Le Blog de Kurush (Topic du Palmarès)
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Scott Pilgrim vs. The World: The Game - Complete Edition (Switch) 23.06.22
Beat them all développé par Ubisoft Montréal et Ubisoft Chengdu, « Scott Pilgrim vs. The World: The Game » est basé sur le comics canadien Scott Pilgrim ainsi que son adaptation cinématographique. Le jeu original est sorti durant l'été 2010 sur les consoles de l'époque (PS3, Xbox 360 et PC). Une réédition est sortie plus de 10 ans après (en janvier 2021) sur les consoles actuelles (Switch, PS4, etc.). Cette « Complete Edition » contient les 2 persos jouables supplémentaires exclusifs au DLC (Knives Chau et Wallace Wells) mais aussi les 4 modes bonus : Survival Horror (battre autant de zombies que possible et survivre le plus longtemps), Extermination des boss (un boss rush chronométré), Battle Royale (dans lequel jusqu'à 4 joueurs peuvent s'affronter en mêlée générale sur un ring de catch) et enfin une Balle au prisonnier.
Comme le titre du jeu le suggère, Scott Pilgrim constitue le personnage principal de l'aventure. Votre objectif consistera à battre la Ligue des ex maléfiques de Ramona, votre petite-amie ! Il y en a 7 au total, pour autant de stages différents à parcourir (en général subdivisés en 2-3 sous-niveaux). J'ai terminé le jeu avec Scott mais vous pouvez également incarner sa bien aimée, Ramona Flowers (beaucoup plus vive et agile d'ailleurs), ou encore Stephen Still, Kim Pine et les persos du DLC que je signalais plus haut.
S'agissant du gameplay, il est évolutif puisque vous débloquez de nouveaux coups et aptitudes en montant de niveau (vous pouvez ainsi aller jusqu'au niveau 16, et obtenez une nouvelle technique de combat à chaque level-up). Bouton de saut, bouton de garde, un pour les attaques rapides (Y) qui se prêtent bien aux combos, un autre pour les attaques puissantes (X) qui sonnent les ennemis, (R) permettant de déclencher une super attaque (pratique lorsque vous êtes encerclé), (L) pour faire appel momentanément à un striker, Knives en l'occurrence. Il est également possible de dasher, de faire des pas de côté (verticaux), etc. Les objets occupent une grande place dans Scott Pilgrim, vous pouvez interagir avec bon nombre d'entre eux et vous en servir comme d'une arme de fortune. Vous pouvez ainsi saisir un objet, frapper avec, le lancer, voire carrément le rattraper en plein vol (avec le bouton R), par exemple si un ennemi vous envoie un projectile. Si vous parvenez à mettre KO 5 ennemis d'affilée sans vous faire toucher dans l'intervalle, vous passez en "forme olympique" : votre perso se met alors à clignoter et devient temporairement plus rapide.
Outre les traditionnels points de vie (quand il ne vous en reste aucun, vous tombez KO et perdez une vie), on trouve également des points de cran. Ces derniers vous permettent de réaliser la super attaque et/ou d'appeler Knives à la rescousse. Mais ils vous servent surtout à rester en vie plus longtemps ! En effet, quand vous êtes KO, vos points de cran sont automatiquement convertis en points de vie. Dans la mesure du possible, il vaut donc mieux économiser ses points de cran, en évitant les attaques spéciales.
Comme mentionné, le titre offre une petite dimension RPG pas inintéressante sur le papier. Pour gagner des points d'XP, il faut logiquement vous débarrasser des ennemis, mais la technique la plus efficace consiste à accumuler de l'argent (les ennemis KO droppent des $$$) pour le dépenser ensuite dans des boutiques présentes dans les stages. Les items se classent en 3 catégories : 1/ snacks (consommables uniquement sur place pour régénérer votre vie) 2/ repas et 3/ accessoires (pour améliorer vos caractéristiques). Les boutiques les plus intéressantes se trouvant dans le quartier commercial du 1er stage, ce qui vous obligera à un backtracking incessant et assez chiant à la longue, puisqu'il casse le rythme de votre progression. Les menus dans les boutiques manquent d'ergonomie et vous ne pouvez pas connaître l'effet qu'aura un plat ou un aliment avalé sur vos caractéristiques avant de l'avoir avalé... Gonflant ! En pratique, il faudra accumuler suffisamment d'argent pour vous acheter les plats les plus chers et gonfler vos caractéristiques (Défense, Vitesse, Volonté et Force) encore et encore... Vous pourrez monter chacune de vos stats jusqu'à 100.
Les premiers instants manette en main s'avèrent plutôt prometteurs. La réalisation graphique est haute en couleur, avec un pixel art à l'ancienne soignée, qui lorgne vers les machines 8-16 bits, avec des environnements beaucoup plus fouillés et détaillés malgré tout. La musique du premier stage est pêchue et entêtante. On doit les compositions à Anamanaguchi, un groupe de rock new-yorkais indépendant adepte du chiptune. Si 2-3 mélodies sortent du lot, elles ne parviennent malheureusement pas à maintenir le niveau de qualité de celle du 1er stage, dommage... Les bruitages sont totalement étouffés par la musique, vous devrez donc baisser le volume de cette dernière au moins de moitié si vous voulez entendre l'impact de vos coups !
Revue complète de l'intégralité des stages :
Stage 1
Stage 2
Stage 3
Stage 4
Stage 5
Stage 6
Stage 7 et fin
Scott se déplace très lentement mais on finit par s'y faire... Par contre, la prise en main est beaucoup trop raide. La physique des objets laisse également à désirer, les bugs sont nombreux, et il vous arrivera fréquemment de vous blesser avec un projectile qui était destiné à un de vos adversaires (!)...
Mais le principal problème réside dans la difficulté du titre, beaucoup trop élevée. Le skill ne paie pas ou très peu dans Scott Pilgrim. Si vous jouez en mode normal et que vous ne faites pas monter vos caractéristiques en bouffant comme un ogre, vous ne passerez tout simplement pas le 3ème niveau. Un choix purement incompréhensible de la part des développeurs, d'autant plus qu'il n'y a aucun tutoriel vous suggérant de devoir manger des plats pour faire du levelling à outrance.. Les ennemis se déplacent souvent en meute et en surnombre, et ils vous enchainent sans que vous ne puissiez rien faire, rageant La portée de vos coups est limitée et les 3 vies de base suffisent à peine à passer un stage, alors 7... Si vous souhaitez une expérience un peu moins frustrante et punitive, démarrez le jeu en mode novice et laissez votre ego de côté ! Enfin, la difficulté est hyper mal calibrée : en sous-niveau vous vous ferez laminer par les ennemis, mais vous roulerez sur le jeu si votre perso est surboosté... C'est particulièrement vrai si vous parvenez à accumuler 500$ et les dépensez dans le vidéo club du premier stage pour rembourser votre dette. Vous aurez alors accès à des articles gonflant les stats de Scott en un rien de temps, ainsi que des vies supplémentaires à des tarifs ridiculement bas. Cf le lien ci-dessous pour un listing complet des boutiques présentes dans le jeu :
https://new-game-plus.fr/scott-pilgrim-magasins-guide/
Les développeurs ont inclus pas mal de références à des œuvres vidéo-ludiques emblématiques : l'écran de sélection des persos avec les rideaux rouges sur les côtés, pas sans rappeler le character select de Super Mario Bros. 2 / Super Mario USA ; la carte du monde façon Super Mario Bros. 3 / Super Mario World ; un clin d'œil à Guitar Hero ou encore un PNJ qui droppe des pièces, mix improbable de Link et des nains qui lâchent des fioles dans Golden Axe...
La progression poussive, le farming incessant et les nombreux allers-retours dans les boutiques ont failli me faire lâcher la manette mais je me suis finalement accroché, en me forçant à le finir... Je doute d'y revenir de sitôt ! Les développeurs auraient dû inclure un mode arcade classique plus linéaire, sans avoir à se taper du farming à longueur de temps, quitte à laisser cet aspect pour le mode story.
La durée de vie dépendra vraiment de votre niveau et de vos stats, et bien sûr du mode de difficulté choisi. Pour un premier finish en partant de zero, prévoyez au moins 6-7h. Si vous êtes au niveau max et avec les caractéristiques gonflées à bloc, une run complète en ligne droite vous prendra quand même une bonne grosse heure et demie. C'est long pour un beat them up, surtout que Scott Pilgrim est d'un classicisme religieux, sans aucune prise de risque...
Pour conclure, Scott Pilgrim a été une déception pour moi, d'autant plus qu'il jouissait d'une très bonne réputation chez les gamers. Il a en sa faveur une direction artistique irréprochable et quelques musiques vraiment prenantes mais le gameplay n'est pas suffisamment abouti, le jeu contient de nombreux bugs et la dimension RPG n'est absolument pas maîtrisée, occasionnant du levelling inutile qui rend le jeu rapidement barbant et beaucoup trop long. Il donne en tout cas l'impression d'avoir avant tout été pensé pour le multi (il est jouable à 4 simultanément, en local ou online). Il me donne clairement l'impression d'avoir été rushé au niveau de son développement, le fond n'étant pas à la hauteur de la forme... Pour sa défense, je le découvre plus de 10 ans trop tard. La hype est donc logiquement retombée et bon nombre de beat them all sont sortis depuis et ont enrichi la formule, apporté un vent de fraîcheur et sont objectivement bien supérieurs... Pour en citer quelques uns : SoR 4, Fight'N Rage, River City Girls (sans doute le meilleur comparable), ou bien Shredder's Revenge que je n'ai pas encore eu l'occasion de tester...
Ma note : 12/20
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Pocky & Rocky Reshrined (Switch) 27.06.22
Développé par les équipes de Tengo Project/Natsume Atari qui avaient déjà officié sur les très réussis Wild Guns Reloaded et The Ninja Warriors: The New Generation, Pocky & Rocky Reshrined peut-être considéré comme une pseudo suite des 2 opus SNES/SFC, puisqu'il en reprend de nombreux éléments tout en apportant son lot de nouveautés.
Pour les amateurs des épisodes Super Nintendo, vous retrouverez avec plaisir la prêtresse Sayo-chan (« Pocky ») et le tanuki Manuke (« Rocky »). Mais de nouveaux persos jouables viennent également se greffer au casting :
- Ame no Uzume, un kami prenant la forme d'une femme au décolleté plongeant et qui dispose d'attaques puissantes ciblant automatiquement les ennemis. Elle peut également léviter et utiliser 3 miroirs en même temps (je reviendrai sur cet aspect un peu plus tard).
- Ikazuchi, un yokai pas très résistant mais dont les rayons électriques font des ravages dans les rangs ennemis.
- Gozen Hotaru, un samouraï devenu malgré lui démon, qui privilégie le corps-à-corps avec sa lance à la portée réduite.
Votre but consistera à nouveau à venir à bout du terrible sorcier Black Mantle (黒マント Kuro Manto ou « Manteau Noir » dans sa traduction française). Le bestiaire phare de la série répond bien évidemment présent. Tout le folklore nippon y passe ou presque, dont les plus emblématiques (y compris les yokai) : kappa (河童) ; tengu (天狗) ; kasa-okabe (傘おばけ), une ombrelle unijambiste dotée d'un œil et de deux bras ; rokurokubi (ろくろ首, 轆轤首), un monstre humanoïde dont le coup s'allonge de quelques mètres pour espionner ou effrayer les passants. Sans compter les bakemono (monstres en tout genre) ou encore les yurei (des fantômes) ...
Il convient de saluer le travail remarquable qui a été effectué pour conserver l’esthétique originale tout en remettant les graphismes au goût du jour, plus en ligne avec les standards actuels (haute résolution et format 16/9ème). La DA est absolument irréprochable, du grand art ! J'ai un faible pour les 3 premiers niveaux qui prennent place dans un Japon féodal et onirique : 1/ un sanctuaire shinto bordé de momiji dont les feuilles multicolores virevoltent au gré du vent ; 2/ un village traditionnel suivi d'une ascension en forêt et dans une bambouseraie, avant de finir sur un radeau de fortune attaqué par de nombreux kappa qui cherchent à vous entraîner au fond de l'eau ; 3/ une virée bucolique au beau milieu de maisons typiques au toit de chaume (identiques à celles que l'on peut admirer à Shirakawa-gō par exemple), avant d'évoluer en bordure de rizières tout en prenant soin d'éviter les monstres aquatiques.
Niveau 1 : Le sanctuaire hanté
Niveau 2 : Forêt enchantée
Niveau 3 : Un ancien domaine
Les environnements fourmillent de détails, le choix des couleurs est judicieux et de nombreux effets techniques viennent rappeler au joueur qu'il est bien sur une console current gen : les reflets des nuages dans l'eau, les explosions améliorées, la représentation des éclairs et de la pluie, les feuilles jonchant le sol balayées par le vent ou lors de votre passage. Tengo Project a rendu une copie quasi parfaite, un véritable travail d'orfèvre qui a peu d'équivalent en 2D sur les consoles actuelles. Sans compter que le jeu tourne en 60bps constant, malgré quelques rares ralentissements à signaler. Pour les nostalgiques, il est possible de redimensionner l'écran, de changer la résolution en ajoutant un nombre paramétrable de scanlines. Les habitués des versions 16 bits auront sans doute besoin d'un léger temps d'adaptation car le sprite de votre perso semble minuscule au regard de ces environnements très vastes. En contrepartie, cela a le mérite d'offrir une visibilité accrue, en solo comme en multi.
Par contre, je suis un peu moins enthousiaste quant à la direction artistique choisie pour les niveaux suivants. On s'éloigne clairement des paysages nippons sublimés pour des environnements futuristes beaucoup plus génériques... Mais bon il n’y a vraiment pas matière à chipoter...
Les niveaux reprennent dans les grandes lignes ceux du 1er opus (KiKi KaiKai: Nazo no Kuro Manto dans sa version japonaise), malgré une refonte graphique évidente. Et c'est une excellente initiative tant le premier Kiki KaiKai est supérieur au second ! Vous retrouverez ainsi en vrac : le sanctuaire hanté, la forêt enchantée, la bataille dans le ciel (ici sur un dirigeable maudit), le château interdit, etc. Les stages 3 et 4 sont pour le coup totalement inédits, même si aurez le sentiment d'évoluer en terrain connu, en croisant des mobs qui vous seront familiers. Pas mal de boss ont été repris du premier opus également, mais ils présentent des patterns légèrement remaniés (la pieuvre du 2ème niveau) voire carrément de nouvelles formes (le boss du premier stage).
Niveau 4 : Le Monde Souterrain
Niveau 5 : Dirigeable maudit
Vous aurez fort à faire face aux salves incessantes d'ennemis, d'autant plus que ces derniers respawnent à l'infini. Ils ralentissent fortement votre progression. De toute manière, vous aurez tout intérêt à avancer prudemment, en éliminant méthodiquement les ennemis qui se dressent en travers de votre chemin, plutôt que de foncer tête baissée, sous peine de se retrouver très rapidement en difficulté. En résulte un rythme beaucoup plus lent par rapport aux épisodes SFC, mais rassurez-vous, on s'en accommode rapidement !
J'ai constaté une légère baisse de rythme en milieu de partie, notamment avec un niveau 6 insipide qui est quasi exclusivement constitué d'un affrontement contre un boss... Heureusement, le jeu repart ensuite de plus bel avec un final dantesque !
Niveau 6 : La cité en flammes
Niveau 7 : Bataille contre Manteau Noir
Niveau 8 : La bataille finale
Un mot sur les musiques, qui mêlent subtilement des compositions originales réorchestrées (dont le thème phare repris à toutes les sauces, toujours aussi pêchu et enjoué !) et de nouvelles mélodies, peut-être un peu moins marquantes mais qui en tout cas ne dénotent pas par rapport aux autres. Les bruitages sont très réussis également et s'inscrivent totalement dans la lignée de ceux des versions SNES/SFC.
Côté gameplay, pas de grands changements à signaler. 4 boutons seront mis à contribution : le tir, la parade (qui permet d'annuler/de renvoyer les projectiles ennemis et de vous débarrasser de certains ennemis spécifiques, notamment les fantômes), la glissade et enfin un bouton dédié aux smart bombs. Je vous suggère de remapper les boutons via le menu options pour retrouver la config d'origine.
Malgré tout, quelques nouveautés font leur apparition :
- Un troisième type d'orbes, les verts (en plus des traditionnels rouges et des bleus) dont l'effet varie en fonction du personnage choisi mais qui en général vous permettront de bénéficier de tirs téléguidés.
- "L'augmentation d'attaque" en appuyant plusieurs fois de suite sur la commande d'attaque. Pour Pocky, cela aura pour effet d’invoquer des miroirs réfléchissants déviant la trajectoire de vos tirs, vous permettant ainsi de trouver des angles autrement impossibles. Prometteuse sur le papier, cette feature n'a qu'une utilité assez limitée finalement... Vous ne vous en servirez que dans quelques espaces exigus dans la toute dernière partie du jeu. A noter là encore que l'effet obtenu diffère selon le perso que vous contrôlez. Outre les miroirs réfléchissants pour Pocky, vous obtiendrez ainsi des tanuki en renfort pour Pocky, un arc aux projectiles multiples pour Hotaru, le trio de miroirs pour Ame no Uzume etc.
- "La charge purificatrice" (en maintenant enfoncé la commande d'esquive), qui par exemple vous fait bénéficier d'un champ de protection si vous contrôlez Pocky.
- Lorsque le personnage atteint le niveau maximum d’un power-up, il est temporairement plus puissant (cela s'accompagne d'ailleurs d'une petite musique qui "casse" la mélodie ambiante, un peu dommage) ...
- Quand le joueur est touché par un ennemi, il perd toujours un niveau d’amélioration… Mais il peut tout de même ramasser son orbe de power-up avant qu’elle ne disparaisse pour de bon.
- En accumulant suffisamment de pièces prélevées sur les ennemis morts au combat, vous aurez accès en cours de niveau à des boutiques éphémères et obtiendrez suite un item plus ou moins intéressant après un tirage au sort : armement au niveau max, vie supplémentaire, etc.
Objectivement, les nouvelles fonctionnalités (l'augmentation d'attaque et la charge purificatrice) n'apportent pas grand chose. Elles complexifient inutilement un gameplay qui n'en avait pas vraiment besoin (il est déjà suffisamment riche comme cela !). Et plus on s'améliore, plus ces nouvelles aptitudes deviennent dispensables...
Vous commencerez tout naturellement votre périple par le mode histoire, très scénarisé et agrémenté de nombreuses cut-scenes. Les développeurs vous imposent un perso à chaque stage, une très bonne idée qui vous oblige à vous familiariser avec chacun des persos et leurs spécificités de gameplay. Ainsi, vous jouerez Pocky dans le niveau 1, Rocky dans le 2, à nouveau Pocky dans le 3, Ame no Uzume dans le 4, Hotaru ou bien Ikazuchi dans le 5 (le sort en décidera), à nouveau Rocky dans le 6 et enfin Pocky dans les 2 derniers stages de manière à clôturer en beauté.
