Sol-Deace (Mega Drive) 11.10.2025
Plongeons en 1992 pour redécouvrir Sol-Deace, un shoot 'em up à défilement horizontal développé par Wolf Team et initialement paru en exclusivité pour le marché nord-américain, sur la Genesis donc. Cette réédition disponible pour la première fois en version japonaise, que j'ai acquise il y a quelques mois sur Amazon Japan pour ¥6,838 (soit environ 45€), est un sympathique objet de collection édité par Columbus Circle… Mais que vaut réellement le jeu après toutes ces années ?
Le scénario pose une course contre la montre épique : en l'an 3325, l'humanité a réussi à implanter un virus dans l'IA qui a conquis la Terre, lui donnant un répit de 300 heures. C'est le temps imparti pour envoyer les vaisseaux de combat Sol-Deace afin de détruire l'armée de robots et de reconquérir la planète bleue.
Sur le plan technique et de la jouabilité, Sol-Deace alterne entre des moments d'éclat et des faiblesses assez marquées. Le jeu s'en tire plutôt bien par ses animations variées qui réutilisent la technologie de sprite modulaire (déjà aperçue dans Ernest Evans) et par ses musiques entraînantes, dynamiques et mémorables. Toutefois, le reste de la réalisation est plus sommaire et moins inspiré, notamment au niveau des décors assez vides, qui sont globalement décevants, à l'exception notable du stage enflammé. L'expérience de jeu souffre également de clignotements de sprites et de ralentissements lorsque l'action devient trop intense et que l'écran se surcharge d'ennemis et de tirs.
La maniabilité du vaisseau est précise, et le système d'armement des plus basiques (un seul bouton de tir, pas de smart bombs) offre toutefois quelques touches d'originalité. En plus de choisir entre trois types de tirs (classique, laser, lance-missiles), vous pouvez équiper des armes différentes sur chacun de vos modules, et, surtout, orienter l'angle de tir de ces modules en relâchant le bouton de tir principal. Si cette mécanique apporte une subtilité appréciable au gameplay, elle fait malheureusement plus office de gadget : il est tout à fait possible de s'en passer pour terminer le jeu.
L'expérience de jeu est ternie par une difficulté frustrante et mal calibrée. L'un des principaux coupables est la hitbox beaucoup trop large du vaisseau. Le jeu devient du pur « die and retry », obligeant le joueur à apprendre par l'erreur les zones mortelles des ennemis, ce qui n'est jamais intuitif. Pire, dans le stage 4, qui gravite autour d'un immense vaisseau (un probable hommage à R-Type), l'absence de power-up force le joueur à mourir pour en récupérer un et pouvoir ainsi faire face aux vagues d'ennemis – une erreur manifeste de conception. Heureusement, les continues sont infinis, mais il vous faudra faire preuve de beaucoup d'abnégation pour atteindre la fin. Quant à la sélection de la vitesse du vaisseau dans le menu d'options, elle souligne encore les limites de la conception ludique du titre.
Au final, Sol-Deace est un shmup relativement moyen. Il ne parvient pas à transcender ses défauts techniques et ses choix de game design douteux malgré une réussite sonore incontestable et des boss réussis dans l'ensemble.
Ma note : 11.5/20