Lennus
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Afin de préparer l'arrivée de mon exemplaire de Lennus II (que j'ai enfin trouvé), je me suis mis au premier Lennus, aka Paladin's Quest sur Super NES US.
Acquis il y a très longtemps (à la fin des années 90 ou bien au début des années 2000 ; je ne sais plus si je l'avais acquis sur place aux USA ou bien sur eBay), je n'y avais jamais joué plus de 10 minutes ! La faute à des critiques très moyennes (62% dans Super Play, 2/5 sur RPGamer, etc.) et surtout à un style graphique très particulier, assez rebutant au premier abord.
Difficile de qualifier ces graphismes de "splendides" pour une machine comme la Super NES, mais on ne peut pas leur retirer leur originalité. Uniques en leur genre, il s'avèrent très bizarres, que ce soit en termes de couleurs ou de dessin. Les arbres sont en forme de sphères et les bâtiments présentent à la fois un aspect enfantin et une architecture déroutante. Aucun autre jeu ne se rapproche de ce style singulier. Au départ, ce graphisme choque, mais j'ai fini par m'y faire, et même par l'apprécier. C'est en effet un plaisir de se balader pour contempler toute cette végétation et ces constructions étranges.
Les artworks illustrant le jeu se démarquent également. Très soignés et stylisés, ils contribuent aussi à donner une identité particulière au jeu.
En dehors de cet aspect visuel, l'élément le plus remarquable de Lennus réside probablement en son système de combat : lancer des sorts ne consomment pas des MP (il n'y en a pas), mais des HP ! Et pourtant, la magie constitue bien l'attaque à privilégier, puisque plus on utilise un type de magie (par exemple le feu) et plus le niveau de maîtrise de cette magie par le personnage augmente. Il ne faut donc surtout pas se limiter dans l'utilisation des sorts, sous peine de stagner en termes de puissance magique. Une gestion intéressante en résulte : il est nécessaire de bien gérer ses HP et son utilisation de la magie de façon à pouvoir progresser sans trop se mettre en danger.
La dernière singularité réside dans la navigation à travers l'interface, assez déroutante au départ. Conçu pour être jouer d'une seule main (pour jouer en mangeant par exemple), Lennus ne nécessite pas de valider son choix en appuyant sur un bouton, mais simplement sur gauche ou droite. Je trouve cela plutôt pratique, mais beaucoup de gens n'apprécient pas cette "innovation".
Avec son ambiance onirique, Lennus constituait un ovni dans le riche univers des RPG Super Famicom. Il me reste à voir s'il tient sur la longueur, mais pour le moment, je suis sous le charme. (Après 3 heures de jeu) Il est à noter que dans sa version anglaise, la terminologie employée pour les items, les équipements, et les magies est assez cryptique, en raison d'un nombre de caractères trop limité. S'aider du poster fourni avec le jeu est donc plus qu'indispensable.
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Pour l'instant, le jeu tient le coup. J'ai pas mal avancé et j'en suis au level 24. Ce qui me motive le plus est de faire monter le niveau en magie des deux personnages principaux. La bande-son est réussie. Elle ne comporte pas de thème géniaux, mais elle se marie bien avec le jeu et ses graphismes particuliers. Par contre, la fréquence des combats est élevée. Dans l'ensemble, je pense que c'est un jeu qu'on apprécie ou bien qu'on trouve très moyen. Et beaucoup de gens semblent le trouver très moyen.
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Je l'ai juste testé comme ça , j'ai eu un bon feeling avec , il est original ,le style ne m'a pas déplu, à voir sur la durée.
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Paladin's Quest terminé le 27 février ! Test et verdict à venir... J'ai commencé Lennus II qui m'a l'air fantastique.
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Paladin's Quest : le test
J'ai donc terminé Paladin's Quest la semaine dernière. Le jeu n'est pas spécialement long, il faut compter 2 à 3 semaines de jeu, en jouant à un rythme modéré d'une heure par jour. (Il n'y a pas de compteur d'heures) Tient-il ses promesses et montre-il viable sur la durée ? C'est ce que nous allons voir maintenant (quel suspens...)