Tout comme les précédentes productions de Tengo Project, la difficulté est conséquente. Titre old school par excellence, il se destine avant tout aux joueurs de l'époque (aux vieux cons même oserais-je dire !). Cependant, vous disposez de continues infinis et de nombreux checkpoints (entre 2 et 3 en moyenne, chaque niveau étant subdivisé en 2 à 3 tronçons). Vous ne devriez donc pas avoir trop de difficultés à en voir la fin, après quelques tentatives…
Une fois le mode histoire terminé, vous pourrez accéder au mode libre (vous pouvez également le débloquer en accumulant 10 000 pièces alors). Ce dernier vous permet de choisir parmi l'un des 5 persos et de le garder du début jusqu'à la fin, mais aussi de jouer en multi avec un pote. Choix discutable des développeurs, il faut donc avoir terminé le mode solo pour pouvoir y jouer à 2 ! Encore moins logique, le mode de difficulté "très facile" s'obtient en ayant fini le mode normal au préalable et/ou en ayant accumulé 3 000 pièces... Quoi qu'il en soit, Pocky & Rocky Reshrined dispose d'une forte replay-value avec son mode libre (qui vous permet de creuser à fond chacun des 5 persos jouables), son mode 2 joueurs, ses différents niveaux de difficulté. Il y a même un classement en ligne pour les adeptes du scoring !
J'ai opté pour une version physique en PAL qui n'était vraiment pas chère (de mémoire autour de 25€ sur Amazon). A posteriori, j'aurais mieux fait de privilégier une version jap, pour l'esthétique et une certaine continuité par rapport aux épisodes que je possède déjà (sur PC Engine et Super Famicom, cf photo) mais aussi et surtout pour ne pas être victime de la censure, une hérésie en 2022 ! Privilégiez donc la version jap si vous souhaitez profiter du décolleté échancré de Ame no Uzume !
En conclusion, Pocky & Rocky Reshrined signe son retour par la grande porte. Les développeurs sont parvenus à l'exploit de sublimer la recette originale en la modernisant sans la dénaturer pour autant. Je vous laisse le soin de débattre pour savoir s'il s'agit d'une vraie suite ou plutôt d'un remaster ou d'un remake. En tout cas, il fait honneur à la série et figure comme un indispensable de toute bonne ludothèque qui se respecte. Je le place au même niveau que le premier Kiki Kaikai, voire légèrement au-dessus... Pari gagné haut la main donc !
Ma note : 17.5/20
En bonus, une vidéo très intéressante de netageo sur les origines de la série Kiki Kaikai si vous avez une petite demi-heure à tuer :
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Final Vendetta (Switch) 18.07.22
Développé par Bitmap Bureau (notamment à l'origine de l'excellent Xeno Crisis), Final Vendetta est un beat them up qui fleure bon la fin des années 1980 et le début de la décennie suivante. Il lorgne sans vergogne vers des titres emblématiques du genre, Final Fight en tête. Comme son nom l'indique, il s'inspire aussi du jeu d'arcade de Konami, Vendetta (ou Crime Fighters 2 au Japon).
L'histoire est calquée sur celle de Final Fight (et/ou de Double Dragon). La sœur de Claire Sparks (une des trois protagonistes du jeu) a été enlevée par une organisation criminelle répondant au doux nom de Syndic8. Les ravisseurs exigent une rançon mais Claire et ses 2 acolytes ont opté pour une solution plus radicale, à base de grosses mandales et de coups de tatanes dans la gueule !
Le roster emprunte là encore beaucoup au hit de Capcom :
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Duke Sancho (ou Cody si vous préférez), un expert du combat de rue et le personnage le plus équilibré. Il dispose de 2 launchers différents (pour réaliser des juggle combos), d'un enchaînement de coups enflammés dévastateur qui vous rappellera forcément de celui d'Axel dans Street of Rage 2. Côté chara design, il se rapproche de Johnny Art dans Mutation Nation mais aussi de Blood dans Vendetta sur Arcade.
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Claire Sparks, une étudiante adepte des arts martiaux et au jeu de pieds particulièrement efficace. Très rapide, elle s'avère assez agréable à jouer également. Vous pouvez y voir un clone de Guy mais ses coups m'évoquent plutôt ceux de Blaze dans Street of Rage 2.
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Blaze Miller, un catcheur professionnel canadien à la retraite qui manque singulièrement de charisme avec sa coupe mulet et ses coups trop basiques (seul sa chope "spine breaker" sort du lot)... N'est pas Mike Haggar qui veut ! Trop lent et avec une panoplie de coups pas suffisamment étoffée à mon goût, j'ai vite fait de l'abandonner au profit de Duke et de Claire...
D'une manière générale, on pourra reprocher à Final Vendetta un chara design trop sommaire et peu inspiré. Les premiers trailers disponibles laissaient déjà transparaître ce défaut et les développeurs n'ont pas vraiment corrigé le tir... Les ennemis de base et les boss s'inspirent des productions SNK, The King of Fighters en tête : les punks rappellent Duck King, la seconde forme du boss final Omega Rugal, et j'en passe... Fort heureusement, la taille des sprites est convaincante et se rapproche de celle des hits de la Neo Geo. Les développeurs ont glissé ici et là quelques clins d'œil aux ténors du beat them all puisque vous affronterez parmi les ennemis de base des "Billy", "Axl", etc. Les boss ne m'auront pas laissé un souvenir impérissable, tant au niveau de leurs patterns que de leur design... Les animations alternent entre le bon (certains boss et ennemis) et le moins bon... Comme s'il manquait parfois certaines frames...
Quant aux environnements, le constat est là encore mi figue mi raisin. Les décors, trop lisses et vides, manquent de détails, de vie et d'inventivité. Ils ne sont pas totalement foirés pour autant, surtout si vous avez déjà eu l'occasion d'arpenter la capitale londonienne. Au cours de vos pérégrinations, vous aurez ainsi l'occasion de nettoyer la vermine dans le Tube, de détruire des red phone boxes à mains nues, d'affronter des dockers (2 d'entre eux arborent même des gilets jaunes !) avec Tower Bridge en toile de fond, sans oublier le dernier stage prenant place dans un manoir victorien à l'esthétique fort réussie. La progression reprend dans les grandes lignes celles de Final Fight : une ruelle mal famée, un métro crasseux, une phase en ascenseur, les docks, etc. On retrouve même le fameux stage bonus dans lequel vous devez réduire en miettes une bagnole dans le temps imparti. Il faut reconnaître que ce dernier se révèle sacrément jouissif ! Dommage que tous les niveaux ne présentent pas le même niveau global de finition. Le stage 3 notamment (dont vous passerez l'essentiel du temps sur une sorte de monte-charge) ne brille pas par son originalité... Pour un rendu un plus "sale", vous pouvez via le menu options opter pour un nombre prédéfini de scanlines. Techniquement, Final Vendetta propose le minimum syndical, les développeurs ayant sans doute dû prendre en compte les limitations techniques en vue du portage sur Neo Geo...
Revue complète des 6 stages de Final Vendetta :
Stage 1 (Ruelles)
Stage 2 (Métro)
Stage 3 (Le scientifique)
Stage 4 (Le gentleman)
Stage 5 (Club Tigre)
Stage 6 (Le manoir) & Fin
La bande son vintage s'avère particulièrement efficace. Mélange de house, électro (voire dance), elle a été composée par des groupes de la scène chiptune, comme Utah Saints, Featurecast ou bien Krafty Kuts. Sans égaler celle de SoR 2, elle constitue quand même selon moi l'un des gros atouts de Final Vendetta. Elle colle à merveille avec le rythme assez soutenu du jeu.
Venons en maintenant au gameplay qui représente clairement tout l'intérêt du soft. J'ai déjà mentionné les launchers et les juggle combos (l'une des principales mécaniques de gameplay du soft) mais il est également possible de dasher, straffer, de se protéger, de réaliser un coup vers l'arrière, et d'achever les ennemis à terre, comme dans Vendetta sur Arcade. Bitmap Bureau a également inclus une jauge de super qui se remplit au fur et à mesure que vous portez des coups à vos adversaires. Une fois pleine, vous pouvez alors activer un super coup qui n'entame pas votre barre de vie et qui vous permet de faire le ménage autour de vous, les ennemis ayant une fâcheuse tendance à vous encercler et à vous enchaîner dans tous les sens. Vous aurez vite fait d'en abuser (de même pour les launchers/juggle) mais devrez en cas de force majeure sacrifier une partie de votre barre de vie pour activer le coup spécial, lorsque la barre de Super n'est pas pleine.
Les armes, peu nombreuses, ne sont pas très bien calibrées et occasionnent assez peu de dégâts... Qui plus est, l'animation pour les déclencher s'avère trop lente, vous laissant à la merci de vos ennemis. Bref, il est fort probable que vous préfériez privilégier vos poings et vos pieds...
Le titre offre une difficulté à l'ancienne. Vous ne le finirez certainement pas à votre première tentative ! La moindre erreur se paie cash et votre barre de vie risque de fondre comme neige au soleil, notamment lors des affrontements contre les boss, assez retors. Quitte à me répéter, abusez autant que possible des launchers et des juggle combos ! Il n'y pas de continue disponible, vous obligeant à 1cc le jeu et de nombreux pièges vicieux jalonnent les niveaux (bidons, presse hydraulique, etc.). Une vie se cache dans chacun des 6 niveaux, une aide non négligeable ! Voici donc une chouette vidéo réalisée par P'tit Pixel révélant l'emplacement des 6 vies ainsi que la manip à réaliser pour faire apparaître le menu des cheats :
Le jeu se plie en une petite demi-heure. Une fois terminé, vous pouvez toujours retenter l'aventure avec un autre perso, améliorer votre score, votre ranking (déterminé à l'issue de chaque stage) ou bien encore aller parfaire vos combos dans le mode entraînement, tenter un high score dans le mode survie ou le boss rush. Et bien sûr y jouer à 2 simultanément avec un pote !
Edit : Conscients de la difficulté abusive et après de nombreux retours des joueurs en ce sens, les développeurs ont opéré quelques ajustements bienvenus : une vie supplémentaire tous les 1 000 000 de points, un stage select qui vous permet de commencer au dernier stage par exemple, des modes de difficulté plus aisés, des armes qui disparaissent moins vite, etc. Vous trouverez un listing complet des ajouts de la MAJ finale ici même :
Pour conclure, un bon titre qui s'apprécie sur la durée, à réserver aux vieux de la vieille, en raison de son côté austère et de sa difficulté à l'ancienne. Il constitue avant tout un hommage aux beat them all de l'époque et ne prétend en aucun cas révolutionner le genre. Ne vous fiez pas à son esthétique trop lisse et son manque d'identité ; et ne restez pas non plus sur votre première impression visuelle : le gameplay agréable, nerveux et précis à base de juggles ainsi que le challenge assez corsé devraient achever de vous convaincre ! Certes, il est très court mais cela ne constitue absolument pas un défaut de mon point de vue. Je préfère mille fois un titre qui se plie en 30 minutes mais sur lequel je reviens fréquemment pour une petite partie rapide, plutôt qu'un jeu se finissant en plusieurs heures mais qui, une fois torché, prendra irrémédiablement la poussière dans mon placard... Si la version AES est proposée à un tarif raisonnable (toutes proportions gardées bien sûr !), je passerai sans doute à la caisse, histoire de pouvoir y jouer dans de meilleures conditions (entendez par là sur un CRT). Dans tous les cas, il viendra relever la moyenne pas très élevée des beat them all sur Neo Geo !
Ma note : 14.5/20
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Teenage Mutant Ninja Turtles: Shredder’s Revenge (Switch) 30.07.2022
Développé par Tribute Games (un studio québécois qui avait déjà œuvré sur Panzer Paladin et Steel Assault notamment) et édité par Dotemu (que l’on ne présente plus !), TMNT Shredder’s Revenge est sorti courant juin en démat et cette semaine en version physique. Gros fan de la licence créée par Kevin Eastman et Peter Laird depuis ma plus tendre enfance (j’avais même songé à racheter tous mes jouets d’époque avant de me raviser, ma collection JV rétro me prenant déjà beaucoup de temps et de place), c’est peu dire que j’attendais ce titre de pied ferme !
L’intro façon dessin animé est tout simplement dantesque. Hyper rythmée et classieuse, elle se paie même le luxe d’être supérieure au générique original ! Elle vous plonge directement dans l’ambiance. Véritable madeleine de Proust, elle m’a ramené plus de 30 ans en arrière, quand je mangeais mon bol de Miel Pops devant FR3 en attendant fébrilement le nouvel épisode des Chevaliers d'écailles et de vinyle…
Le scénario, assez basique, fait écho à celui de Turtles in Time. La Statue de la Liberté est encore de la partie : Shredder et ses sbires ont décidé de s’en emparer pour la ‘‘relooker’’ et semer la terreur dans Manhattan. Ils ont par la même occasion piraté le réseau télévisé. Les tortues, tranquillement posées devant la TV en engloutissant une bonne part de pizza, se rendent donc sans plus attendre dans les studios de Channel 6 pour tirer cette affaire au clair.
Le gameplay souple et nerveux propose son lot de combinaisons et attaques en tous genres : dash, attaque dashée, esquive, attaque ‘’glissée’’, attaques sautées ascendante et plongeante, coup puissant (en maintenant le bouton de coup appuyé quelques instants), 3 projections différentes (dont le fameux marteau-pilon et la chope qui envoie valdinguer l’ennemi au premier plan, avec un zoom du plus effet, comme dans Turtles in Time). Les possibilités sont nombreuses ! A coups de bourres-pifs, vous pouvez également remplir une jauge ninja qui, une fois pleine, vous donne accès à une super attaque, permettant de faire le ménage à l’écran. En passant par le mode histoire et en montant le niveau de votre perso, vous pourrez même accéder jusqu’à 3 jauges ninja au total, ce qui aura pour effet de déclencher le mode ‘‘radical’’ (assez proche dans l’esprit du V-ism dans SF Alpha 3). A la manière d’un VS fighting, un bouton est dédié aux taunts. Il y a une certaine latence pour réaliser une provocation mais si vous y parvenez, vous remplirez directement une jauge ninja. Une idée pas terrible sur le papier, puisqu’elle rend le jeu un peu trop facile à mon goût si on en abuse… En effet, quand vous n’êtes pas en présence d’ennemis, la tentation est grande de faire un taunt afin de remplir sa barre ninja et de terrasser les boss en un rien de temps…
Vous noterez rapidement qu’il n’y a pas de bouton pour se protéger… En effet, Shredder’s Revenge est définitivement porté sur l’offensive. Il fait la part belle aux combos (quel plaisir de faire monter le combo meter à plus de 200 coups !) et aux esquives, tout en vous incitant à user et abuser des super attaques.
De base, vous aurez accès 6 persos : les 4 tortues bien sûr (dont les noms sont directement tirés de peintres italiens de la Renaissance) mais aussi leur maître Splinter, ainsi que leur amie, la journaliste April O'Neil. En finissant une première fois le jeu (en mode Arcade ou Histoire), vous débloquerez un 7ème perso, Casey Jones. Un total très conséquent pour un beat them up qui mérite d’être salué, même si objectivement il n’y a pas de différences fondamentales entre les belligérants... Ils varient selon 3 caractéristiques principales : Portée, Vitesse et Puissance. April et Michelangelo seront vifs comme l’éclair ; Raphael et Splinter occasionneront de gros dégâts aux adversaires, tandis que Donatello et Casey Jones disposeront d’une allonge considérable. Quant à Leonardo, il s’agit du personnage équilibré par excellence, idéal pour débuter. Mes préférences vont à Donatello (depuis toujours ! 😊) et April. Les développeurs ont puisé leur inspiration dans la série Street Fighter. Ainsi, l’attaque dashée de Raphael la tête la première vous évoquera immédiatement le Sumo Headbutt de Honda, alors que l’attaque sautée ascendante d’April n’est pas sans rappeler le Cannon Spike de Cammy…
Tribute Games est parvenu à offrir un bestiaire assez varié. Certes, vous affronterez un nombre conséquent de sbires du Foot Clan mais ils disposent de patterns variés (en fonction de leur couleur). Vous ferez également face à de nombreux robots, des dinosaures, des troupes du General Traag, etc. Certains ennemis sont résistants aux attaques plongeantes, d’autres se protègent grâce à un bouclier (il faudra donc leur passer dans le dos pour vous en défaire). Vous serez donc obligé de varier vos coups et de faire appel à toute votre panoplie pour vous en débarrasser, une bonne idée qui apporte un semblant de stratégie. Les stages sont jalonnés de pièges (et d’éléments destructibles) qui peuvent se retourner contre vos adversaires : bidons explosifs, rangées de pics acérés, arcs électriques, etc. L’absence d’armes à ramasser est compensée par de multiples interactions avec les éléments du décor. Pour regagner un peu de vie, rien de plus simple, il vous suffira de ramasser les pizzas encore fumantes qui jonchent le sol. Il existe également 2 autres types d’items pizzas : l’une vous donnant accès pendant 10 secondes à la super attaque (abusez-en sans vergogne !), l’autre pendant un laps de temps similaire à une attaque tournoyante qui déblaie tout sur votre passage et qui fait accessoirement monter le combo meter.
Les premiers trailers m’avaient laissé sceptiques quant à la direction artistique, en raison de sprites à la carrure peu imposante et d’une esthétique old school qui m’évoquait plutôt de la GBA que de la SNES/MD. Pourtant, force est de reconnaitre que le pixel art est maîtrisé de bout en bout. Les graphismes sont hauts en couleur, bourrés de détails et de clins d’œil. Les animations s’avèrent très nombreuses et soignées. Et les mimiques de la bande mais aussi des ennemis sont particulièrement tordantes ! Vous aurez le loisir d’admirer les membres du Foot Clan jouer à la console portable, déguster une glace, se prélasser sur un banc, faire du shopping, des abos, errer avec un plateau de junk food dans les mains, etc. Le titre ne se prend pas une seule seconde au sérieux, pour notre plus grand plaisir !
Les 16 niveaux vous feront parcourir des environnements divers et variés : studios de Channel 6, rues de NYC, course endiablée sur un skate en plein Broadway, zoo de Central Park, égouts newyorkais, centre commercial, toits de la ville, passage en hoverboard dans le ciel de Manhattan, fête foraine à Coney Island, complexe industriel, musée d’histoire naturelle, laboratoire secret, technodrome, astéroïde volcanique, etc. Un quasi sans faute ! Jugez plutôt…
Stage 1 : « Nouvelles époustouflantes ! » (Zone : Studio de Channel 6)
Stage 2 : « Grosse Pomme, 15h » (Zone : Rues de New York)
Stage 3 : « Mutants à Broadway ! » (Zone : Broadway)
Stage 4 : « Bagarre au zoo » (Zone : Zoo de Central Park)
Stage 5 : « Roi de la marée noire » (Zone : Egouts de New York)
Stage 6 : « Crise commerciale » (Zone : Centre commercial Crystal Palace)
Stage 7 : « Reptiles sur les toits ! » (Zone : Toits)
Stage 8 : « Panique dans le ciel » (Zone : Ciel de Manhattan)
Stage 9 : « Crise à Coney Island ! » (Zone : Coney Island)
Stage 10 : « Quelques vis en moins » (Zone : Silicon Alley)
Stage 11 : « Ruée de dinosaures ! » (Zone : Musée d’histoire naturelle)
Stage 12 : « Ça va pas marcher ! » (Zone : Laboratoire secret)
Stage 13 : « Technodrome revisité » (Zone : Balaraphon)
Stage 14 : « Les ennemis perdus » (Zone : Astéroïde volcanique)
Stage 15 : « Étrangeoïdes d'ailleurs » (Zone : Cachette de la mauvaise dimension)
Stage 16 : « Colère de la Dame » (Zone : Times Square)
Les boss ont le mérite de sortir des sentiers battus. Outre les incontournables Beebop, Rocksteady, Baxter, Leatherhead (et bien sûr Krang et Shredder), vous aurez l’occasion d’affronter Rat King, Groundchuck & Dirtbag, Tempestra, Wignut, Zorax, Slash et j’en passe. Il y a même des ennemis tirés du second film, Tokka et Razhar ! Les boss ont beau être abondants, ils ne sont pas pour autant toujours intéressants à affronter… Certains présentent des patterns trop simplistes à mon goût…
D’une manière générale, les références et les clins d’œil abondent, un pur régal : des niveaux inspirés de Turtles in Time, les 2 fameuses projections que j’évoquais plus haut, Splinter dont la provocation consiste en une pause de méditation (comme dans le film), le titre du second stage qui démarre par la digit vocale « Big Apple, 3pm » (comment ne pas y voir un clin d’œil au « Big Apple, 3am » dans Turtles in Time), la map du mode histoire rappelant celle du jeu NES qui vous aura causé quelques cauchemars étant enfant de par sa difficulté… Ou bien encore le combat contre Chrome Dome dans lequel vous devez lui balancer un membre du Foot Clan dans sa visière quand il passe en vue subjective, à la manière du combat contre Shredder dans Turles in Time… Bref, vous l’aurez compris, le fan service est totalement assumé et si vous êtes féru de la licence, vous serez assurément aux anges ! Vous retrouverez bien évidemment les moyens de transports emblématiques des Tortues Ninja, dont le van et le ballon dirigeable.
