Le test de Dragon Warrior VII
J'ai terminé le jeu le 30 juin dernier, et je rédige donc le test un mois plus tard, avant de tout oublier
Points forts :
Le concept consistant à visiter le passé et à débloquer des continents avec des pièces de puzzle Un RPG parfaitement calibré : tous les paramètres de Dragon Warrior VII sont parfaitement réglés et tiennent parfaitement sur la longueur, que ce soit la difficulté des combats, leur fréquence, l'argent et l'XP remportés, la complexité des donjons (jamais trop longs), la montée en levels, et la montée dans les classes. Ici, pas d'argent à ne plus savoir qu'en faire à la fin (il reste toujours des équipements onéreux à acquérir), et encore moins de plafond de level atteint trop tôt. C'est d'autant plus remarquable pour un jeu aussi long. Une durée de vie et une richesse phénoménales : ma dernière sauvegarde indique 118 heures de jeu (mais j'ai beaucoup joué en mangeant, donc en laissant parfois tourner la console sans effectuer aucune action ou déplacement dans le jeu ) et je suis loin d'avoir exploité tout ce que le jeu peut offrir : il propose de développer une ville en recrutant des habitants (comme dans Suikoden ou Breath of Fire II), de parier au casino, d'apprivoiser des montres et de les héberger dans un parc... Je n'ai quasiment rien réalisé au niveau de ces annexes. Je n'ai pas non plus exploité le système de classe des monstres : on peut en effet adopter la classe d'un monstre, mais le système de classes standard est déjà largement assez chronophage. Le système de classes est motivant, riche, et bien pensé. Il existe des classes de base, des classes intermédiaires (qui nécessitent de maîtriser plusieurs classes de base), et des classes avancées. J'ai atteint une seule classe avancée (Godhand avec David), me contentant de classes intermédiaires pour les autres personnages (Dragoon, Sage, et Ranger). Ce qui est passionnant, c'est de planifier ses changements de classes tout en conservant un équilibre pour l'équipe. Pour devenir Paladin par exemple, il est nécessaire de maîtriser la classe Cleric. Mais il faudra éviter d'avoir en même temps trop de membres spécialisés dans la magie, sinon l'équipe manquera de HP et de force physique, ce qui peut se révéler pénalisant surtout face aux boss. Beaucoup d'humour dans les dialogues : les répliques sont souvent drôles, que ce soit celles de Maribel ou des NPCs. Elles m'ont fait un peu songer à celles d'Earthbound. L'une des répliques qui m'a le plus amusé est celle-ci : "Flay poor little Chibi's bulbous flesh from his primitive nervous system" (il faut connaître le contexte pour l'apprécier à sa juste valeur) La douce bande-son est reposante et très agréable, bien qu'elle finisse par devenir un peu répétitive (certains thèmes reviennent beaucoup trop souvent). Les scénarios propres à chaque région forment un tout cohérent, voire grandiose.Points faibles :
Le skill "Sword Dance" (4 coups à 75%, soit l'équivalent de 300% d'une attaque standard en terme de dommages) est trop puissante par rapport aux autres skills hybrides (qui nécessitent d'atteindre un certain niveau dans plusieurs classes), et tue un peu la difficulté. Il aurait été préférable de la rendre moins efficace et d'augmenter l'intérêt des autres skills hybrides. A l'exception d'un des derniers donjons qui fait astucieusement usage de la 3D, celle-ci n'apporte pas grand chose. Une belle 2D aurait été préférable à mon sens. Le manque de charisme des personnages au premier abord. Le character design n'est pas spécialement engageant. Il faut du temps avant de les apprécier. Un démarrage assez lent. Le jeu se bonifie au fil des heures, mais il ne devient réellement prenant qu'après 25 ou 30 heures de jeu, lorsqu'on accède enfin aux classes. La recherche des shards se révèle parfois fastidieuse sans s'aider d'une solution. Au départ intuitive, elle devient trop complexe lorsque le nombre de lieux potentiels à revisiter est trop important.Ma note objective et subjective : 91%
De par sa richesse et sa durée de vie phénoménales, Dragon Warrior VII était un RPG en avance de 10 ans sur son temps. C'est un jeu qui donne de plus en plus de plaisir au fil des heures, et qui nécessite donc de la patience pour être apprécié à sa juste valeur. Pour un best seller, il est remarquable d'avoir misé sur des qualités discrètes telles que le dosage de chaque ingrédient (combats, exploration, recherche, puzzles), le système de classe, ou encore la qualité des dialogues. Je le préfère légèrement à Dragon Quest VIII, mais je le place un petit cran en dessous de DQ XI, malgré la trop grande facilité de ce dernier.