Paladin's Quest alias Lennus en version japonaise était sorti fin 1992 au Japon et en octobre 1993 aux USA. Pour l'époque, il tentait de se distinguer avec des idées novatrices, une direction artistique soignée, et un style graphique très particulier qui s'était avéré très repoussant pour beaucoup de joueurs. Dans l'ensemble le jeu n'avait pas vraiment convaincu la presse, ni même la plupart des sites Internet par la suite... Au mieux, le jeu était considéré comme moyen.
Pourtant, dès les premières heures de jeu, je suis tombé sous le charme de l'ambiance onirique. Sans être magistrales, les musiques jouent bien leur rôle, et l'étrangeté du graphisme finit par séduire, à défaut d'éblouir. On prend plaisir à se balader et à observer des arbres bleus sphériques et des bâtiments roses aux ornements insolites. A aucun moment je ne me suis dit que c'était beau (les teintes criardes sont très particulières), mais j'étais toujours curieux d'en voir plus. Globalement, je serais tenté de dire que le jeu est quand même plutôt laid, mais il s'agit d'une laideur appréciable qu'on ne retrouve nulle part ailleurs
Ni Earthbound, ni Mystic Quest ne s'approchent de ce style malgré une simplicité un peu similaire.
Les graphismes ne constituent cependant que la face émergée de l'iceberg. La face immergée réside dans le système de jeu, puisque l'utilisation de magie consomme des HP et non des MP. Certains NPC de Lennus I et II plaisantent d'ailleurs à ce sujet en riant de la notion même de MP, dénuée de sens d'après eux ! Au départ, ce système paraît d'autant plus intéressant que plus on utilise une magie, plus on progresse dans sa maîtrise. Il est donc nécessaire de lancer des sorts à tout va pour progresser, en essayant de ne pas se mettre en difficulté en consommant tous ses HP.
A titre de référence, voici les statistiques de mes deux principaux personnages à la fin :
Le bien nommé David au level 54
Niveau maximal en magies de type Light (L), Air (A), Fire (F), et Sphere (SP). Bon niveau aussi en Water (W) et en Sky (SK). Je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup utiliser Earth (E) et Heart (HT) en revanche :
Equipement et stats finales :
Midia a fini au level 54
Magies de Midia : max en Light et Air
Equipement final de Midia
Autres innovations :
- Il suffit d'appuyer sur gauche ou droite dans les menus pour valider un choix. Un peu déroutant au départ mais finalement assez pratique.
- On peut utiliser n'importe quel élément de ses équipements pour frapper ou pour les utiliser en plein combat. Ainsi, on peut frapper un ennemi avec ses chaussures, ou bien utiliser une bouteille régénératrice de HP à condition de l'avoir équipée.
- Pour compléter l'équipe, on recrute des mercenaires qui peuvent progresser en level, mais pas en magie. Il est assez amusant de tester ces nombreux mercenaires et de chercher à recruter les meilleurs.
On apprend de nouveaux types de sorts au fil de l'aventure. Ils se combinent entre eux et donnent de nouvelles magies. Ce système est intéressant en théorie, mais malheureusement, il commence à s’essouffler vers le milieu du jeu en raison d'un manque de profondeur, et surtout à cause de combats longs et incessants. En pratique on passe son temps à affronter des tas de monstres. Durant les combats, on fait face à plusieurs groupes d'ennemis (typiquement 7 ou 8 ) qu'il faut bombarder de sorts touchant plusieurs cibles. A la longue c'est usant, car la fréquence des affrontements est bien trop élevée, et les combats plutôt longs et difficiles. La fin du jeu se révèle donc assez indigeste, certains donjons pouvant tourner au calvaire (heureusement ils sont tous assez courts). A contrario, tous les boss sont plutôt simples à vaincre.