J’ai d’abord terminé le mode histoire, avant de 1cc le mode arcade (en difficulté normale) et de me retaper le mode histoire (pour prendre des screenshots)… Mon premier constat était du coup assez mitigé... En effet, le mode histoire, en plus d’être beaucoup trop simple est truffé de quêtes annexes pas excitantes pour un sou (secrets à dénicher, collectibles à récupérer, comme les VHS de Vernon ou les journaux intimes d’Irma), le rendant particulièrement long et indgeste pour un beat them up. Comptez 2 voire 3 bonnes heures pour le plier, une éternité pour un jeu de ce genre Pourtant, ce mode est loin d’être initéressant et anecdotique puisque vous aurez la possibilité de faire monter votre perso sur 10 niveaux d’xp, vous octroyant au niveau max des points de vie additionnels, mais aussi 2 super attaques supplémentaires (une glissée et une sautée), que vous pourrez utiliser bien sûr dans le mode arcade. Quant à ce dernier, il offre un challenge beaucoup plus conséquent (malgré la présence de quelques continues) et intéressant. Vous gagnerez une vie supplémentaire tous les 200 ennemis abattus, à la manière de Turtles in Time.
Les musiques (signées Tee Lopes) ne m’avaient pas spécialement marqué lors de ma première run mais je dois reconnaitre qu’elles sont totalement dans le ton de la licence et transpirent la fin des 80s et le début des 90s. J’aime surtout les thèmes chantés qui oscillent entre rock et rap. On apprend à apprécier la BO sur la durée, peu de compositions sortant du lot à la première écoute… On pourra pester contre l’absence de doublages français mais personnellement, cela ne m’a pas gêné outre mesure.
Quelques légères baisses de framerate sont à signaler lors des phases de skate/hoverboard (sur la version Switch du moins). D’ailleurs, ces passages ne sont pas particulièrement réussis, ils font un peu trop office de remplissage je trouve… Le rythme est globalement maîtrisé mais chaque stage dure 5-8 minutes en moyenne. Sachant qu’il y en a 16, une run complète en ligne droite dans le mode arcade vous prendra la bagatelle d’1h30 Il s’agit selon moi du principal grief à l’encontre de Shredder’s Revenge. Il est trop long pour un beat them all. Du coup je sais d’ores et déjà que j’y reviendrai moins souvent que sur un Final Vendetta par exemple, un titre pourtant beaucoup moins ambitieux mais sur lequel on relance une partie plus fréquemment.
Le level design assez plat et sans une once de prise de risque (ou presque) pourra rebuter également. Tout comme le gameplay finalement assez convenu et qui ne se renouvelle pas suffisamment. Il manque une mécanique risk/reward type SoR 4 qui aurait permis de pimenter les joutes par exemple. J’ai également constaté quelques bugs qui font un peu tâche, votre perso restant bloqué contre un élément du décor par exemple. Gageons que ces bugs seront patchés lors de la prochaine mise à jour…
En conclusion, Tribute Games a livré une véritable lettre d’amour à la licence TMNT, un soft généreux et débordant de bonne volonté. Le contrat est globalement rempli mais on pourra regretter l’orientation casual et multijoueur choisie par les développeurs. En effet, Shredder’s Revenge peut se jouer jusqu’à 6 simultanément (cela doit être un sacré bordel), avec son lot de nouvelles mécaniques de gameplay (attaques combinées, réanimation d’un coéquipier, transfert d’une partie de sa vie au profit d’un de vos potes, etc). Je ne me prononcerai pas sur le multi, ne l’ayant pas encore testé. Les développeurs n’avaient pas une tâche facile puisqu’il leur fallait contenter les joueurs de la première heure fans de Turtles in Time (les quadragénaires/trentenaires que nous sommes) tout en essayant de faire adhérer les plus jeunes. En résulte un soft dont le gameplay manque de profondeur et dont l’intérêt risque de s’étioler sur la durée, à confirmer. D’où ma note inférieure à celle de SoR4, qui reste pour moi la référence en matière de beat them all néo rétro…
Ma note : 16 /20
Une petite vue d’ensemble des principaux beat them all 8-16 bits sur consoles de salon tirés de la licence TMNT. Un intrus se cache sur cette photo… Saurez-vous le retrouver ?
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Cruis'n Blast (Switch) 04.08.22
La licence Cruis'n a connu ses heures de gloire en arcade et sur N64 au milieu des années 1990. Après un épisode sur Wii médiocre, elle signe donc son grand retour exclusivement sur Switch, dans un soft (édité par GameMill Entertainment et développé par le studio Raw Thrills) qui constitue en réalité un portage d’une version arcade sortie en 2017.
J’ai eu vent de l’existence de ce jeu en tombant un peu par hasard sur une review de Metal Jesus Rock à l’automne 2021. Voyant que le jeu tournait à 30€ sur Amazon, j’ai donc décidé de passer au tiroir-caisse.
J’ai terminé le mode Tournée Cruis’n avec toutes les coupes en or dans le mode normal, de même pour le mode Arcade classique (ce dernier étant anecdotique). Il me manque encore 3 voitures à débloquer, avant peut-être de m’attaquer au mode difficile…
Les mécaniques de gameplay empruntent plusieurs éléments à la série Burnout. Vous aurez tout intérêt à abuser du drift pour bénéficier d’un boost. De même, il est possible d’éliminer les concurrents en leur rentrant dedans à pleine vitesse ou bien en les envoyant valdinguer contre le bord de la route. Lorsque vous réalisez un takedown, le jeu passe brièvement au ralenti, le temps de vous laisser apprécier les dégâts que vous avez infligés à votre adversaire. Vous disposez de 3 « blasts » que l’on peut activer à tout moment à l’aide de la gâchette gauche. Il s’agit en réalité d’un turbo à base de nitroglycérine qu’il faut en général utiliser avant la ligne d’arrivée pour rattraper votre retard. Il est possible d’augmenter le nombre de blasts en les achetant avant chaque course, ce qui rend le jeu un peu plus facile. Last but not least, le « wheelie » représente sans aucun doute la plus grosse originalité de Cruis’n Blast. En appuyant 2 fois de suite sur l’accélérateur, votre caisse va alors se cabrer (elle peut également rouler sur 2 roues latérales seulement). Si un concurrent se trouve juste devant vous, vous pourrez même le doubler en réalisant un frontflip du plus bel effet, en lui sautant par-dessus ! Les courses sont parsemées de tremplins faisant office de boost, qui vous permettent de réaliser des tricks tous plus improbables les uns que les autres : frontflip, backflip, tonneau ou encore façon ‘‘hélicoptère’’, votre véhicule réalisant alors plusieurs 360° d’affilée. Le titre joue à fond le côté arcade mais son gameplay n’est pas dénué d’intérêt pour autant. La conduite reste fun et très accessible avec un feeling 100% arcade. Il vous faudra sans doute juste un léger temps d’adaptation pour vous familiariser avec la gestion des wheelies et des figures aériennes.
Sur le plan technique, hormis quelques reflets bien réalisés (sur les carrosseries ou bien sur les flaques d’eau jonchant la route notamment), on ne peut pas dire que le titre flatte la rétine.... Pire encore, avec ses textures sommaires et pauvres, il accuse 1 voire 2 générations de retard. Fort heureusement, l’animation, fluide, est sans faille et la vitesse de défilement est grisante. Le jeu tourne en 60bps constant en en 1080p (si vous jouez en docké). La DA, très criarde avec des couleurs ultra flashy et saturées, risque de vous rebuter au début mais elle s’inscrit totalement en phase avec bon nombre de jeux de course d’arcade du milieu des années 1990, dans un pur délire visuel au kitsch assumé.
Les bolides jouent la carte de l’éclectisme. Si les premiers véhicules se révèlent assez sages et convenus (Corvette Stingray, Nissan 370Z, Nissan GTR, Cadillac Eldorado 1959, Hummer, Corvette 1959, Camaro ZL1, Corvette Stingray 1963, Lamborghini de patrouille, etc.), vous pourrez ensuite débloquer des carioles beaucoup plus loufoques, tels un hélicoptère furtif, un OVNI, une moto de course, un quad tout-terrain, un camion de pompiers, un bus à impériale voir même carrément des animaux/chimères comme un triceratops, un licorne, ou bien encore un requin marteau ! Pour se faire, vous devrez mettre la main sur des clés (il y en a 3 disséminées dans chaque course) et ensuite payer votre nouveau véhicule contre espèce sonnante et trébuchante. L’argent se gagne en remportant des courses mais de nombreuses liasses de billets verts peuvent également se ramasser à même le bitume. Il y a au total 23 véhicules, de quoi augmenter un peu la durée de vie du titre. On pourra arguer que la physique des engins ne change pas véritablement, que vous pilotiez une F1 ou un aéroglisseur par exemple, même si les voitures varient selon 5 stats distinctes (vitesse, accélération, blast, poids et tout-terrain). Plus embêtant, les bruitages sont systématiquement les mêmes quel que soit le véhicule choisi… Déraper dans un virage aux commandes d’un requin-marteau en entendant les crissements de pneu a tendance à casser l’immersion, dommage !
En accumulant les tournées et les courses simples, vous ferez monter votre niveau d’xp, vous donnant accès à des upgrades pour votre voiture : d’abord des améliorations purement esthétiques comme de nouvelles couleurs et un effet neon (pour les Jacky du dimanche qui aiment parader avec leur R5 tunée sur le parking du Carrefour du coin) ainsi que des écussons, avant de débloquer dans les niveaux les plus élevés des upgrades boostant les stats de votre tire, comme un meilleur châssis ou un moteur surpuissant.
Comme je l’évoquais plus haut, le mode arcade fait quasiment office de tutoriel pour découvrir le jeu puisqu’il est seulement constitué des pistes classiques de la licence (les 5 circuits du jeu d'arcade original). Le gros morceau du mode solo est représenté par la Tournée Cruis'n, constituée de 6 séries de 4 courses, que l’on débloque au fur et à mesure en finissant premier de chaque mini-championnat. Les circuits sont alors légèrement remaniés et proposent des thèmes qui varient selon chaque championnat : poursuite par des voitures de police façon Need for Speed, attaques d'hélicoptères qui bombardent la route vous obligeant à dévier de votre trajectoire, tempêtes en tous genres, invasion d’OVNIs façon Independence Day, et même des dinosaures qui font irruption sur la piste ! Il existe également un mode contre-la-montre ainsi qu’un multi en local jouable jusqu’à 4 en écran splitté. Exit le mode online cependant…
La grosse force du soft réside dans ses circuits, spectaculaires et déjantés à souhait ! Manifestement, les développeurs ont eu carte blanche et ne se sont fixé aucune limite. Outre une topographie intéressante et de nombreux éléments animés, les tracés regorgent d’embranchements et de passages secrets, ainsi que des tremplins immenses vous obligeant à réaliser des sauts défiant les lois de la gravité. Les courses vont d’un point A à un point B et se finissent très rapidement, de l’ordre de 50s pour les plus courtes jusqu’à 2min-2min30s pour les plus longues. Vous pourrez parcourir au total 29 tracés, variantes de 9 environnements principaux : le désert du Nevada, Hollywood, Rio de Janeiro, le Kenya, Madagascar, Londres (dommage que l’Europe soit sous-représentée d’ailleurs), Singapour, un Hong Kong néo-futuriste et enfin l’Himalaya. Le souci de la mise en scène est évident (parfois jusqu’à l’excès) et le titre joue à fond les clichés pour chaque pays. Par exemple, à Singapour vous débuterez la course en haut de l'hôtel Marina Bay Sands au beau milieu de son infinity swimming pool (la plus grande piscine à débordement du monde qui s’appuie sur le sommet de trois tours) ; au Brésil vous dévalerez une pente vertigineuse avec le Corcovado et le Maracana en toile de fond, avant d’atterrir sur les toits de favelas ; à Londres, tous les bâtiments emblématiques figurent (de Buckingham Palace à Tower Bridge, en passant par la cathédrale Saint-Paul et Oxford Street) et vous serez même contraint d’échapper à une London Eye incontrôlable dont la roue s’est décrochée de son socle ; à Hollywood vous débuterez votre périple sur les fameuses collines avant de vous faire poursuivre par un Doughnut géant puis de passer dans les égouts de la ville pour finir sur un super tanker ; ou bien encore une gigantesque faille sismique en plein désert du Nevada qui engloutit des avions long-courrier en fin de vie… On prend plaisir à refaire les tracés juste pour le plaisir des yeux et voir des éléments animés qui nous avaient initialement échappé, comme un barrage hydraulique qui cède, un building qui s’écroule, une tornade dans le désert qui emporte tous les véhicules sur son passage, un affrontement entre 2 yétis géants, etc.
L’environnement sonore de Cruis'n Blast ne m’aura pas franchement convaincu. Les musiques, sans âme et génériques, s’oublient une fois la console éteinte. Et le générique tape franchement sur le système, avec une chanteuse qui beugle « Cruis’nnnnnnnn !! » à tout bout de champ. Les bruitages s’avèrent quelconques…
Le titre offre une durée de vie assez réduite, de l’ordre de 3-4h sauf si vous avez pour objectif de débloquer tous les véhicules et de finir le jeu dans tous les modes de difficulté. Pas évident dans un premier temps, il faut pour s’en sortir abuser des blasts, des drifts et prendre autant de tremplins accélérateurs que possible. Avec 9 adversaires à vos trousses, les parties sont très mouvementées et les courses se jouent souvent à quelques dixièmes de secondes près. Une fois votre véhicule boosté au niveau max, c’est une autre paire de marche et la difficulté est alors drastiquement revue à la baisse (en mode normal du moins)…
Au final, Cruisn’ Blast plaira aux joueurs nostalgiques férus des racing games des années 1990 et du début des années 2000 (OutRun 2, Hydro Thunder, Scud Race, Speed Devils, Burnout, etc). Il représente un titre réjouissant et rafraichissant, un concentré de fun immédiat, et peut-être considéré comme l’un des derniers représentants d’un genre qui a quasiment disparu. On pourra lui reprocher sa durée de vie faiblarde ainsi qu’un nombre d’environnements finalement assez réduit. Mais il est en tout cas le digne héritier d’une série débutée en 1994… Et si vous avez toujours rêvé de réaliser un 1080° ou bien plusieurs tonneaux avec un tricératops ou un requin-marteau, alors ce jeu est fait pour vous ! 😊
Ma note : 14/20
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Magical Kids Doropie (Famicom) 07.08.22
Edité et développé par Vic Tokai, Magical (Kids) Doropie est un action-platformer qui emprunte beaucoup au Blue Bomber. On pourrait presque le qualifier de plagiat éhonté ! Il sort en décembre 1990 au Japon (tout juste après Rockman 3) et en Janvier 1991 aux USA, sous le nom de « The Krion Conquest ». Il n’a jamais vu le jour sur le Vieux Continent... Son développement a pris 10 mois.
Le jeu s'ouvre dans un futur lointain, en 1999 (!). La Terre est attaquée par le mystérieux Empire Akudama et ses légions de robots. Les armes conventionnelles sont inutiles contre les envahisseurs, ne laissant qu'un seul espoir : la magie. Heureusement, un mercenaire nommé Kagemaru parvient à dérober une baguette magique aux forces ennemies. Scellée à l'intérieur de la baguette se trouve la sorcière Doropie (Francesca dans la version nord-américaine), qui, comme vous vous en doutez, est la seule personne à même de détruire Akudama et de sauver l’humanité d’un funeste destin !
Magical Doropie devait à l’origine reposer sur la licence du Magicien d’Oz mais manifestement Vic Tokai n’a pas réussi à récupérer les droits... Les développeurs ont quand même glissé un clin d’œil au Magicien d’Oz puis le prénom de la petite sorcière n’est pas sans rappeler celui de Dorothy (en version japonisée).
Le gameplay, le level design et la DA sont largement inspirés de Rockman. L’influence est omniprésente et vous sautera aux yeux au bout de quelques secondes seulement. L’animation du perso quand il court, le design des robots ennemis, la barre de vie et même l’animation de Doropie quand elle passe de vie à trépas… Tout transpire Mega Man, quasiment à l’identique ! Pourtant, les développeurs se sont défendus d’un plagiat en arguant qu’il y avait de nombreuses différences avec le robot de Capcom (sur lesquelles je reviendrai un peu plus tard). On a du mal à les croire…
Tout d’abord, exit le stage select de Rockman, la progression est ici totalement linéaire. Le jeu est subdivisé en 5 « rounds » eux-même découpés en 4 parties, dont la dernière consiste en un affrontement contre un boss. Seul le dernier round déroge à cette règle puisque vous ferez face à un premier sous-boss, puis votre doppelgänger et enfin l’ultime boss dans un seul et même sous-stage.
Autre différence notable par rapport à Rockman, l’ensemble des pouvoirs est disponible d’entrée de jeu et en quantité illimitée. Outre le tir normal, vous aurez ainsi accès au Freeze (pour freezer les ennemis comme son nom l’indique), au Shield (un bouclier pas très utile), au Fire (un phénix qui détruit tout à l’écran mais cela a pour effet de consommer la moitié de votre jauge de vie). Ball est particulièrement utile puisqu’elle vous permet de tirer en oblique et les projectiles ricochent contre les murs. Quant à Broom, ce n’est ni plus ni moins que le Rush Jet de Rockman. Jugée sur un balai, vous pourrez alors vous déplacer horizontalement et verticalement pour vous frayer un chemin entre les rangées de pics mortels. Si vous rentrez en contact avec un pic, vous mourrez aussitôt. Comme dans un certain… Mega Man !
En maintenant le bouton de tir appuyé, vous aurez accès à un tir concentré plus puissant, similaire au Mega Buster du robot de Capcom. Pour la défense de Vic Tokai, le Mega Buster n’apparaitra que dans Rockman 4, soit après la sortie de Magical Doropie… Est-ce que les développeurs de Capcom se sont inspirés des équipes de Vic Tokai cette fois-ci ? Le mystère demeure…
Au rang des différences, on peut également citer la possibilité de se baisser, de tirer vers le haut et la présence de nombreuses cut-scenes (uniquement dans la version japonaise du jeu) permettant d’enrichir un tant soit peu le scénario, un peu à la manière de Ninja Gaiden.
