Je suis enfin arrivé au second CD de Dragon Warrior VII !
Il faut savoir qu'on accède au second disque seulement vers la fin du jeu et non vers la moitié comme on pouvait logiquement s'y attendre. J'ai maintenant une meilleure appréciation des points forts et des points faibles du jeu.
Dragon Quest VII s'avère tout simplement grandiose et très en avance sur son temps : pas en termes de réalisation bien sûr, mais en termes de contenu, de richesse, de système, et bien sûr de durée de vie. Pour bien l'apprécier, il est nécessaire de se remettre dans le contexte de sa sortie : le jeu est sorti en l'an 2000 au Japon et à cette époque, les autres gros RPG disponibles étaient Star Ocean 2, SaGa Frontier 2, Suikoden II, Chrono Cross, FFVII, FFVIII, ou encore Xenogears... Seul Grandia rivalisait un peu avec Dragon Quest VIII au niveau de la richesse, de la profondeur, et la durée de vie, sans toutefois s'en approcher. L'extraordinaire richesse de DQVIII fait plutôt songer à un jeu des années 2010 !
Le système de classes est profond, il permet d'apprendre des skills et des spells, de faire varier les caractéristiques des personnages, et lorsque plusieurs classes sont maîtrisées, on accède alors à des classes plus avancées. Il est possible de changer de classe à tout moment et de s'adapter en fonction de la situation et des skills que l'on souhaite apprendre. Certaines compétences sont acquises en arrivant à un niveau de maturité dans deux classes, comme par exemple la meilleure skill du jeu, la "Sword dance", qui est apprise en atteignant le niveau 5 en "Warrior" et en "Dancer". Une durée de vie conséquente était indispensable afin de tirer tout le potentiel de ce système de classe riche et bien pensé, et c'est largement le cas. Je ne connais aucun RPG de cette époque qui propose quelque chose de similaire et d'aussi profond. Néanmoins, beaucoup de patience est nécessaire afin d'apprécier ce système à sa juste valeur, puisqu'on accède aux classes seulement après environ 25 heures de jeu. Et à ce système de classes de base s'ajoute les classes de monstres !
En dehors de cela, il faut mentionner un scénario bien maîtrisé, découpé en plusieurs histoires puisque chaque région a la sienne. Les annexes sont nombreux, divertissants, et intéressants : des casinos, un parc de monstres, une ville à développer (comme dans Breath of Fire II et Suikoden), etc. Comme je le disais, le contenu est tellement étoffé qu'il fait davantage penser à un RPG des années 2010 avec ses trophées qu'à un RPG sorti en l'an 2000. Dragon Quest VII constitue une étape importante dans l'histoire du J-RPG, et c'est d'autant plus remarquable que ses développeurs ont misé sur le contenu, la richesse, l'ingéniosité, la profondeur, et la durée de vie, plutôt que sur des qualités plus tape à l'oeil.
J'ai néanmoins quelques défauts à mentionner :
- L'OST est réussie, mais elle finit par devenir assez répétitive. Après 60 heures de jeu, il aurait été appréciable de bénéficier d'un peu de variété, mais ce sont toujours les mêmes thèmes qui reviennent : celui des combats, celui des villages lorsqu'ils souffrent d'un problème, celui des villages après leur libération, etc.
- La personnalité des personnages est bien travaillée (encore un point remarquable) et peut s'apprécier en utilisant souvent la commande "talk". Par exemple, Maribel est narcissique, tient des propos acides, et aime se plaindre. Je préfère Veronica de DQXI, mais j'aime ce type de personnage, qui change des gentils ennuyeux. De son côté, Melvin a la maturité, la bonté, et la bravoure d'un ancien héros. Cependant, on ne peut pas dire que leur style et leur design soient très attirants. Quasiment aucun des personnages ne dégage de charisme. Encore une fois, comme souvent avec DQVII, du temps est nécessaire avant d'apprécier, et cela vaut donc également pour les personnages.
- La recherche des "shards" peut s'avérer très fastidieuse : assez simple au début (il faut généralement revisiter la région dans le présent pour les obtenir), elle se complexifie avec le nombre de régions. Si on a raté un shard, on peut passer des heures à revisiter d'anciens lieux et à fouiller partout !