Paladin's Quest ne tient donc pas vraiment sur la durée, en raison d'un manque de complexité. Il pose des bases intéressantes, mais la répétitivité des combats finit par lui nuire. On ne peut cependant retirer à ces affrontements aléatoires leur intérêt, supérieur à celui du RPG moyen, dans lequel on se contente d'attaquer et de se soigner avec des herbes. Ici, il faut sélectionner les bons sorts en fonction des points faibles de l'adversaire, et essayer de bien répartir ses attaques. La restauration des HP, elle, s'effectue par le biais des bouteilles en nombre limité. (Il n'est pas question ici de se trimballer avec un stock de 99 herbes)
Points forts :
- Une direction artistique soignée
- L'ambiance onirique
- Un univers unique
- Le système de magies
- L'originalité du jeu pour un RPG de 1992
- Le début se révèle plutôt dynamique et parvient intelligemment à éviter la structure répétitives village/donjon
- Un scénario qui tient la route
- Une bande-son de bonne qualité, signée Kouhei Tanaka
- Un peu d'humour
- Un ensemble plutôt cohérent
Points faibles :
- La fréquence trop élevées des combats, qui deviennent fastidieux par leur longueur et leur manque de profondeur
- Des graphismes qui peuvent rebuter
- Soigner ses personnages s'avère assez pénible puisqu'il faut passer plusieurs fois par les menus pour consommer le contenu des bouteilles. Si ce n'est pas du tout un problème au début du jeu, cela devient une corvée à la fin.
- La carte du monde est peu lisible
- On ne peut pas choisir les équipements des mercenaires, ni les faire progresser en magie, ce qui limite la customisation de l'équipe
Note objective : 75%
Note subjective : 80%Asmik n'est pas vraiment connu pour avoir enchaîné les chef-d'oeuvres. Ses jeux les plus connus demeurent probablement Verytex sur MegaDrive et l'adaptation de Shinobi sur PC Engine. Et ce n'est pas avec Lennus que l'éditeur atteindra le statut de chef-d’œuvre, même s'il s'agit d'une incursion plus qu'intéressante dans le domaine de RPG.
Les interviews des développeurs de Lennus : https://shmuplations.com/lennus/
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Après avoir terminé Paladin's Quest, j'ai enchaîné directement sur Lennus II sur Super Famicom. J'ai acquis le jeu, mais j'y joue en anglais sur ma flash cart.
On retrouve d'emblée tout le particularisme de Lennus, avec sa direction artistique, ses interfaces, son système de magie consommant des HP, ses mercenaires, et ses bouteilles régénératrices. Ceux qui ont pratiqué le premier volet retrouveront rapidement leurs marques. Mais Lennus II semble beaucoup plus abouti, plus profond, et corrige tous les défaut du premier opus :
- L'identité graphique est moins marquée, mais visuellement le soft est beaucoup plus agréable, avec ses couleurs pastel qui tranchent avec les tons criards du premier épisode. Ce graphisme séduira beaucoup plus de monde.
- L'interface permet de savoir à quoi servent les items et les magies. Elle permet également de connaître le nombre de HP consommés par les sorts. Beaucoup plus pratique, elle corrige donc ces grands défauts du premier Lennus !
- Une option "Health" permet de guérir toutes ses troupes d'un seul coup, sans avoir à utiliser plusieurs bouteilles
- Les mercenaires peuvent maintenant évoluer en termes de puissance magique, et on peut leur faire équiper les armes et armures que l'on souhaite
- La fréquence des combats est beaucoup plus raisonnable
- Il est possible de sauvegarder à n'importe quel moment : dans les villages, dans les donjons, ou bien sur la carte !
J'ai terminé la première partie du jeu, et l'ensemble s'annonce très prometteur.
Si je me suis désintéressé de Lennus II durant les années 90 et au début des années 2000 (il n'a pas fait partie des jeux que j'ai essayé de récupérer lorsqu'Internet s'est démocratisé), c'est en grande partie à cause de ce test honteux de Super Power (10/20 en graphismes et 11/20 en son, c'est juste une blague) : http://download.abandonware.org/magazines/Super Power/superpower_numero44/SuPow n°44 - Page 090 (Octobre 1996).jpg
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Une musique de Lennus II :