Les musiques signées Yokoyama Kase évoquent là encore celles de Rockman, avec leurs boucles courtes et des compositions dynamiques et enjouées. Pourtant, elles sont d’un niveau bien inférieur et j’aurais franchement du mal à me souvenir précisément et fredonner l’une d’entre elles une fois la console éteinte…
Les niveaux sont également moins inventifs, tout comme les ennemis, pas suffisamment variés à mon goût. Seuls quelques stages sortent du lot, notamment le niveau aquatique dans lequel vous devez surveiller votre niveau d’oxygène et remonter régulièrement à la surface. Le système d’armes manque singulièrement de profondeur : vous passerez la quasi-intégralité du jeu avec le tir normal, le tir oblique (Ball) et votre balai (Broom). On est loin de la richesse de gameplay d’un Mega Man. Petite review des rounds du jeu ci-dessous :
Round 1
Round 2
Round 3
Round 4
Round 5 & Fin
Côté durée de vie, Magical Doropie vous prendra autour de 50 minutes pour une run complète en ligne droite. Il est d’une difficulté redoutable donc attendez vous à recommencer chaque round maintes et maintes fois ! Fort heureusement, les continues sont infinis (ce qui n’est pas le cas de la version US). Si vous épuisez toutes vos vies, vous recommencerez au tout début de chaque round, assez rageant… Si la difficulté est trop rebutante pour vous, il existe des cheat codes pour vous rendre invincible et démarrer au round de votre choix. Dans la version jap, il est même possible d’activer un cheat vous permettant de jouer avec Kagemaru ou un personnage inconnu au bataillon. Vous trouverez les manips à effectuer ainsi que les différences entre les versions jap et US dans le lien ci-dessous. Parmi les différences intéressantes, l’hexagramme circulaire à la fin de chaque sous-stage a disparu de la version US… Trop satanique pour les yankees ?
https://tcrf.net/The_Krion_Conquest
Pas donné dans sa version japonaise, la cote de Magical Doropie oscille entre 250€ et 400€ en fonction de l’état. Merci à Benishiro pour cette transaction, un jeu qui figurait dans ma wishlist Famicom depuis des lustres !
Pour conclure, Magical Doropie constitue un bon second couteau pour ceux qui ont écumé tous les Rockman de la Famicom, même s’il est un cran en-dessous de ces derniers. Je ne le qualifierai pas de hidden gem (un terme galvaudé et utilisé à toutes les sauces dans le retrogaming actuellement) mais si vous êtes fan d’action-platformers old school, que le die and retry à l’ancienne ne vous fait pas peur, et que vous êtes un gros collectionneur Famicom, vous vous laisserez peut-être tenter…
Ma note : 15/20
En bonus, une vidéo tirée de la Saison 1 de « Les Oubliés de la Playhistoire » présentée par Florent Gorges sur feu Nolife qui revient sur Magical Doropie dans un format court (5 minutes) :
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Rod-Land: Yousei Monogatari (Famicom) 09.08.22
Commercialisé sur borne d’arcade en 1990, le titre de Jaleco est porté sur Famicom/NES en décembre 1992 au Japon et en janvier 1993 en Europe (il ne verra pas le jour aux US). Développé par Sales Curve Interactive, Rod Land met en scène les fées Tam et Rit, qui partent à la rescousse de leur mère, capturée par un monstre maléfique qui a transformé tous les habitants en des animaux malintentionnés. Cette dernière est prisonnière d’une tortueuse pyramide possédée par le Mal. Armées de leur baguette magique (d’où le nom du jeu, « Rod » signifiant baguette en anglais), les 2 fées vont devoir se frayer un chemin à travers les 32 tableaux du jeu.
En passant par le menu options, vous pourrez choisir la couleur des 2 fées (vous contrôlez soit l’une soit l’autre, en fonction du port manette que vous avez choisi), leur prénom, etc. Plus intéressant, vous pouvez opter pour la possibilité de sauter ou non (à l’aide du bouton A du pad) dès le début du jeu. Cette compétence sera de toute façon disponible (et indispensable d’ailleurs) dans la seconde moitié de l’aventure, comprenant de nombreuses phases de plateformes.
Le soft, pensé comme un ersatz de Bubble Bobble lui emprunte plusieurs éléments de gameplay. Il s’inspire également de Rainbow Islands et Snow Bros. dans une moindre mesure. Seul ou accompagné (le titre est jouable à 2 simultanément), on y explore des niveaux figés sur un unique écran, même si plusieurs stages bénéficieront d’un scrolling vers la fin du jeu (toute la dernière partie notamment).
Comme dans le jeu de Taito, le but est simple : supprimer l’ensemble des adversaires du niveau afin de passer au suivant et ainsi de suite. Tous les 8 tableaux, vous aurez le droit à un affrontement contre un boss. Il y en a 4 au total : une série de têtes de crocodiles géantes, une baleine vous aspergeant avec son jet d’eau (elle est accompagnée des petites anémones vertes très pénibles, puisqu’elles vous foncent dessus en un rien de temps !), un gigantesque éléphant rose (assez inoffensif d’ailleurs) et une espèce de Lucifer ailé sous plusieurs formes en guise de boss final.
Pour vous débarrasser des ennemis, rien de plus simple : vous devez vous placer à proximité de l’un d’entre eux, utilisez votre baguette magique pour les saisir puis les frapper trois fois successivement à terre (en martelant le bouton B de la manette) afin d’en venir à bout. Vous ne pouvez attraper qu’un seul ennemi à la fois, vous laissant en partie à la merci du reste de la bande, même s’il est possible d’en étourdir plusieurs à la fois. En effet, quand vous réalisez une projection, l’ennemi sera balancé à terre de gauche à droite et vous pourrez alors stun ses compères aux alentours qui rentrent en contact avec lui.
Les monstres détruits génèrent des items : bonus de points mais surtout des armes en tous genres qui s’activent simplement en récupérant l’item en question : bombes à retardement, missiles, balles rebondissantes, etc. Ces attaques secondaires vous faciliteront grandement la tâche pour nettoyer le niveau de fond en comble. Pourtant, il existe une stratégie alternative qui consiste à ramasser toutes les fleurs d’un niveau en tâchant de laisser le plus d’ennemis possibles en vie. Si vous parvenez à récolter toutes les fleurs dans le temps imparti (chaque niveau est chronométré), tous les ennemis encore présents se transforment alors en des sortes de coquillages rouges et le rythme du jeu s'accélère, tout comme la musique. En éliminant chaque crustacé, vous ferez apparaitre aléatoirement une des 5 lettres suivantes : A E R T X. Si vous parvenez à récolter les 5 lettres différentes (vous gardez les lettres gagnées d’un tableau sur l’autre, sauf si vous perdez un continue), vous formerez alors le mot « EXTRA » et une fée viendra vous octroyer une vie supplémentaire durement gagnée ! Mine de rien, cette caractéristique rend le soft assez stratégique et incorpore une dimension risk/reward. En fonction de la complexité des tableaux et des types d’ennemis qui les composent, il est parfois plus sage de tracer sa route plutôt que de récolter un one-up, au risque de perdre plusieurs vies d’un coup…
Les tableaux, tout en verticalité, sont composés de monstres, plates-formes, tunnels, échelles et ballons sur lesquelles vous pouvez grimper. Mieux encore, en appuyant sur haut + B ou bas + B, vous pourrez générer des échelles (une seule à la fois) pour atteindre des endroits autrement inaccessibles, ou plus simplement pour vous ouvrir une voie entre les ennemis. Vous ne risquez pas de confondre l’échelle que vous avez créée avec les autres échelles environnantes car l’échelle magique se pare de la même couleur que votre perso. Cette déclinaison sur Famicom/NES, qui n’est vraiment pas en reste par rapport aux portages parus sur micro-ordinateurs, ajoute la possibilité de sauter comme je l’évoquais plus haut, rendant l’entreprise plus dynamique et la génération d’échelles un peu plus dispensable.
La mécanique est vraiment très plaisante et les niveaux s’enchainent sans que l’on ne voie le temps passer ! Enfin, si vous vous laissez tomber sur un ennemi (depuis une échelle en hauteur par exemple), vous pouvez l’étourdir un court instant (cette feature n’était pas présente dans la version arcade), avant de le tuer pour de bon.
Sur le plan visuel, Rod Land s’avère assez basique mais les stages sont très colorés et parfaitement lisibles. Seuls les arrière-plans auraient pu faire l'objet d'un peu plus de soin de la part des développeurs… Tous les sprites (votre fée, les armes spéciales et les ennemis) sont bien animés, à l’exception des boss peut-être, trop statiques dans l’ensemble. La bande son colle à merveille avec l’univers mignon tout plein du jeu.
Terminer le soft ne vous prendra qu’une petite demi-heure (sans doute au bout de quelques essais) mais rien ne vous empêche d'enchaîner sur un 2nd loop. Vous disposez de 2 continues supplémentaires mais vous pouvez doubler ce montant en prenant le contrôle du P2 une fois que vous avez épuisé toutes vos vies avec le P1. Un cheat code vous donne même accès à un stage select. Pour l’obtenir, il vous faudra nommer la première fée « ICH » et la seconde « EAT » pour former la phrase « I CHEAT ». Le bestiaire se renouvelle suffisamment pour ne pas laisser la place à la lassitude. Les premières formes d’ennemis seront une vraie partie de plaisir, mais il en est tout autres des espèces de guêpes/moustiques vous aspergeant de venant ou des écureuils kamikaze qui fondent sur vous à la vitesse de l’éclair ! La dernière partie du jeu permet également de briser la monotonie avec ses phases de scrolling horizontal, même si je trouve ces dernières un peu moins réussies et abouties…
Horriblement cher en PAL (il ne serait a priori sorti qu’en Italie et en Espagne), il vaut mieux se rabattre une version japonaise, beaucoup plus abordable. Comptez entre 60 et 120€ en fonction de l’état.
En définitive, Rod Land est un puzzle/action game au concept simple mais terriblement addictif, soutenu par un gameplay sans faille. Vous pouvez varier les approches, selon que vous visiez un hi-score ou que vous jouiez safe. Son mode 2 joueurs lui assure une très bonne replay value. Titre aussi mignon que bourrin, Rod Land mêle stratégie et action à ce petit feeling arcade qui fait toujours mouche. On aurait apprécié des environnements plus variés mais surtout plus de tableaux … Quand c’est bon, c’est toujours trop court !
Ma note : 16/20
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Quelques finishes sur RetroStone (essentiellement des jeux Master System, une console que je connais mal et que je découvre sur le tard) pendant les nombreux transports lors de mes vacances en Corée du Sud :
Ninja Gaiden (SMS) 21.08.22
Un excellent action-platformer, long et au level design très travaillé. Il offre un challenge plus équilibré que les versions NES (même si le boss final reste une véritable plaie).
Ryu Hayabusa possède la panoplie du parfait ninja : wall jumps, possibilité de s'agripper par le bas, etc. L'effet de recul lorsque l'on se fait toucher est toujours aussi pénible... Il sera la cause de la plupart de vos morts lors des phases de plateformes !
Je ne connaissais pas cette mouture et je ne suis pas loin de penser qu'il s'agit de la meilleure version sur 8 bits. Certes il est sorti assez tardivement par rapport à la version NES (1992) mais il offre un rythme plus soutenu, une vitesse accrue, est supérieur sur le plan graphique et technique avec une colorimétrie plus riche, des environnements détaillés et variés. Cerise sur le gâteau, il dispose d'une très bonne durée de vie... Un incontournableMa note : 18/20
Sonic (SMS) 22.08.22
Portage réalisé par Ancient (et non pas par la Sonic Team), cet épisode SMS est sorti quelques mois après la version MD. Contraintes techniques obligent, cette mouture est moins impressionnante que la version 16 bits mais s'en tire malgré tout avec les honneurs. La vitesse de défilement est bluffante, d'autant plus qu'il n'y a quasiment aucun ralentissement à déplorer. Mieux encore, cette version est un peu moins portée sur la vitesse pure et simple et met plutôt l'accent sur le level design, qui s'avère souvent plus inspiré que sur MD (les bonus stages notamment, d'autres stages avec un scrolling vertical, etc). 3 zones (sur les 6) sont originales, et proposent des musiques indélébiles... celle de Bridge Zone en premier lieu
Version piano de toute beauté en passant :
https://www.youtube.com/watch?v=ZOZkugB1aMo&list=PLFSXZrs0V04nGFiEVPG6T4P_MAG0VWaNn&index=5
La durée de vie assez bonne au demeurant est boostée par la présence d'une fin alternative qui s'obtient en récupérant toutes les chaos emeralds...
Plus qu'une pâle copie, Sonic sur SMS est un platformer original avec une identité très marquée. Certains le préfèrent même au premier épisode sur MD, un choix totalement compréhensible... Un indispensable de plus sur SMS (et sur GG)Ma note : 18/20
R-Type (SMS) 22.08.22
Une conversion de très grande qualité, réalisée par Compile, qui constitue un véritable tour de force sur Master System, notamment s'agissant de la taille des sprites et des backgrounds très travaillés. Seul revers de la médaille, du clipping à signaler et des environnements pas toujours très lisibles dans le feu de l'action. Exclu de cette version, vous pourrez débloquer un stage caché accessible à partir du niveau 4, qui ne dépareille pas avec le reste qui plus est... Probablement le meilleur shmup de la console !
Ma note : 17,5/20
Land of Illusion (SMS) 04.09.22
Un top platformer sur Master System. On retrouve l'univers naïf et gentillet de Castle of Illusion, avec des graphismes légèrement améliorés (quoique certains stages sont inégaux). Land of Illusion fait la part belle au backtracking, mais c'est surtout l'originalité et l'inventivité du level design que je mettrais en avant : empiler des blocs pour progresser (en construisant une plate-forme par exemple), switch à activer pour changer le sens du scrolling, passages au second plan, potion pour rétrécir, grue façon gachapon à piloter afin de déplacer une clé, etc. Les idées pullulent et il vous faudra un minimum vous creuser les méninges ! Près de 2 fois plus long que Castle of Illusion avec 13 niveaux, il est aussi un poil plus dur (toutes proportions gardées). Je le préfère à son grand frère pour son gameplay rafraîchissant !
Ma note : 17,5/20
Double Dragon (GB) 02.09.22
Une bonne adaptation de l'arcade, à la réalisation graphique soignée. Un bouton pour les poings, un autre pour les pieds et un coup de pied sauté si vous appuyez sur A et B simultanément. Le titre n'est pas évident, d'autant que les stages (le 3ème notamment) sont truffés de précipices : si vous tombez dans l'un d'entre eux, vous êtes bon pour recommencer au tout début du stage ! Le gameplay pourra sembler rigide voire archaïque : frapper votre ennemi avant qu'il n'ait le temps de vous envoyer une mandale et l'enchainer à la relevée, ''manipuler'' l'IA des ennemis en les attirant vers les falaises, etc. Il s'agit malgré tout d'un des tous meilleurs beat them up disponible sur la portable de Nintendo !
Ma note : 16/20
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Astro’s Playroom (PS5) 03.09.22
Premier finish sur PS5, ayant récemment fait l'acquisition de cette console, près de 2 ans après sa sortie (!!!). Merci à l'ami Poussindor du forum NGS pour la revente à prix coûtant. Terminé avec tous les artefacts, il me manque encore quelques pièces de puzzle à récupérer, rien d'insurmontable toutefois...
Développé par la Team Asobi, Astro’s Playroom fait avant tout figure de démo technique servant d'ambassadrice à la DualSense, la nouvelle manette tant mise en avant par Sony lors de la phase de précommercialisation de la bécane.
La DA est lisse et très propre mais n'explose pas non plus la rétine, même si le titre tourne en 60 fps constant et offre quelques jolis reflets (sur les robots). Les musiques entrainantes collent à merveille avec l'univers naïf et enjoué mais peuvent se révéler lassantes à la longue. Mention spéciale quand même pour tous les environnements sonores des générations de PlayStation précédentes qui feront souffler un vent de nostalgie dans votre petit cœur de gamer !
Vous allez incarner le petit robot de Sony (qui a pris du galon) au travers de 4 mondes (subdivisés en 4 niveaux) représentant chacun une partie de l'architecture de la PS5 : Jungle du CPU (pour le processeur), Praire de la RAM (pour la mémoire vive), Station climatisante (pour le systeme de refroidissement) et Circuit SSD (pour le stockage des données). Le titre offre une belle variété dans les environnements parcourus, avec une identité très marquée : station balnéaire, glacier, montagnes venteuses, espace, etc.
Les phases de plateformes traditionnelles se révèlent très classiques et convenues et n'hésitent pas à piocher quelques idées et mécaniques de gameplay dans les Mario 3D. Heureusement, d'autres niveaux s'avèrent plus originaux avec des phases de gameplay inventives : ressort, mécha singe, fusée, tir avec une mitrailleuse ou un arc, ou bien encore une boule qu'il faut diriger, façon Monkey Ball ou Marble Madness.
En effet, l'intérêt du titre réside avant tout dans l'exploitation particulièrement poussée de la DualSense et de ses multiples fonctions : pavé tactile, fonction gyroscopique, microphone (vous devrez parfois souffler dans la manette pour activer un mécanisme), gâchettes adaptatives et retour haptique. Ce sont surtout ces 2 dernières features qui m'ont le plus bluffé. Les différents niveaux de pression sur les gâchettes et la résistance qu'elles vous opposent enrichissent les sensations et l'immersion, par exemple lorsque vous bandez un arc. Les vibrations sont encore plus épatantes : elles varient en fonction du revêtement sur lequel vous marchez, mais aussi en fonction des conditions climatiques. Lorsqu'il commence à pleuvoir par exemple, vous pourrez ressentir de multiples vibrations dans la manette, comme si les gouttes venaient terminer leur course dans la paume de votre main. L'effet est encore plus marqué lorsqu'il grêle, les vibrations se faisant alors plus prononcées. L'immersion est d'ailleurs renforcée par le haut-parleur de la DualSense, qui reproduit le bruit de la pluie/grêle qui tombe !
Dans chaque monde, vous pourrez récupérer 2 artefacts mais aussi 16 pièces de puzzle au total (4 par stage). En accumulant des pièces, vous pourrez récupérer des gachapon afin d'engranger encore plus d'artefacts et de pièces. Ces artefacts ne font pas seulement office de gadgets. Il s'agit en réalité des modèles 3D des Playstation précédentes (de la PS1 à la PS4) ainsi que tous les accessoires commercialisés, reproduits avec une fidélité minutieuse. Vous les retrouverez d'ailleurs dans le HUB central, dans lequel vous pourrez les admirer sous tous les angles et même interagir avec chacun d'entre eux.
Vous prendrez plaisir à décrypter et recenser tous les clins d'œil et caméos que la Team Asobi s'est amusée à incorporer. Les références abondent, en vrac : Horizon Zero Dawn, Medievil, Crash Bandicoot, FF7, Resident Evil, Patapon, Ape Escape, Uncharted, Bloodborne, Jumping Flash!, etc. Sans même parler du boss final, très réussi et un bel hommage à la toute première démo de la PS1... Le fan service est omniprésent, pour notre plus grand plaisir !
Côté durée de vie, Astro's Playroom se boucle en 2-3h en ligne droite et autour de 4-5h (grand maximum) si vous visez le 100%. C'est faible mais il faut garder en tête que le soft est avant tout destiné au grand public. Et la récolte des artefacts et des pièces de puzzle est suffisamment addictive pour avoir envie de prolonger l'expérience, sans même parler des courses chronométrées ("Chrono réseau") qui vous permettront de vous frotter aux meilleurs dans le ranking online.
