l'emploi du temps du héros comme on le souhaite. Il est ainsi possible d'aller progresser dans le donjon et de faire du level-up, ou même de finir le donjon dès le premier jour, ou alors de passer du temps en ville, à des petits boulots, ou au lycée pour faire augmenter les statistiques "sociales" du héros (courage, expression orale, connaissances, persistance, compassion), ou bien le niveau de ses "social links". En effet, il est possible de consacrer du temps aux amis et aux connaissances de Yu Narukami afin de renforcer ses liens. Augmenter le niveau des socials links a des effets bénéfiques divers comme débloquer certaines possibilités durant les combats (par exemple, un ami proche du héros pourra ainsi se sacrifier pour permettre à Yu se survivre). Aux stades les plus hauts, il est même possible d'avoir des relations romantiques avec certains personnages !
Les journées ont cependant une durée limitée, et il n'est pas possible d'avoir un nombre illimité d'activés. Les matinées en semaine sont passées en cours au lycée, et il faut ensuite choisir avec soin si l'on va s'aventurer dans le donjon, s'entraîner au club de sport, répéter ses gammes au club de musique ou de théâtre, consacrer l'après-midi à un ou une amie, ou bien étudier en vue des examens ! Il faut cependant faire attention à ne pas trop traîner, car il existe une date limite pour finir chaque donjon. Cette liberté donne toute sa force à Persona 4, car chaque jour ordinaire, rien n'est imposé : on peut faire ce que l'on souhaite, sans aucun risque de se lasser, étant donné la variété des activités proposées. Cette structure aux mécaniques bien huilées se révèle assez addictive et casse complètement le découpage habituel en villages et donjons des RPG classiques. Par conséquent, il n'existe aucun risque donc de pester contre un donjon long et répétitif que l'on n'aurait pas envie de faire ou contre des dialogues interminables ! Les examens et les voyages scolaires permettent également de casser la routine.
Venons en maintenant au système de combat, très différent de celui de Persona 2. Tout d'abord l'obtention des personas se produit (ou non) aléatoirement à la fin des combats par le biais d'un jeu de carte. Les cartes tournent à l'écran et il faut appuyer au bon moment afin d'obtenir la persona désirée. J'ai trouvé ce système globalement moins intéressant que celui de Persona 2, mais son intérêt est largement rehaussé par l'excellent système de fusion. Il est en effet possible de fusionner des persona pour en obtenir de plus puissantes. Les possibilités sont (presque) infinies !
Durant les affrontements, seul le personnage principal a la possibilité de changer de persona (en contre-partie, si le héros n'a plus de HP, c'est l'écran de game over qui vous attend). Les personas des autres combattants sont imposés, ce qui limite un peu les possibilités de customisation par rapport à Persona 2. Les combats sont cependant beaucoup plus dynamiques et intéressants : pour les remporter haut la main, il est nécessaire de chercher le ou les points faibles des ennemis afin de les mettre KO. Si on parvient à mettre KO l'ensemble des opposants, on a alors la possibilité d'exécuter une "all-out attack" qui permet la plupart du temps de terminer facilement le combat.
Points forts:
La grande liberté accordée au joueur, libre de gérer l'emploi du temps de Yu comme bon lui semble
Le système de fusion des persona
Un très bon scénario, qui se suit comme une enquête policière, avec un dénouement qui peut surprendre
Le charisme et le style tout en simplicité et en sobriété du héros
Des personnages attachants
Une réalisation de très bon niveau qui demeure agréable à voir, avec des interfaces très stylisées
Une difficulté plutôt bien réglée
Une durée de vie très importante (plus de 60 heures de jeu)
Les ennemis sont visibles dans les donjons
Points faibles :
En dehors de l'excellente musique des combat, au style très inhabituel, la bande-son s'inscrit dans un registre un peu trop mélancolique à mon goût. J'aurais aimé davantage de thèmes plus entraînants.
Je trouve plus intéressant d'échanger ses cartes de tarots contre des personas dans la Velvet Room d'Igor (comme dans PE2) plutôt que de les obtenir aléatoirement à la fin des combats (comme dans PE4).
L'environnement lycéen peut rebuter par rapport au contexte plus adulte de Persona 2 Eternal Punishment
Certains éléments de mauvais goûts sont présents mais je n'en dirais pas plus
Un démarrage assez lent
Ma note objective : 91%
Ma note subjective : 90%
Sorti à l'origine en 2008, Persona 4 reste un chef-d'oeuvre qui a merveilleusement bien vieilli. Il propose un ensemble très solide : scénario intriguant, grande variété dans le gameplay, bonne profondeur de jeu, et durée de vie très conséquente.