En conclusion, Astro's Playroom est plus qu'une simple démo, mais un platformer vivant et attachant, bien rythmé et qui exploite à merveille les capacités de la DualSense. A posteriori, on peut regretter qu'aucun titre ne soit parvenu depuis à mieux exploiter les capacités de la manette, ou même à l'égaler... Un comble ! Le dernier né du studio Asobi constitue également un vibrant hommage à la licence PlayStation et célèbre la marque comme jamais. Ce serait dommage de passer à côté, d'autant plus qu'il est gratuit !
Ma note : 16/20
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Sonic Wings (SFC) 10.09.22
J’avais déjà terminé Aero Fighters en émulation il y a quelques années (cf mon retour sur le jeu ci-dessous) mais ayant récemment fait l’acquisition de la version SFC, cela méritait bien un test un peu plus poussé !
https://forum.supagemu.com/topic/101/le-blog-de-kurush-topic-du-palmarès/121
Adaptation du hit d’arcade éponyme de 1992, Sonic Wings sort en juillet 1993 au Japon et en Novembre 1994 en Occident sous le nom de « Aero Fighters ». C’est le studio de développement Video System qui se chargera lui-même du portage sur la console de salon de Nintendo exclusivement. Le titre sera édité par Mc O’River dans nos contrées.
En passant par le menu des options, vous pouvez paramétrer le niveau de difficulté, le nombre de vies et de crédits, remapper les boutons (il n'y en a que 2 mis à contribution) et profiter du sound test. Dommage que les développeurs n'aient pas pensé à intégrer une option autofire...
Sonic Wings est un shmup à l'ancienne, entendez par là réduit à sa plus simple expression ! Ici, pas de système de tir chargé, de lock ou même de speed-up mais seulement le combo tir simple / smart bomb… Et c'est à peu près tout ! En ramassant les items P, vous pouvez upgrader votre tir simple jusqu'à 3 fois, changeant radicalement son range, sa puissance et parfois même sa forme. L'item B vous servira à récolter une smart bomb (2 par stage en moyenne) qui, en plus d'être puissante et de faire le ménage à l'écran, vous octroie quelques frames d'invincibilité. Il ne faut donc pas hésiter à les ''sacrifier'' en cas de force majeure, pour ne pas perdre une vie bêtement par exemple. Le gameplay s’inspire fortement de la série des 1941 de Capcom.
Chaque pilote a en sa possession un tir unique spécifique. Il y en a 4 de base (un par nationalité) en solo mais 4 de plus si vous jouez à 2. Mine de rien, cela compense plutôt bien le tir unique et offre une belle variété ! Tir concentré, tir large, missiles à tête chercheuse, mines de proximité, laser, il y en a vraiment pour tous les goûts ! Les smart bombs diffèrent grandement aussi, l’un des pilotes pourra même freezer le temps pendant quelques secondes ! Sachez que si vous jouez en coop, vous êtes obligé de prendre un pilote de la même nationalité que votre coéquipier. Détail amusant, les items symbolisés par des devises (elles servent uniquement pour le scoring) varient en fonction de la nationalité de votre pilote : dollar $, yen ¥, couronne suédoise Kr et livre sterling £.
En solo, ma préférence va à Hien, assez redoutable avec ses tirs à base de shuriken et ses missiles secondaires à tête chercheuse. The Viking n’est pas mal non plus, son zinc est véloce et ses tirs font des ravages. Pas très fan de l’anglais, trop lent même s’il dispose d’un tir au range très large. Le pilote américain étant quant à lui standard en tout point …
Pilotes américains : Blaster Keaton (F/A-18 Hornet) Keith Bishop (F-14 Tomcat)
Pilotes japonais : Hien (FSX) Mao Mao (F-15 Eagle)
Pilotes suédois : Kohful The Viking (AJ-37) Tee-Bee 10 (JAS 39 Gripen)
Pilotes anglais : Lord River N. White (Tornado IDS) Villiam Syd Pride (AV-8 Harrier II)Jouable en tate à l’origine, ce shoot vertical a été redimensionné en yoko (format 4/3) lors de son passage sur console. Le portage est fidèle et de grande qualité, malgré les limitations techniques évidentes de la bécane par rapport à l’arcade et la mémoire réduite (cartouche de 12Mb vs PCB de 37Mb). Les couleurs assez froides et les environnements parfois vides et ternes ne plaident pas vraiment en faveur de ce portage, mais la fluidité est exemplaire, les sprites finement dessinés, les boss particulièrement impressionnants et imposants, sans même parler des nombreux éléments destructibles dans les stages (tours, immeubles, hangars, bateaux, etc). L’animation s’avère sans faille : les ralentissements sont vraiment réduits à la portion congrue, ce qui est suffisamment rare sur SFC pour être signalé !
Les 7 stages nécessaires pour terminer le jeu (enfin, la première loop !) offrent une belle diversité : métropole tokyoïte, NYC, Moscou et son Kremlin, un désert au Moyen Orient, une virée en pleine mer, satellite dans l’espace, etc. Il y a 8 stages au total mais vous ne pourrez en faire que 7 lors de de chaque run. Ci-dessous, une revue complète de tous les stages du jeu (à ma connaissance) :
Les musiques, d’une grande banalité, passent presque totalement inaperçues, mêmes si elles ont été retravaillées par rapport à celles de la version arcade. De plus, elles sont en retrait par rapport aux bruitages, beaucoup trop présents. En somme, aussitôt écoutées, aussitôt oubliées !
Les canards spécialisés reprochaient à Sonic Wings sa trop grande facilité et sa durée de vie courte. Autant je ne suis pas d’accord avec le premier point, autant le second ne souffre d’aucune contestation possible, une run durant à peine 20 minutes. Cela dit, les stages se révèlent particulièrement intenses et la durée de vie peut être doublée en prenant en compte le second loop. Quant à la difficulté, elle est progressive et devient rapidement élevée. Sonic Wings mise sur votre skill et vos reflexes plutôt qu’un apprentissage par cœur bête et méchant. Des scénettes viennent s’intercaler entre les niveaux, et l’ordre de ces derniers variera en fonction du pilote choisi. La replay value est donc satisfaisante, d’autant plus qu’il y a une fin différente par pilote et que le boss final possède plusieurs formes qui apparaissent de façon aléatoire (un singe ou bien une espèce de tête de squelette alien). Le mode 2 joueurs permet de prolonger l’expérience encore et encore !
Pour conclure, Sonic Wings mérite clairement de figurer dans votre ludothèque SFC si vous aimez le genre. Il pêche par son manque d’originalité (oserais-je même dire de personnalité), son gameplay basique et des environnements génériques mais il est diablement fun, fluide, nerveux et possède un vrai feeling arcade que l’on retrouve finalement très peu parmi les jeux de la bécane. Un classique du genre, dans le haut du panier des shmups sur SFC, néanmoins légèrement en retrait par rapport à des Axelay, Super Aleste, Macross, R-Type 3, Area 88, etc. Si vous comptez mettre la main au portefeuille, il vous en coûtera une petite centaine d’euros pour la version SFC complète en TBE de nos jours…
Ma note : 16/20
Notes de la presse spécialisée de l’époque :
Joypad #24 (Octobre 1993) : 78% (par TRAZOM)
« On ne peut pas dire que ce shoot soit la révélation de l’année. Car même si l’animation et autre jouabilité sont d’un excellet niveau, le bât blesse en ce qui concerne sa durée de vie. Les niveaux sont vraiment trop courts, et comme si ça ne suffisait pas, ils sont en très petit nombre. Je crois qu’il n’y a pas besoin de réellement se tâter pendant de longues minutes, pour comprendre que l’achat d’une cartoucher trop facile à terminer, n’est pas une affaire en or ! Loin de là, même. Et ce, malgré la farouche solidité de quelques Boss. A deux, vous aurez tôt fait de passer à la suite ! Honnêtement, ce shoot-là est à des années-lumière d’Axelay, la référence en la matière. Malgré son scrolling vertical, - celui que je préfère dans ce genre de jeux (vous constaterez que je suis impartial) -, ça reste donc un bon, mais sans plus. »
Graphismes 15 Animation 17 Maniabilité 17 Son/Bruitage 15
Super Power #14 (Octobre 1993) : 75% (par SUSHI)
« En conclusion, Sonic Wings est un jeu sympa, très recherché et distrayant par son jeu à deux simultanément mais peut-être un peu trop facile à mon goût, ce qui est dommage. D’où la note. »
Graphismes 16 Animation 16 Maniabilité 14 Musique 15 Bruitages 15 Intérêt 16
En bonus, le très bon vidéo test de Babigui de la chaîne DWS que l’on ne présente plus !
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Les Chevaliers de Baphomet (PS1) 18.09.22
Ah les Chevaliers de Baphomet…. J’étais alors en classe de 4ème et je l’avais demandé à mes parents pour Noël (il est sorti en décembre 1996) mais manque de bol, il était en rupture de stock au Auchan de Bron (je me souviens d’ailleurs que ma mère y était allée à 2 reprises en l’espace de quelques semaines). J’avais dû faire l’impasse sur ce jeu pour les fêtes de fin d'année, non sans une certaine déception ! Fort heureusement, mes parents avaient pu mettre la main sur un exemplaire en début d’année 1997 et je l’avais dégusté comme un précieux flacon. J’avais tout naturellement enchainé avec FFVII dans la foulée, qui était sortie fin janvier de mémoire. Période bénie et révolue…
Les Chevaliers de Baphomet (« Broken Sword: The Shadow of the Templars » en anglais) fait partie des tous premiers jeux du genre point & click auquel il m’ait été donné de jouer, avec l’excellentissime Indiana Jones and The Last Crusade qui tournait sur le PC familial. Il a été développé par Revolution Software et est sorti simultanément sur Mac, PS1 et PC fin 1996, avant d’être porté sur GBA en 2002 puis sur smartphone dans sa version Director’s Cut 10 ans plus tard.
L’intro débute sur un écran noir avec cette phrase énigmatique prononcée par le héros (qui résonne encore en moi plusieurs décennies plus tard) :
"Paris en Automne, les derniers mois de l'année et la fin d'un millénaire. La ville évoque en moi des souvenirs de café, de musique, d'amour… et de mort".
Vous incarnez donc George Stobbart, un touriste américain qui profite de ses vacances en Europe, en sirotant tranquillement un café à la terrasse d’un troquet parisien… Quand soudainement, un homme déguisé en clown fait irruption et provoque un attentat en faisant exploser le café. George s’en sort vivant mais, piqué par sa curiosité, décide de mener l’enquête sur le tueur et la victime. Il fera rapidement la rencontre de Nicole Collard (Nico), une journaliste d’investigation qui aime fouiner elle aussi, et qui deviendra votre principale alliée et acolyte lors de vos pérégrinations.Techniquement, le jeu impressionnait à sa sortie avec des environnements typés et colorés, sans parler des cinématiques très réussies. Aucun doute, le titre s’apparentait à un véritable dessin animé interactif ! La représentation de Paris m’avait bluffé à l’époque, de même que l’Irlande, la Syrie, etc. Avec du recul, on pourra quand même regretter un manque de finesse dans les décors et un aliasing prononcé, qui empêchent parfois de distinguer des éléments interactifs indispensables pour progresser dans votre enquête.
Les Chevaliers de Baphomet a d’abord été pensé pour être joué à la souris mais on s’accommode finalement assez bien de la manette : un bouton pour le clic gauche (action), un autre pour le clic droit (description), les gâchettes pour déplacer plus rapidement le curseur et le tour est joué ! 2 barres sont également présentes et vous permettent d’interagir avec les éléments du décor et les PNJ : en haut votre inventaire, en bas une barre de dialogue et d’action.
Les musiques signées Barrington Pheloung font mouche et, même si elles sont finalement assez discrètes, se marient à merveille avec les environnements pour renforcer l’immersion et souligner les moments clés et dramatiques. Mais ce sont surtout les doublages qu’il faut louer, dont celui de George Stobbart par le comédien Emmanuel Curtil. Son délicieux accent américain vous restera longtemps en mémoire. Lorsque j’étais ado, j’avais bloqué sur sa façon de prononcer le mot clown ("claoune"). Absolument TOUS les dialogues du jeu sont au format audio. Cela peut prêter à sourire de nos jours mais constituait une sacrée performance à l’époque ! Revers de la médaille, les chargements sont nombreux (quasiment à chaque ligne de dialogue) avec des animations un poil saccadées et le bruit du lecteur CD en toile de fond... Pour en profiter pleinement et couvrir le bruit du lecteur, jouez-y au casque ou montez le volume de votre téléviseur !
Les Chevaliers de Baphomet brille également par son humour omniprésent. George a beau être américain, il manie le flegme et le second degré mieux que les Britanniques eux-mêmes ! Vous vous surprendrez fréquemment à sourire voire carrément à rire. La galerie de PNJ hauts en couleur tient aussi pour beaucoup dans la réussite du soft. Il serait trop long de tous les citer mais entre le policier qui déserte son poste (la plupart des PNJ français du jeu sont de gros fainéants au passage, petite pique des développeurs anglais sans doute, Charles Cecil en tête), la comtesse britannique du palace qui s’encanaille en vous filant un coup de main, les ivrognes du pub en Irlande, Ultar, le guide chauffeur syrien au français approximatif qui ne cherche qu’à vous extorquer un petit billet, Lobineau, un histoiren spécialiste de l’époque médiévale qui vous en apprendra plus sur la véritable histoire des Templiers, Nico, qui vous rembarrera à la moindre occasion, Arto, le vendeur de kebab qui ne parle pas un traitre mot de français à l’exception de « Kebab, meilleur délice ! » etc… La variété est de mise, toutes les classes sociales et les tempéraments étant représentés !
Vos aventures rocambolesques vont vous mener aux quatre coins de Paris et de l’Europe (et même jusqu’au Moyen-Orient). Voici le déroulement complet du jeu (à zapper si vous ne souhaitez pas être trop spoilé) :
Paris
Irlande
Paris
Les catacombes de Montfaucon
Espagne
Syrie
Montfaucon
Institut Nerval
Espagne
Train
Ecosse et Fin
Les Chevaliers de Baphomet se plie en 7 à 10 heures, en fonction de votre expérience dans le genre point & click et bien sûr si vous utilisez ou non une soluce ! Certaines énigmes s’avèrent assez alambiquées (celle avec cette satanée chèvre en Irlande m’avait fait rager à l’époque ) donc pensez à combiner différents éléments entre eux, à interagir avec tous les PNJ, à prendre conseil au téléphone auprès de Nico et à ne pas hésiter à faire de multiples allers-retours dans des lieux déjà visités. Il est possible de sauvegarder à n’importe quel moment à l’aide du bouton select. Une aide de choix puisque vous serez sans doute amené à mourir plusieurs fois au cours de l’aventure…
En conclusion, Les Chevaliers de Baphomet constitue un excellent titre dans le genre point & click. L’intrigue vous tiendra en haleine, elle s’avère passionnante de bout en bout avec un scénario bien ficelé. Qui plus est, elle est très bien documentée sur le plan historique. Votre ressenti dépendra malgré tout de votre appétence à ce style de jeux, un genre tombé en désuétude. Ma nostalgie altérant mon objectivité, il m’est donc difficile de savoir s’il est possible de l’apprécier à sa juste valeur si on le découvre seulement en 2022. Me concernant en tout cas, j’ai pris beaucoup de plaisir à le refaire, malgré son rythme assez lent, les nombreux ralentissements, des moments de frustration liés à des énigmes tirées par les cheveux et des morts intempestives !
Ma note : 17/20
Tests des magazines de la presse spécialisée à l’époque :
Joypad #59 (Décembre 1996) : 95% (par TRAZOM)
« Rien à dire sur la qualité même de ce superbe jeu d’aventure. On y trouve de tout : suspense, histoire, rebondissements, action, réflexion ; bref, tout ce qu’il faut pour intéresser le joueur exigeant. Malgré quelques petites longueurs que l’on pardonnera aisément, Les Chevaliers de Baphomet est sans problème le meilleur jeu d’aventure sur PlayStation. Allez-y sans risques, vous serez sûr de ne pas vous tromper sur la marchandise ! »
Graphismes 18 Animation 18 Maniabilité 17 Son/Bruitage 16
J’aime : Les fanas d’aventure ne doivent pas rater ça ! Des animations superbes. Une intrigue bien ficelée. Pas mal de réflexion. On en a pour son argent !
J’aime pas : Quelques petites lenteurs parfois… Beaucoup (trop ?) de dialogues ! Souris indispensable !
Player One #70 (Décembre 1996) : 91% (par Wolfen)
En résumé : « Venue du micro, cette aventure a tout à fait sa place sur console ; Sans donner dans le tape-à-l’œil, elle ne manque pas d’intérêt. »
Graphisme 90% Animation 88% Son 90% Jouabilité 89%
Playstation Magazine #6 (Novembre/Décembre 1996) : 5/5
En résumé : « Ce jeu ne s’adressera pas seulement aux amateurs de jeux d’avanture, mais également aux fans de Beau, qui seront dépaysés durant de très longues heures. Entièrement traduit en français, LCB est mystique et les énigmes de haut niveau. Du très très bon ! »
Graphismes 5 Durée de vie 5 Jouabilité 5 Musique et son 4 Originalité 3 Présentation 4
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17/20 tu es dur pour un jeu quasi-parfait.( effectivement l'énigme de la chèvre à la manette sur ps1 m'avait bloqué pendant longtemps à l'époque).
Très bon test en tout cas, tu as tout dit.
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Gunners Heaven (PS1) 21.09.22
Rare représentant du genre run & gun sur PS1, Gunners Heaven sort en tout début de vie de la console, plus précisément en avril 1995 au Japon et en septembre de la même année en Europe (il sera renommé Rapid Reload pour l'occasion). Il n'aura pas le droit à une commercialisation en Amérique du Nord, Sony considérant sans doute qu'un jeu en full 2D ne constituait pas le meilleur ambassadeur pour sa nouvelle bécane, alors même que l'opinion publique ne jurait plus que par la sacro-sainte 3D !
Après une introduction plus que moyenne (un écran fixe avec une explosion dans la jungle, suivi d'un autre écran fixe révélant les principaux protagonistes du jeu), vous arrivez à l'écran titre... Le menu options est réduit à la portion congrue, il est impossible de choisir le niveau de difficulté par exemple. En lançant une partie, vous aurez le choix entre 2 personnages : Axel Sonics (le garçon) et Ruka Hetfield (la fille). Le design d'Axel devrait vous évoquer celui de Rudy dans Wild Arms. C'est tout sauf une coïncidence puisque le développeur (Media.Vision) est également à l'origine de cette série emblématique de RPGs.
Inutile de trop s'attarder sur l'histoire, totalement anecdotique... Il est question d’une pierre magique, la "Valkiry", qui confère de grands pouvoirs à son propriétaire. Nos 2 compères vont partir à la recherche de ce précieux artefact et seront en concurrence frontale avec une organisation terroriste connue sous le nom de Pumpkin Heads, qui est prête à tout pour ravir cet objet afin de mener à bien leurs plans diaboliques.
Les premiers instants pad en main s'avèrent plutôt prometteurs. La réalisation est léchée, avec une 2D très fine, des environnements fouillés tirant pleinement partie de la palette de couleurs. Les ennemis arrivent en nombre, ça explose de tous les côtés et l'action est très pêchue, sans une once de ralentissements. Les mid-boss et boss impressionnent par leur gabarit ! Certains sortent du lot, comme ce robot armé d’un fléau qui arbore sur sa poitrine le Union Jack (ça ne s’invente pas !). Ou encore cette monstrueuse mante religieuse mécanique particulièrement imposante… En toute objectivité, Gunners Heaven ne dépareillerait pas avec les principaux run & gun sur Neo Geo, tant sur le plan graphique que technique !
Impossible de ne pas faire le rapprochement avec Gunstar Heroes : les armes, la glissade, le feeling général, la façon dont on peut choper les adversaires, les jauges de vie numériques des boss (les « Guardian ») et mid boss (les « Boss »), la manière dont votre personnage est suspendu d'une main au-dessous des plates-formes, etc… Tout ou presque évoque le hit de Treasure !
Chaque perso dispose de 4 armes différentes (on passe de l’une à l’autre via le bouton rond du pad) : mitrailleuse, spread shot, homing shot (sous forme d’arc électrique pour Axel et de laser pour Ruka) et enfin lance-flammes. Il y a donc 8 armes au total. Le choix du perso n’est pas purement cosmétique pour une fois, un effort de la part des développeurs qui mérite d'être salué. Les smart bombs répondent présentes. Il est bien évidemment possible de sauter mais aussi d’ancrer son perso au sol en "lockant" la direction du tir (avec L2), d’utiliser un grappin pour s'agripper aux plate-formes (avec R2), de choper les ennemis au corps-à-corps, de réaliser une attaque glissée, etc. Les possibilités sont nombreuses et vous demanderont forcément un certain temps d’adaptation !
Principale spécificité de Gunners Heaven, un compteur de puissance est situé dans la partie supérieure de l’écran au milieu. Chaque ennemi abattu libère un item ‘’Power’’, vous permettant de remonter cette jauge, qui diminue inlassablement. Plus cette jauge de puissance est pleine, plus vos armes occasionnent de gros dégâts. En contrepartie, lorsque le compteur est à zéro, vos armes sont extrêmement faibles… Il faudra donc tuer des ennemis le plus rapidement possible afin de récupérer des power-ups et maintenir votre jauge à un niveau correct. Cette idée est plaisante sur le papier puisqu’elle est supposée conférer un rythme effréné au jeu, mais elle n’est pas parfaitement exploitée (j’y reviendrai à la conclusion)… Un item assez rare permet de passer en mode ‘’Boost’’, qui accroît la puissance des 4 armes au niveau maximal pendant un court laps de temps. Vous devenez alors quasiment invincible, mais pour seulement quelques secondes tout au plus malheureusement…
Rien à dire concernant la maniabilité, elle est tout simplement parfaite. Tout répond au doigt et à l’œil ! Le titre est subdivisé en 6 stages offrant leur lot d’environnements variés : plateforme en haute mer, jungle (avec de jolis effets de lumière soit dit en passant), désert au soleil couchant, fonderie, etc. 2 stages varient légèrement au niveau du gameplay : le 3ème que vous parcourez en roller, le 5ème en jet-pack (un pseudo niveau de shmup). Le 6ème stage consiste seulement à vaincre le boss ultime... Voici le déroulement complet du jeu :
Stage 1
Stage 2
Stage 3
Stage 4
Stage 5
Stage 6 & Fin
Les musiques, très typées PC Engine ou Mega CD, sont hyper rythmées et collent plutôt bien avec l’action survoltée qui prend place sous vos yeux. Dommage qu’elles soient aussi peu mémorables… Je serais bien incapable d’en sortir une du lot… Celle des boss à la limite ! Les bruitages sont percutants et les voix des principaux protagonistes se font entendre lors des mini cut-scenes entre les stages (dans la version japonaise uniquement).
La durée de vie est plutôt correcte, puisqu'il vous faudra près de 1 heure pour le terminer en ligne droite (prévoyez quand même plusieurs Continues pour y parvenir !). Les 2 persos différents (et leurs armes associées) permettent d'augmenter la replay value du soft... Carton rouge par contre concernant le mode 2 joueurs, tout simplement absent ! Un choix totalement incompréhensible de la part des développeurs, d'autant plus que le genre run & gun se prête particulièrement bien au multi. D'ailleurs, les canards de l'époque ne s'y étaient pas trompés et avaient souligné l'absence d'un mode multi pour justifier une note globalement décevante (entre 74% et 84% en fonction des magazines).
Le jeu n'est franchement pas évident en tout cas, et l'affaire se corse sérieusement avec le boss du 3ème niveau, un pic de difficulté étant alors franchi. Les items de vie s'obtiennent avec parcimonie (pas plus de 1-2 par stage en moyenne) et vous devrez arriver avec un armement à pleine puissance face aux mid-boss et aux boss, sous peine de vous taper des affrontements interminables... La clé de la réussite résidera dans l'analyse des patterns des boss, certains étant assez retords et requérant un timing très serré... N’hésitez pas également à abuser du grappin quand cela est possible, puisque son utilisation vous offrira quelques frames d’invincibilité. Fort heureusement, votre jauge de vie est assez conséquente et vous pourrez encaisser une dizaine de coups avant de passer l'arme à gauche. Vous ne disposez que d'une seule vie à chaque fois. Si vous mourrez et que vous utilisez un Continue, vous reprendrez au dernier checkpoint du stage en cours (il y a 3 checkpoints par stage en règle générale). En version japonaise, les Continues sont illimités mais si vous jouez en PAL, vous n'aurez le droit qu'à 9 crédits pour terminer Gunners Heaven…
Un code (uniquement valable pour la version jap) donnant accès au stage select vous facilitera grandement la tâche si besoin. Après la cinématique, lorsque l'écran titre apparait, maintenez L1, L2, R1, R2 puis Select. L'inscription "PUSH START" sera alors remplacée par "SECRET CODE". Vous pourrez alors choisir de démarrer au stage de votre choix en utilisant les codes suivants : 2ème stage "MA" 3ème stage "UT" 4ème stage "RH" 5ème stage "MK" 6ème et dernier stage "HT". Il permet aussi d'être invincible, de booster ses armes, d'augmenter le nombre de smart bombs ou bien encore de réduire ou agrandir la taille de son perso (en réalisant une manip via la seconde manette).
Pour conclure, Gunners Heaven s'avère assez efficace, même s'il n'invente pas la poudre et ne brille pas par son inventivité. Il pâtit clairement de l'absence d'un mode 2 joueurs et se révèle bien moins réussi que l'illustre jeu dont il s'inspire (ou qu'il plagie, c'est selon !), Gunstar Heroes : armes moins variées, boss mois originaux et level design beaucoup plus "plat" (pas de phase de gravité inversée, jeu de l'oie, etc). Les power-ups ne sont pas très bien répartis, ce qui engendre des baisses de rythme dommageables. La difficulté est globalement très mal calibrée, rendant la seconde partie du jeu frustrante… Finalement, Gunners Heaven vaut surtout le coup pour ses boss ; on pourrait presque le qualifier de boss rush tant la plupart des phases entre les boss sont peu inspirées... Cela reste un assez bon jeu mais pas un indispensable de la ludothèque PS1 selon moi. Il ne fait pas le poids face aux Metal Slug, Contra, Gunstar Heroes, etc. Pour sa défense, le premier Slug n'est sorti qu'un an plus tard, en avril 1996... En tout cas, si vous comptez le prendre, privilégiez la version jap, infiniment plus abordable qu'un exemplaire PAL… Sans compter que vous pourrez en profiter en 60Hz !
Ma note : 14/20
Reviews dans la presse spécialisée à l’époque :
Consoles + #44 (Juin 1995) : 84% (« Une action soutenue et rapide et de nombreuses armes. C’est d’autant plus dommage que l’on ne puisse jouer à deux… »)
Présentation 40% Graphismes 82% Animation 92% Musique 80% Bruitages 80% Durée de vie 85% Jouabilité 90%
"Oui, mais..." pour Elvira : « Personnellement, je pense que Gunners Heaven est un proche parent de Megaman (mais non, ce n'est pas une obsession !). Action, plate-formes, tir surtout, on retrouve les mêmes ingrédients, mais en mieux, il faut bien le dire ! Les graphismes sont très bien colorés, les deux personnages disposent d'un arsenal d'armes varié et l'animation ne souffre d'aucun défaut. Mais paradoxalement, on ne peut pas jouer à deux ; ce style de jeu se prêtant bien au duo, c'est dommage. Par ailleurs, la difficulté est très moyenne, et, pour augmenter sa durée de vie, le jeu est perversement corsé avec un boss très résistant à la fin du troisième niveau. Un jeu sympa mais qui ne transcende pas la PS-X. »
"Un petit oui !" pour Niiico : « Gunners Heaven aurait pu être un excellent et superbe jeu si un mode 2 joueurs avait été proposé. Il est vraiment dommage que les programmeurs aient omis cette option. Mis à part cette bourde, il faut tout de même reconnaître que, techniquement, ce jeu est irréprochable : aucun ralentissement durant les parties malgré des écrans parfois chargés de très nombreux sprites, graphismes très colorés et décomposition du mouvement des sprites bien réalisée. La difficulté va croissant et, grâce aux Continues Infinis, on progresse toujours un peu plus à chaque nouvelle partie. Amateurs de shoot'em up, Gunners Heaven vous ravira à coup sûr. »
Joypad #43 (Juin 1995) : 79% (par Greg)
Graphismes 15 Animation 15 Maniabilité 18 Son/Bruitage 16
Player One #57 (Octobre 1995) : 74% (par Elwood)
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Moto Racer (PS1) 24.09.22
Edité par Electronic Arts et développé par Delphine Software (avec le génial Paul Cuisset à sa tête, le géniteur de Flashback), Moto Racer sort sur PS1 sur tous les principaux marchés (Amérique du Nord, Japon et Europe) fin 1997, soit quelques mois après la version micro-ordinateur.
Après une intro qui en jette (et qui était d’ailleurs absente de la mouture PC), vous avez le choix entre les modes course unique, entrainement et championnat. Il est également possible de régler le niveau de difficulté (facile, moyen et difficile).
On démarre tout de suite avec LE gros point fort du soft : la possibilité de piloter une moto de course ou bien une motocross. 2 jeux pour le prix d’un ! Le gameplay change radicalement en fonction de votre type de montures. Dans les courses de style moto GP (mois originales), la vitesse est grisante et les tracés parfois étroits, la moindre erreur se payant cash. Dans les courses de cross, vous devrez surtout faire preuve de dextérité pour ‘’dompter’’ les éléments (la boue, le sable et la neige), tout en ne perdant pas trop de vitesse au milieu des champs de bosses. Les tracés sont alors plus sinueux, avec du dénivelé et des pistes escarpées.
Outre l’accélérateur et le frein (il est possible de jouer en vitesse auto ou manuelle), vous pouvez également réaliser un wheeling (avec L2 ou R2), qui apporte du piment aux courses. Il vous permet de bénéficier d’un léger boost de vitesse mais rend en contrepartie votre bécane moins maniable, accentuant le risque d’accident. A privilégier en ligne droite donc, pour refaire votre retard sur vos adversaires (7 par course) ! Les boutons L2/R2 vous serviront également à lancer des tricks lorsque votre motocross décolle du plancher des vaches, une fonction purement esthétique mais toujours aussi satisfaisante.
Moto Racer n’est pas avare en vues puisqu’on dénombre 5 caméras différentes au total (en incluant la vue arrière). Je ne suis habituellement pas fan des vues subjectives dans les jeux de course mais je dois reconnaitre que celle de Moto Racer est tout bonnement excellente ! Elle décuple les sensations de vitesse (déjà très bonnes de base) et s’avère criante de réalisme. Dans les courses GP, lorsque vous prenez un virage serré et que votre pilote se penche vers le sol, la caméra basculera automatiquement en direction de l’asphalte. Je suis un peu moins enthousiaste concernant la vue embarquée pour les courses de cross… La caméra brinquebale dans tous les sens, nauséeux s’abstenir…
Vos bolides varient en fonction de 4 critères distincts : adhérence, accélération, frein, vitesse maximale. Tous les profils sont représentés, vous trouverez forcément votre bonheur dans le lot. Les marques officielles sont malheureusement absentes, Kawazaki s’étant manifestement montré trop gourmand au goût de Delphine Sotfware…
L’animation ne souffre d’aucun ralentissement, c’est fluide, rapide et nerveux. La vitesse de défilement est particulièrement impressionnante au guidon d’une moto GP. Les engins et les pilotes sont relativement bien modélisés (pour l’époque j’entends). Le clipping est assez marqué, mais on s’en accommode volontiers. La distance d’affichage est raisonnable… La réalisation graphique est bonne, malgré des environnements un peu vides et manquant de détails (malgré quelques éléments animés dans les cieux ou en bordure de piste, comme des oiseaux, des hélicos, des avions, des éoliennes, des manèges voire même un OVNI)…
Le titre se montre également généreux au niveau des tracés. Vous débuterez avec 6 pistes (3 pour le GP, 3 pour le cross) mais pourrez en débloquer 4 supplémentaires, soit 10 au total. Sans compter le mode reverse qui ‘’double’’ donc le nombre de circuits. Ces derniers ont le mérite d’offrir des environnements originaux et variés, dont un prenant carrément place sur la Grande Muraille de Chine ! Le dépaysement est de rigueur : Ouest américain, bord de mer, ruines anciennes, circuit GP, piste enneigée, San Francisco, etc. Voici une présentation complète des 10 tracks :
Speed Bay
Dirt Arena
Rock Forest
Great Wall
West Way
Lost Ruins
Fun Fair
Sea of Sand
Red City
Snow Ride
La prise en main requiert un petit temps d’adaptation (surtout avec les motos GP). La vitesse élevée des engins peut engendre un léger souci de prise en main lors des premières courses. L’inertie s’avère assez prononcée et les motos, bien que maniables, sont difficilement contrôlables dans certains virages. Les collisions manquent de réalisme et peuvent se révéler agaçantes à la longue… Le jeu peut également s’apprécier au pad analogique.
Les musiques, orientées rock et jazz s’intègrent plutôt bien (saut une composition orientée techno pour le circuit de la Grande Muraille, avis purement personnel). Mention spéciale pour les sonorités très jazzy des menus ! Des sons d’ambiance (cris de mouette quand vous passez en bord de mer par exemple) renforcent l’immersion et les ronronnements du moteurs sont particulièrement convaincants.
En mode normal, Motor Racer propose un challenge assez corsé. Une connaissance approfondie des 10 parcours sera nécessaire, et vous devrez affûtez vos réflexes. Le titre a beau être très orienté arcade (système de checkpoints, pas de chute si vous retombez à la crête d’une bosse, etc), il reste assez exigeant : frôler les bords de la piste vous ralentit énormément (sauf en easy) et les chutes vous feront perdre un temps précieux ! Pour les moins motivés, il existe tout un tas de codes (réalisables à l’écran titre) vous permettant de débloquer tous les circuits, le mode reverse, les crédits et d’activer des cheats plus ou moins débiles (mini moto, moto retour du Jedi, moto sans pilote, pilote sans moto, etc). C’est par ici que ça se passe : https://www.jeuxvideo.com/wikis-soluce-astuces/cheat-codes/203150
En guise de conclusion, Moto Racer reste un titre très agréable aujourd’hui et offre un bon compromis arcade/simulation. Il s’avère très fun tout en étant assez exigeant niveau gameplay. Il offre une durée de vie honnête, renforcée par un mode 2 joueurs en écran splitté vertical ou horizontal (dommage que le CPU soit absent !). Il avait été bien perçu à sa sortie et apportait un petit vent de fraicheur, les jeux de courses sur 2 roues n’étant pas si nombreux. En étant un minimum chauvin, on peut se féliciter qu’il ait été développé par un studio français ! J’enchainerai probablement avec le deuxième opus prochainement, stay tuned…
Ma note : 15.5/20
Reviews de la presse spécialisée à l’époque :
Consoles + #69 (Octobre 1997) : 92% (« Un bon jeu de motos varié et fun. Même si les décors sont un peu vides, le plaisir de jouer est là. Sans entraînement, remporter la victoire sera difficile. »)
Présentation 91% Graphismes 89% Animation 93% Musique 90% Bruitages 92% Durée de vie 92% Jouabilité 90%
‘’Vroumm !’’ pour Spy : « Je n’ai besoin de personne en Harley Davidson. Cela dit une belle Kawa grosse cylindrée fera l’affaire. Moto Racer m’a bien plu, et le genre n’est pas courant sur Playstation. Le jeu est rapide à souhait, et le stress est là. L’idée d’avoir mélangé les deux types de conduite est excellente. Si vous en avez marre de la route, prenez la clef des champs. Les deux sont très bien faits. Moto Racer est une réussite, malgré ses graphismes peu détaillés. Ce n’est pas bien gênant, puisqu’on s’amuse comme des fous. »
‘’Mouito’’ pour Spy : « Même si les développeurs n’y connaissaient pas grand-chose en moto, il faut avouer que cette simulation étonne par sa qualité et son réalisme. Le comportement des bécanes, les postures des pilotes, les différences de conduite et de sensations entre un tout-terrain et une moto de vitesse… tout cela a été intégré avec un brio sans égal (sauf peut-être avec Manx TT, de Sega). Certes, le jeu n’est pas facile, mais une fois qu’on le maîtrise, les parties deviennent vraiment excitantes. Le mode 2 joueurs est très amusant et bien speed. Seul le vide relatif des décors pourra en gêner certains. »
Joypad #68 (Octobre 1997) : 88%
Technique 16 Esthétique 16 Animation 16 Maniabilité 17 Sons 17 Durée de vie 15
Les plus : Le 1er VRAI jeu de moto sur PlayStation. Un jeu autorisé aux paparazzi…
Les moins : Le casque n’est pas fourni. Où est le Pont de l’Alma ?...Avis de Trazom : « Nul doute que les fanas de vitesse et particulièrement de motos trouveront là un précieux mélange de simulation et d’arcade. Sensations pure, montées d’adrénaline et convivialité, voici les maîtres-mots du jeu. ‘’Plâtre’’ et ‘’hôpital’’ aussi d’ailleurs. Dommage pourtant qu’il n’y ait pas plus de profondeur, de cascades et autres amuse-gueules qui nous auraient bien plu. Vraiment. »
Avis de Tsr : « Un vrai jeu de moto, voilà ce qui manquait à la PlayStation. On avait de la F1, du rallye, du off-shore, et en attendant le si particulier Courrier Crisis à vélo, voici enfin une simulation deux roues digne de ce nom. Côté sensations, en vue subjective, Moto Racer est unique et il faudra avoir son quatre-heures bien accroché. Enfin, même si le jeu reste assez facile, le mode deux joueurs vous garantira de nombreuses heures de fun. »
Player One #79 (Octobre 1997) : 92% & Player Fun 95% (par Leflou)
En résumé : « Des sensations, du fun et de la variété ! Tous les ingrédients sont réunis pour faire un très bon jeu d’arcade. Pourquoi se priver ? »
Graphisme 90% Animation 94% Son 95% Jouabilité 96%
PlayStation Magazine #13 (Octobre 1997) : 8/10
En résumé : « Moto Racer est un excellent jeu de course, les circuits sont variés et la possibilité d’alterner entre les motos de cross et de route permet d’éviter de se lasser trop rapidement. Ajoutez à cela une excellente jouabilité, le mode reverse, Pocket Bike et 2 joueurs, et vous obtiendrez un soft de qualité capable de séduire le plus blasé des motards virtuels. »
Design 7 Durée de vie 7 Jouabilité 7 Musique et Son 7 Originalité 8 Technique 8
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Sonic Wings Special (Saturn) 25.09.22
Le titre de Video System sort en juillet 1996 sur Saturn et PS1 au Japon. Portage de la version arcade (''Sonic Wings Limited''), il verra le jour en PAL sur la console de Sony très tardivement, en août 2004 seulement !
L'introduction en image de synthèse s'avère d'une qualité assez moyenne. Elle met en scène des combats aériens et des DCA, tout en listant les principaux membres du studio de développement ayant œuvré sur le jeu. Dommage que la taille des vidéos soit aussi réduite, elles n'occupent même pas la moitié de l'écran...
Après un rapide passage via le menu options, vous pourrez paramétrer l'affichage (normal, scroll ou bien en tate si vous êtes prêts à basculer votre téléviseur), remapper les boutons (la fonction autofire est présente, ô joie !) ou encore ajuster le niveau de difficulté. Cette dernière aura une influence directe sur le nombre d'ennemis et de boulettes à l'écran, la complexité des patterns mais aussi le nombre de crédits. Ils sont illimités en easy, au nombre de 9 en normal, de 6 en hard et de 3 en hardest.
De base vous aurez accès à 10 pilotes pour autant d'engins volants mais vous pourrez en débloquer un paquet par la suite (4 pilotes de plus), à chaque fois que vous finissez le jeu avec un personnage différent en gros... Constante de la série, la sélection de votre zinc se fait totalement à l'aveugle : aucune indication sur le range et la forme des tirs, la vitesse de votre zinc, l'effet des smart bombs. Il faudra donc les tester un par un pour trouver votre chouchou ! La proposition est très fournie en tout cas, entre des avions de chasse, des avions furtifs, des hélicos, des tirs plus ou moins concentrés, et des smart bombs dont les effets varient considérablement (Mao Mao freeze les ennemis quelques secondes, le dauphin Whity envoie 4 grosses masses noires qu'il peut contrôler et envoyer sur les ennemis, un peu à la manière d'une boule de bowling).
Pot-pourri (ou best-of si vous préférez !) des 3 premiers épisodes, Sonic Wings Special en reprend la plupart des éléments : les stages, les pilotes emblématiques, les boss, les mécaniques de gameplay. Si vous connaissez déjà un minimum la série, vous évoluerez en terrain connu !
Une run complète se déroule sur 9 niveaux. Seul le premier niveau reste toujours le même (celui prenant place à Tokyo) et il y a 3 stages finaux différents. Sachant qu'il y a 17 stages au total (34 en réalité puisque chacun à 2 variations, ex NYC au soleil couchant ou bien NYC en plein jour), cela représente un nombre très conséquent de combinaisons possibles ! D'autant plus que passé le niveau 5, vous aurez la possibilité à 2 reprises de choisir entre 2 niveaux différents. Ce "Route Select" est semblable à celui que l'on trouvait déjà dans Sonic Wings 3. Une fois le boss de fin de niveau détruit, un petit avion rouge apparaissait alors et, selon si vous détruisiez son aile droite ou son aile gauche, vous preniez un chemin différent. Ici, il laisse la place à un écran fixe, vous laissant le choix entre 2 routes différentes.
Graphiquement, Sonic Wings Special offre toujours des environnements assez fades et ternes. L'esthétique militaire avec des backgrounds qui se veulent pseudo-réalistes n'est pas sans rappeler celle des Strikers 1945. La filiation avec la série de Psykio saute aux yeux. D'ailleurs, plusieurs membres de Video System quitteront la société pour monter ce studio de développement concurrent...
Les stages se révèlent globalement assez courts (moins que dans Sonic Wings 3 cependant). Les niveaux traversés sont particulièrement variés et aisément reconnaissables : Paris, NYC, les falaises de craie de Douvres, désert syrien, les Monts Oural, Détroit du Bosphore, Hawaï, Moscou, Canal de Panama, Grand Canyon, Mexique, etc. Question dépaysement, vous allez être servis donc !
L'affrontement contre les boss constitue le point culminant de chaque stage. Ils sont imposants, retors et présentent des patterns assez variés, avec des boulettes qui inondent l'écran. Même si Sonic Wings est à ranger dans la catégorie des shmups verticaux à l'ancienne, les joutes contre les boss le feraient presque passer pour un danmaku !
Les musiques ont été changées pour la plupart, mais elles ne constituent toujours pas le point fort de la série... Les bruitages s'avèrent plus réussis en revanche, les tirs et les explosions étant assez impactants...
Côté durée de vie, une run entière vous prendra à peine une toute petite vingtaine de minutes. Mais comme vous l'avez déjà compris, l'intérêt du soft réside surtout dans la multitude de stages, de pilotes et de vaisseaux avec leurs caractéristiques propres, ainsi que l'enchaînement aléatoire des stages. En finissant le jeu, vous débloquez un nouveau zinc pour chaque pilote. Vous n'êtes donc pas prêts d'en faire le tour ! Et le mode 2 joueurs en simultané devrait achever de vous convaincre.
La difficulté a été revue à la baisse par rapport aux épisodes précédents. Si vous perdez un continue, vous pourrez respawn instantanément lors des 7 premiers stages. S'agissant des 2 derniers, il vous faudra absolument les 1cc. En effet, si vous perdez un continue dans les stages 8 et 9, vous reprendrez votre partie automatiquement en début de niveau... Dommage au passage qu'il ne soit pas possible de changer de perso lorsque l'on perd un continue, contrairement à bon nombre de jeux d'arcade...
En définitive, Sonic Wings Special constitue un bon shmup vertical sur Saturn, même si on trouve bien mieux dans le genre sur la console de Sega. Titre sympathique, très classique mais pas indispensable, il s'avère finalement assez paresseux, n'exploitant pas vraiment les capacités des 32-bits et se contentant de refourguer des stages déjà vus et revus dans les 3 Sonic Wings précédents... Nonobstant, il s'agit peut-être de l'épisode à privilégier si vous souhaitez découvrir la série, puisque c'est de loin le plus abordable, tant financièrement qu'en termes de difficulté. En plus de proposer un contenu généreux !
Ma note : 15/20
Sonic Wings 2 sur AES garde ma préférence, suivi de l'épisode SFC (surtout pour la ''prouesse'' technique). Je classerais Sonic Wings Special juste après, Sonic Wings 3 occupant la dernière place de mon classement (trop court, il s'apparente presque à un boss rush)... Je n'ai pas trouvé de tests dans la presse d'époque, ayant pourtant épluché pas mal de canards spécialisés...
Sonic Wings 2 (AES) > Sonic Wings (SFC) > Sonic Wings Special (Saturn) > Sonic Wings 3 (AES)
Test de Sonic Wings SFC (16/20)
https://forum.supagemu.com/topic/101/le-blog-de-kurush-topic-du-palmarès/306Mini Tests de Sonic Wings 2 (16.5/20) & Sonic Wings 3 (14.5/20) sur AES
https://forum.supagemu.com/topic/101/le-blog-de-kurush-topic-du-palmarès/39
Une petite photo de famille... Il me manque éventuellement la version PS1 jap mais je ne pense pas la prendre, étant donné qu'elle est totalement redondante avec la version Saturn jap que je possède déjà…
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TCK : The Cursed Knight (MD) 30.09.22
J’ai reçu mon exemplaire de TCK (backé sur Kickstarter) en début de semaine, et je l’ai fini sur 3 soirées ‘’à la cool’’, c’est-à-dire en mode normal et en reprenant ma partie à chaque fois grâce aux passwords. J’ai donc eu la fin pour les noobs si je puis dire… Mais je compte le refaire d’une traite et en moins de 1h30 pour avoir droit à la meilleure fin… Preuve à l’appui ! 😊
Il s’agit du premier titre réalisé par GGS Studio Creation, un studio de développement totalement amateur composé de Fawzi Zaidi ‘’Ivankaiser’’ (en charge de la DA et des graphismes), Kris Wiss (qui s’est occupé du level design et des musiques), Arnaud Demarais (le codeur/programmeur de la bande), Bob Hombourger (au debug mais il a aussi proposé des idées de gameplay au reste de l’équipe) et Guilhem Mercier (pour les bruitages). La production a été déléguée à Broke Studios. Le niveau de finition globale se révèle excellent au passage : grain de l’insert, qualité du papier de la notice, carte panini, poster et même un CD bonus avec l’intégralité de la soundtrack du jeu (mais aussi 9 musiques supplémentaires, réorchestrées et/ou qui n’ont pas été intégrées dans le jeu faute de place sur la Rom). Du travail d’orfèvre !
Vous devrez d’abord choisir votre langue, anglais ou français. Vous pourrez ainsi entendre un court extrait à chaque fois des hymnes « The Star-Spangled Banner », « God Save the Queen » (enfin plutôt the King !) et « La Marseillaise ». Un jukebox (grossièrement caché) est même présent pour écouter les 16 compositions musicales présentes sur la cartouche ! S’ensuit une introduction offrant de jolis effets de distorsion. A vous alors de choisir votre configuration manette, sachant que le jeu a été pensé pour être dosé avec une manette 6 boutons pour plus de confort. Je vous conseille d’ailleurs d’opter pour la configuration du milieu, celle pour laquelle la fonction gravité est associée à la gâchette (enfin le bouton ‘’Mode’’). Un mini tutoriel vous permet de vous familiariser avec les principales commandes et les quelques subtilités de gameplay. A vous ensuite d’opter pour le mode difficulté qui vous convient : normal (vies infinies), old school (3 vies et 2 continues) ou insane… Si vous privilégiez ce dernier, vous n’aurez d’autre choix que de one-lifer le jeu !
Concernant l’histoire et l’univers de TCK, je me suis contenté de recopier bêtement la notice :
« Nous sommes en 3122. Après l’effondrement de notre civilisation, la Terre est devenue la principauté de Dallongeville, dirigée par le roi Alberich. Les anciennes technologies sont désormais des mythes, les IA sont devenues des dieux et les anciens guerriers des légendes. Forte de ses 5 millions d’habitants, Dallongeville est le dernier bastion de l’humanité. Sa poignée de soldats génétiquement modifiés est perpétuellement en guerre contre les envahisseurs venus des quatre coins de la galaxie. Vous incarnez Kalder, le chevalier protecteur, un humain génétiquement modifié et amélioré qui vénère l’IA Skull, aujourd’hui appelée le dieu Skull. A la suite d’un affrontement qui a mal tourné, il va tenter de ressusciter sa bien-aimée, la princesse de Dallongeville, en risquant sa vie dans un voyage aux confins de la galaxie. »Avant de vous lancer dans le grand bain, une cut-scene intervient dans laquelle le roi de Dallongeville donne son consentement au valeureux Kalder pour qu’il épouse sa fille, la jolie princesse… Quand surgit un ravisseur (Ash, un pirate de l’espace) qui s’empare de la demoiselle en détresse… Difficile de ne pas y voir un hommage à Ghouls 'n Ghosts ! Cela dit, GGS éprouve un malin plaisir à détourner les codes du genre puisque cette même princesse finira écrasée comme une crêpe dans une mare de sang quelques minutes plus tard ! Charge à vous de la ramener dans le monde des vivants…
TCK propose un gameplay 2 en 1 (mi action/platformer, mi shoot them up) et puise son inspiration dans de nombreux jeux/manga emblématiques : Contra Hard Corps (pour la phase de moto en vue de face, les environnements organiques crasseux et les aliens), Akira (pour la moto bien évidemment !), SNK et la Neo Geo (« The Future is Now » sur un panneau publicitaire du premier stage), Metal Storm (pour la gravité), Mega Man (pour les affrontements contre les boss avec l’écran qui freeze et le décompte des points de vie ; la glissade de Mega Man X), Makaimura (que j’ai déjà cité), Rocket Knight, R-Type (lors du 3ème stage, un immense vaisseau autour duquel vous ‘’tournez’’ en suivant la caméra), Metal Slug 2/X (le boss du stage 5 est une référence directe à celui du 2ème stage des titres de Nazca)… et j’en passe !
Vous disposez d’un double-saut, d’une attaque glissée, d’une attaque au corps-à-corps, de supers attaques limitées (en fonction du nombre de crânes détenus, des items à ramasser – on les déclenche en maintenant appuyé le bouton de changement d’armes pendant quelques secondes) mais aussi et surtout de 3 armes à distance améliorables : un tir classique (upgradable en spreadshot), des shuriken qui suivent vos cibles façon homing, et enfin un laser, de loin l’arme la plus puissante du jeu, surtout si vous avez pu l’upgrader. A privilégier contre les boss ! A la manière de nombreux shmups, si vous perdez une vie, l’arme en votre possession au moment de votre mort sera amputée d’un niveau de puissance. Les items ‘’P’’ qui jalonnent les stages vous permettent d’ugrader vos armes.
Le soft, dont certains stages offrent un design assez labyrinthique avec plusieurs passages possibles, est truffé d’items cachés, dont des diamants (qui vous permettront de débloquer une armure vous donnant accès à un triple saut rendant l’expérience singulièrement plus facile) et 2 cœurs de vie supplémentaires (on démarre avec une barre de vie constituée de 3 cœurs). Il est par exemple possible d’en trouver un dès le premier stage… Il vous simplifiera grandement la tâche, surtout face au boss final ! Je ne l’ai trouvé que lors du début de ma deuxième run (pas encore terminée), preuve que TCK offre une bonne replay value.
La bande-son s’apprécie sur la durée. Je n’étais pas emballé par les compositions au début, les jugeant à la première écoute peu harmonieuses, voire stridentes. Même si je ne suis pas un grand fan de ces sonorités ‘’métalliques’’ propres au chipset sonore de la MD, j’ai révisé mon jugement après les avoir faites tourner à plusieurs reprises via le mini jukebox… Elles sont éclectiques (même si un poil trop orientées techno à mon goût) et collent plutôt bien avec l’univers hybride du jeu, mi-chevaleresque mi-futuriste. Les bruitages s’avèrent de bonne qualité, mention spéciale au « Kill Them All ! » au début de chaque stage…
Techniquement, TCK fait forte impression avec de nombreux effets démontrant l’ambition de l’équipe de développement : distorsions, rotations, parallaxes multiples, simulation d’un effet 3D lors de certaines phases de shmup (des immeubles, ou encore les côtes d’un gigantesque monstre/planète), ennemis au second plan apparaissant au premier, etc. Je suis plus circonspect quant à la qualité de la DA, notamment en raison d’un choix de couleurs pas toujours judicieux et d’environnements assez ternes. Le très bon côtoie des graphismes moins inspirés… Pour la défense de Fawzi, il était seul à la DA et devait tenir compte des contraintes techniques imposées par Arnaud. Ainsi, le sprite de Kalder est très réduit (seulement 32 pixels sur 32 pixels), ce qui a pour conséquences des animations ‘’ramassées’’ (attention, je n’ai pas dit à la ramasse !), même si j’aime bien le mouvement des épaules lors des phases d’ascension et de descente pendant les passages en shoot them up ! Dans ces sessions shmup, si vous poser les pieds au sol, votre perso se mettra alors à courir… Petit détail sympa !
Les boss sont imposants et proposent des patterns très variés. Leur qualité va crescendo. J’ai beaucoup aimé le Devil Baby du stage 4, celui de la première partie du stage 5 qui présente 5 ou 6 phases différentes au bas mot, et bien sûr le boss ultime, une monstruosité que l’on dirait tout droit sortie d’un vieux Contra ! Vous devrez livrer un affrontement dantesque pour en venir à bout. Essayez dans la mesure du possible d’arriver avec 4 ou 5 cœurs pour aborder ce combat avec plus de sérénité ! Je suis moins dithyrambique s’agissant des boss du 2nd stage (la hitbox de la moto est beaucoup trop large) et celui de la seconde moitié du stage 5. Le mécha que vous contrôlez est d’une lourdeur et d’une inertie agaçantes, même s’il s’agit manifestement d’un parti pris des développeurs…
TCK ne se prend pas une seule seconde au sérieux : la princesse littéralement explosée au sol, Gemu Oni en guise de mini sous-boss, la mention de Dallongeville (un hommage au créateur du kit de développement SGDK), les passwords faisant référence directement à la scène YouTube retrogaming française (« COLIK », « IVAN », etc)…
Impossible de ne pas mentionner LA grande force du jeu, son gameplay basé sur la gravité inversée qui le démarque très clairement des autres action-platfomers sur MD. On débloque cette aptitude dès le début du 2nd stage et elle va constituer une sorte de fil rouge pour tout le reste de l’aventure, notamment lors des stages 3, des secondes parties du stage 4 et 5 et enfin lors de l’ultime affrontement. Servie par un level design très travaillé, cette fonction gravité est intelligemment utilisée et justifierait presque à elle seule l’achat du jeu ! Si vous êtes férus du genre action-platformer, nul doute que vous allez prendre beaucoup de plaisir à l’utiliser pour déjouer les nombreuses pièges du jeu (pics, vide, plateformes mobiles, etc). Les phases de shoot them up sont beaucoup plus convenues en comparaison mais elles font le taff… Quoiqu’il en soit, TCK déborde d’originalité et de générosité dans son gameplay, puisqu’il il incorpore également des phases en moto, une phase où l’âme de Kalder doit retrouver son enveloppe corporelle (le gameplay rappelle alors les stages aquatiques des premiers Mario 2D), etc.
Côté durée de vie, j’ai mis environ 2h40 pour une première run (en mettant le jeu régulièrement sur pause pour prendre les nombreux screenshots illustrant ce test). L’ajout d’un système de passwords (fait sur le tard) représente une excellente idée qui rendra le jeu beaucoup plus facilement abordable et moins frustrant pour les joueurs casual. Pour les retro gamers et hardcore gamers purs et durs, il y aura toujours le challenge d’obtenir la bonne fin, de one-lifer le jeu, ou plus simplement de comparer votre temps total mis pour venir à bout d’une run et/ou votre nombre de vies perdues ! Même s’il ne se joue pas à 2, TCK s’apprécie donc sur la durée !
Voici le déroulement complet du jeu. Si vous ne souhaitez pas être trop spoilé sur les stages, les principaux boss, je vous suggère de zapper cette partie et de passer directement à ma conclusion !
Stage 1
Stage 2
Stage 3
Stage 4
Stage 5
Boss final & (mauvaise) fin
Pour conclure, j’ai été convaincu par TCK, avant tout par son gameplay ultra précis et son level design brillant, sa replay value ainsi que sa mécanique de gravité extrêmement bien pensée et qui n’a pas d’équivalent dans la ludothèque de la MD à ma connaissance. Je lui pardonne donc bien volontiers sa DA et sa bande-son inégales, des défauts de jeunesse liés à la taille réduite de l’équipe et aux contraintes de développement. La hitbox du perso aurait gagné à être plus réduite à mon avis, surtout lors des phases de shmup… Pétris de bonnes intentions, les membres de GGS peuvent se féliciter de cette première œuvre vidéoludique, réalisée par des gamers pour des gamers. Ils ont accompli un rêve de gosse (sur leurs temp personnel et à titre quasi bénévole qui plus est) et proposent au final un jeu abouti, loin d’un homebrew, et qui n’a pas à rougir face aux gros titres néo-rétro sortis ces dernières années sur Mega Drive (Demons of Asteborg, Xeno Crisis, ou encore Paprium, que je n’ai pas eu encore l’occasion de tester)… Et rien que pour cela, chapeau bas Des débuts très encourageants donc… En espérant que leur prochain jeu soit encore meilleur !
Ma note : 15/20
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@kurush Pour Broken Sword, j'ajoute une info qui n'est pratiquement connue de personne. Le jeu est une reprise/inspiration du Pendule de Foucault d'Umberto Eco : Passage dans Paris avec une enquête dans les égouts (et même certaines énigmes sont inspirées du texte), complot de "Neo Templiers", caractère international des enjeux... On retrouve de nombreux ingrédients qui feront le succès du jeu.
Dans un numéro PlayStation Mag, une interview de Cécil y fait référence mais c'est absolument évident en lisant le livre (qui est un vrai roman d'érudition et franchement difficile d'accès).
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Merci Sebee, vraiment cool cette anecdote ! Je la rajouterai dans ma petite review, hyper intéressant ! Ca donne envie de retrouver l'interview dans Playmag...
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Maruko Deluxe Quiz - Chibi Marukochan (Neo.Geo AES) 01.10.22
Un jour à marquer d’une pierre blanche puisque je fais partie du cercle très restreint des collectionneurs AES jap possédant un Chibi original ET SURTOUT l’ayant terminé ! Mon japonais étant bien rouillé, vivent l’application Google Trad et les crédits infinis avec l’Unibios ! Honnêtement, il faut quand même faire preuve de pas mal de motivation et d’abnégation… Même avec un bon niveau de japonais, il y a un paquet de questions de culture générale japonaise bien tendues pour un pauvre gaijin (sans compter qu’elles ont près de 30 ans d’âge !) et le temps de réponse que l’on vous accorde s’avère vraiment très restreint, surtout qu’il faut déchiffrer tous les kana et les kanji en un temps record. Donc merci à Google Trad qui améliore significativement le confort de jeu ! Il reste toujours la possibilité de répondre complètement au hasard mais Chibi perd alors tout son intérêt…
Développé par Takara et édité par SNK, Chibi Marukochan sort en novembre 1995 en MVS et en janvier 1996 sur AES. Comme son nom complet l’indique, il s’agit d’un jeu de quizz basé sur le manga éponyme, un shoujou (réalisé par Momoko Sakura) qui présente une longévité impressionnante, de 1986 à 2009. Le manga suit les aventures de Maruko-chan, une petite écolière de 9 ans dans la préfecture de Shizuoka, qui rêve de devenir mangaka (la dimension autobiographique est assez forte). Si jamais vous voulez en apprendre un peu plus sur ce manga : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chibi_Maruko-chan
Après avoir observé la cinématique (Maruko a gagné un ticket pour participer au Deluxe Quiz) et avoir sélectionné votre niveau de difficulté, un écran fixe sous forme de didacticiel vous explique le principe sommaire du jeu : le stick (utilisable uniquement dans les mini-jeux) et les boutons A B C et D de la manette, associés à 4 réponses différentes. En effet, le concept de Chibi est d’une simplicité enfantine : on vous pose une question et il y a à chaque fois 4 propositions, avec une seule bonne réponse possible… En somme, « Qui veut gagner des millions ? » avant l’heure, sauf que le temps de réponse est beaucoup plus réduit ! Vous devez sélectionner 2 persos en plus de Maruko-chan (des membres de sa famille, des camarades d’école, etc). A chaque mauvaise réponse, vous perdez un perso. Si vous m’avez suivi jusque-là, au bout de 3 mauvaises réponses, vous avez donc perdu votre trio et c’est le game over assuré !
Il existe 2 types de quizz :
- Des quizz ‘’normaux’’ proposant des thèmes éclectiques : culture générale, manga/anime, sport, mode, école primaire et secondaire, dinosaures (???), cinéma, divertissement, musique, comptes et littérature japonais, histoire, voiture/moto, loisirs, nourriture, l’univers de Chibi Maruko-Chan, etc. Il y a même quelques questions sur les jeux vidéo (Samurai Spirits, les KoF, Aladdin, etc.) Autant les questions sur les bombes atomiques de 1945, la ville de naissance de Christian Slater, les espèces de dinosaures, les tribus aborigènes d’Australie, MS-Dos relèvent du domaine du possible, autant j’ai totalement calé et ai donc répondu au pifomètre sur les séries télé japonaises des années 1990 ou les châssis des Toyota Ci-dessous, quelques exemples de questions pour les japanophones :
- Des quizz de variété plus ou moins complexes (leur difficulté dépend du nombre d’étoiles qui leur est associé) basés sur votre capacité d’observation, votre mémoire, votre patience ou encore votre rapidité. Vous devrez par exemple reconstituer un animal en associant 2 éléments, trouver la bonne image subliminale dans une courte cinématique, regrouper des mots ‘’amis’’, sélectionner les bons katakana à moitié masqués dans le noir, etc.
Lors des quizz normaux uniquement, vous pourrez faire appel aux capacités spéciales des persos que vous avez sélectionnés pour accompagner la petite Maruko : choix des thèmes, marquer 2 points au lieu d’un seul, n’avoir que 3 réponses possibles au lieu de 4, ou bien avoir un temps de réponse plus long que la normale…
Une run complète vous prendra une bonne heure au bas mot (voire le double), surtout si vous abusez des continues comme moi... Le quizz est subdivisé en 7 stages qui reprennent toujours le même déroulement : d’abord un quizz normal, puis un quizz de variété. Plus vous progressez dans les stages, plus il y a de questions auxquelles il faudra répondre correctement dans les quizz normaux afin de pouvoir passer à l’étape suivante. Chaque stage est ponctué d’un mini-game : un jeu de hasard, un jeu d’adresse (Maruko doit tuer des extra-terrestres au pistolet laser tout en épargnant des lapins, ça ne s’invente pas !), du calcul mental à réaliser dans le temps imparti (assez addictif d’ailleurs), un labyrinthe dans lequel il faut guider une coccinelle vers la sortie tout en récupérant des tokens que vous pourrez miser ensuite, un jeu dans lequel il faut reconstituer un visage à partir de 3 parties qui défilent (exactement comme certains niveaux bonus de Super Mario Bros. 3 !), etc. Ces mini-games se révèlent assez fun et permettent de faire redescendre la pression…
Vous apprendrez lors de la cinématique de fin que Maruko-chan se trouvait en fait un plein rêve (un peu à la manière de Link dans Link’s Awakening), le quizz n’ayant jamais eu lieu pour de vrai… Tout ça pour ça aurais-je envie de dire
Pas grand-chose à signaler concernant l’enrobage visuel et sonore. L’atmosphère est bien évidemment très kawaii, typiquement japonaise. Les animations faciales sont plutôt réussies et varient du tout au tout selon que vous trouviez la bonne réponse ou échouiez lamentablement, les personnages n’hésitant pas à intervenir vocalement pour faire part de leur joie ou de leur frustration…
J’étais un peu sceptique au début quand j’ai vu que le jeu ‘’pesait’’ 118 Megs, soit autant que Samurai Spirits ! Mais au final, Chibi est assez gros en termes de mémoire : il y a énormément de questions et de thèmes (on ne retombe jamais 2 fois sur la même question lors d’une partie), de nombreuses digits vocales et pas mal de cinématiques qui doivent aussi bouffer de la place sur la Rom…
Difficile de donner une note à un jeu de quizz en japonais… Je m’abstiendrai pour cette fois donc ! On ne va pas se mentir, si vous n’avez pas un très bon niveau de japonais et/ou que vous n’êtes pas un très gros collectionneur sur AES, le soft n’a strictement aucun intérêt ! Raison pour laquelle on trouve très peu de converts pour ce Chibi d’ailleurs… Visant le full set AES jap, je suis très content d’avoir mis la main sur un exemplaire totalement legit récemment (même si cela m’a coûté 2 reins, enfin 5 chiffres…). Il s’agit sans doute du titre le plus rare en jap avec Neo Turf Masters (Big Tournament Golf), il ne passe pour ainsi dire plus jamais à la vente sur Internet ou dans les boutiques japonaises… Une sacrée épine en moins dans la quête du full set donc !
Ne comptez pas sur moi pour tester tous les autres jeux de quizz disponibles sur AES, il en va de ma santé mentale…
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Ganryu 2 (Switch) 07.10.22
Suite d’un jeu paru en arcade en 1999 (uniquement sur MVS), Ganryu 2 est sorti sur à peu près toutes les plateformes en avril 2022. PixelHeart a récupéré la licence de Visco, le développement ayant été confié à Storybird Studio.
Cet action-platformer old school prend place dans un Japon féodal idéalisé et fantastique au beau milieu du XVIIème siècle. Il s’inspire fortement de l’histoire vraie de Miyamoto Musashi, un homme aux mille talents : maître bushi, calligraphe, peintre, philosophe, gouverneur mais aussi et surtout le plus célèbre escrimeur de l'histoire du pays. Ses fameuses aventures font partie de l’imaginaire collectif nippon et ont par exemple été relatées dans de nombreux livres (dont « La pierre et le sabre » d’Eiji Yoshikawa), des manga (« Vagabond » de Takehiko Inoue), etc.
Après avoir achevé Kojiro dans le premier opus, Musashi est perturbé en pleine séance de méditation par l’esprit de son adversaire défunt. Ce dernier a pactisé avec les démons pour vaincre la mort et prendre sa revanche sur son ennemi juré. Il vous somme de vous rendre immédiatement sur l'île de Ganryû-jima pour le confronter et le renvoyer à ses chères études une bonne fois pour toute, avant qu’il ne mette définitivement le Japon à feu et à sang…
Votre quête va vous mener du Nord au Sud du Japon, lors de 5 stages divisés en 2 parties distinctes (des ‘’actes’’, ponctués d’un mid boss et d’un boss) à travers les saisons (les 3 premiers stages correspondant respectivement à l’été, à l’automne et à l’hiver). Vous aurez ainsi l’occasion de parcourir (dans l’ordre) Hokkaido, Edo, Kyoto, Shikoku avant de pénétrer dans le repère de Kojiro, l’île de Ganryû.
En bon ninja, Musashi dispose d’une panoplie de mouvements très étoffée, représentée par 4 boutons principaux : saut, double-saut et wall jumps (B) ; enchainements de coups de katana (X) ; lancer de kunai simples ou spéciaux (Y) : dash et dash aérien (A). Il était à l’origine impossible de remapper les boutons mais un patch est rapidement venu corriger cette anomalie. Le grappin a purement et simplement disparu, mais on s’en accommode bien volontiers. Une barre d’énergie (beaucoup trop longue à remplir !) vous donne accès à 4 magies différentes qui correspondent à des sorts de soin, d’attaque ou de défense : « Feu Puissant », « Soleil Régénérant » (de loin le plus utile puisque vous redonne tous vos points de vie !), « Imprégnation de Foudre » et « Vent Protecteur ». A noter que vous ne pourrez contrôler que ce bon vieux Musashi, Suzume (l’autre perso du premier opus) répondant aux abonnés absents…
La rigidité du gameplay vous demandera certainement un petit temps d’adaptation. Notamment ces foutus wall-jumps qui sont compliqués à réaliser… Moins que dans Super Metroid cela étant ! En pressant 2 fois la direction, vous passerez de la marche à la course, l’animation de Musashi en phase de run étant particulièrement classieuse. D’une manière générale, les animations sont d’assez bonne facture…
Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de la direction artistique, inégale voire douteuse. L’aspect ‘’flash’’ pourra rebuter, on est à des années-lumière d’un pixel art travaillé à l’ancienne ! Le choix des couleurs manque singulièrement de bon goût, avec des teintes pastel qui font un peu tâche. Le chara design se révèle peu inspiré, avec des mobs de base (ninja, samurai, oni, etc) qui peinent à se renouveler et des boss déjà vus et revus… Pire, le perso principal fait dans le grotesque, affublé d’un kimono rose fuchsia ! Les environnements minimalistes alternent le bon (stage 1 avec des torii et des maisons aux toits de chaume dans une forêt sombre) voire le très bon (stage 2 et ses champs de blé au soleil couchant façon Samurai Spirits II) avec des niveaux à l’esthétique beaucoup plus hasardeuse. Par exemple, celui prenant place à Shikoku dans un biotope organique à la Alien que je trouve carrément hors-sujet ! Celui à Kyoto affiche des arrière-plans désespérément vides, d’une banalité confondante… L’ultime stage sous une nuit pluvieuse à la pleine lune vient un peu relever un niveau global peu flatteur…
Ganryu 2 a le bon goût de proposer différentes phases de gameplay, même si le côté action-platfomer (influencé par Shinobi III, Shadow Dancer ou encore Ninja Spirit) constitue le cœur de l’aventure et prend le dessus. 2 phases en chariot (à la manière de Donkey Kong Country) sont présentes dans les premier et dernier stages. Et une phase de shmup (assez peu inspirée d’ailleurs) vient se glisser dans la deuxième partie du 2ème stage. Ces phases ont le mérite d’apporter un peu de variété même si en définitive elles font un peu office de gadget à mon sens…
L’adage « Prudence est mère de sûreté » prend tout son sens dans Ganryu 2. Même si la sensation de fondre à la vitesse de l’éclair sur les ennemis qui se dressent devant vous en les tranchant à l’aide de votre katana s’avère franchement grisante, vous apprendre vite à vos dépends qu’elle se soldera irrémédiablement par un échec. En effet, le jeu vous invite à avancer pas à pas, les ennemis ayant une fâcheuse tendance à apparaitre de façon inopinée. Il vous faudra apprendre à connaitre et à anticiper les emplacements des ennemis, user et abuser des kunai (en quantité limitée) et du dash aérien pour déjouer les nombreux pièges. Le level design fait preuve d’une bonne maîtrise et alterne des passages horizontaux et verticaux. On pourra malgré tout déplorer des errements assez inexplicables, notamment des sauts de la foi trop nombreux et frustrants qui interpellent…
Techniquement, cette version Switch est totalement à la ramasse, malgré une MAJ principale proposée un mois après la sortie du jeu : effets de tearing quand le scrolling défile, nombreux bugs mais surtout des chutes de frame rate inexplicables… Cette dernière est venue corriger certains défauts mais je vous déconseille fortement l’achat de la version Switch, privilégiez une acquisition sur les autres consoles ou sur PC ! Le jeu était tellement peu stable à sa sortie (je l’ai pris début mai si ma mémoire est bonne) que j’ai préféré le mettre en suspens, le temps que les différentes MAJ ternissent un peu moins l’expérience de jeu… C’est limite du foutage de gueule de la part des développeurs et ça sent le jeu fini à l’eau de boudin, CARTON ROUGE
Au travers des quelques photos, vous trouverez ci-dessous le déroulement complet du jeu :
Stage 1 : Hokkaido (Actes 1 & 2)
Stage 2 : Edo (Actes 1 & 2)
Stage 3 : Kyoto (Actes 1 & 2)
Stage 4 : Shikoku (Actes 1 & 2)
Stage 5 : Ganryû-Jima (Actes 1 & 2)
La qualité de l’OST mérite d’être soulignée, avec des compositions mêlant habilement des sonorités traditionnelles nippones et d’autres beaucoup plus modernes. Rythmées, stylées, classieuses, les musiquent apportent un certain cachet au jeu et soulignent à merveille la tension permanente à l’écran ! Pas grand-chose à signaler concernant les bruitages.
Venons-en maintenant à la difficulté du soft, qui risque de décourager bon nombre de joueurs, même les plus stakhanovistes d’entre vous... Un patch est venu recalibrer la difficulté (plus de checkpoints, items de santé plus fréquents, etc) mais cette dernière reste malgré tout dans le haut du panier. Déjà, le système de magie est trop bancal puisque la barre d'énergie nécessaire pour lancer vos sorts met une éternité à se remplir, si bien que vous ne l'utiliserez pas plus d'une fois par stage. Il existe un seul et unique niveau de difficulté, impossible de basculer le jeu en easy ou en hard (ouf pour ce dernier !). Vous débutez avec 5 points de vie et vous augmentez votre barre de santé en récupérant certains items. Seul problème, si vous cramez un continue, vous repartez avec votre barre de vie standard, ce qui vous oblige donc à 1-cc le jeu pour ne pas trop galérer contre le boss final, une hérésie De même, si les continues sont infinis, les vies sont en quantité restreinte. Il est possible d’en récupérer régulièrement (2-3 par stage) dans des passages secrets qu’il sera impératif de dénicher, pour faire également le plein de kunai, items de soin, ou autres collectibles, comme des cartes Hanafuda par exemple (un clin d’œil à Nintendo ?) ou bien des manekineko/tanuki qui font grimper votre high score… Pourtant, si vous avez le malheur de perdre toutes vos vies disons à la fin de l’acte 2 d’un niveau, vous devrez vous retaper l’intégralité du niveau… Rageant sachant qu’ils sont pour la plupart très longs
Une run complète en ligne droite vous occupera une bonne heure mais comptez bien 5 à 10h pour plier le jeu. Si les 3 premiers stages vous donneront du fil à retordre (le ton est donné dès le premier niveau), le pic de difficulté explose à partir du stage 4. D’ailleurs, les développeurs ont tellement étiré les 2 derniers niveaux qu’ils occupent au bas mot les deux tiers de l’aventure. Ils sont juste horribles de difficulté et vous obligent à tout apprendre par cœur et faire preuve de beaucoup de skill, notamment lors des nombreuses phases de plateformes et d’acrobaties en tout genre. Le comble étant atteint lors d’une phase dans laquelle vous devez abuser des wall jumps en rebondissant contre des rondins de bois ornés de pics. Cette phase est tellement frustrante que j’ai préféré regarder un longplay et utiliser un ‘’glitch’’ qui vous permet carrément de passer au-dessus du décor…
Si le boss du 4ème stage ne vous opposera pas une grosse résistance (une énorme araignée aux patterns assez prévisibles) et constitue un moment de répit plus qu’apprécié, il est en toute autre concernant le boss final et ses différentes formes. Abominablement long et difficile, il me rappelle un peu celui de la série des Ghouls 'n Ghosts… en beaucoup plus corsé ! N’hésitez pas à ‘’tricher’’ dans les derniers passages de l’acte 2 du 5ème stage : il est par exemple possible vers la toute fin du jeu de dénicher 2 vies consécutives. Laissez-vous alors tomber dans le vide pour recommencer cette section autant que possible afin d’engranger un paquet de vies en un rien de temps ! Indispensable pour venir à bout du boss final en apprenant ses nombreux patterns scriptés et ses enchainements par cœur. Du pur die and retry… L’apprentissage par l’erreur poussé à son paroxysme
Le premier Ganryu n’avait pas laissé un souvenir impérissable lors de sa sortie très tardive, c’est le moins que l’on puisse dire... Trop léger techniquement et à l’intérêt très limité, il n’avait même pas eu l’honneur d’une version AES… Malheureusement, si sa suite s’avère un peu plus ambitieuse, elle ne restera pas non plus dans les annales… La faute à une esthétique flash d’assez mauvais goût, une difficulté abusive fort mal calibrée et des chutes de frame rate intempestives qui ternissent l’expérience globale et laissent un arrière-goût amer dans la bouche. C’est dommage car les sensations manettes en main sont excellentes, nul doute que vous prendrez du plaisir à défourailler à tout va une fois les aptitudes de Musashi un tant soit peu maîtrisées ! L’impression de puissance qui se dégage du perso se révèle assez jouissive au bout de quelques heures…
Un jeu exigeant qui vous demandera pas mal d’investissement personnel et de persévérance, dans lequel la frustration (récurrente) laisse parfois la place à de grands moments de satisfaction, quand vous réussissez à venir à bout d’un boss récalcitrant ou d’un passage qui vous semblait impossible. Ganryu 2 reste un très bon défouloir mais à réserver aux joueurs chevronnés et avertis… Mais aussi un peu masochistes sur les bords !
Ma note : 13/20