Test : KNIGHTS OF THE ROUND sur SUPER FAMICOM
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Après KING OF DRAGONS et MAGIC SWORD, CAPCOM plongeait une nouvelle fois le joueur dans un univers médiéval avec KNIGHTS OF THE ROUND. Sorti en 1991 dans les salles d’arcade, il avait été converti 3 ans plus tard sur la 16 bits de Nintendo.
Comme son nom le suggère, il se base sur la légende des chevaliers de la table ronde. Le prince Arthur, qui suit un apprentissage pour devenir chevalier, a réussi à retirer l'épée sacrée Excalibur du rocher qui l’emprisonnait. C’est un signe du destin : il deviendra Roi. Mais avant d’unir la Grande Bretagne comme il est appelé à le faire, il devra se débarrasser du méchant roi Garibaldi…
Converti assez tardivement dans la vie de la console, KNIGHTS OF THE ROUND avait récolté des notes honorables mais ratait le statut de Mega-Hit.
Se pourrait-il que KNIGHTS OF THE ROUND soit le GOLDEN AXE de CAPCOM, comme mentionné dans les tests ? Et puis surtout, que vaut cette conversion face à l’original en Arcade ?
—D’un point de vue graphique, cette conversion est l’une des plus réussies de la ludothèque Capcom. Les décors, plus fins et détaillés que ceux de KING OF DRAGONS, font toujours mouche. Sa colorimétrie de bon goût et son Pixel-Art soignée lui donne ce rendu très élégant, en accord avec la thématique de la Chevalerie. Le soucis du détail s’exprime aussi lorsque nos héros changent d’accoutrements au cours de l’aventure, afin de signifier leur évolution au sein de leur ordre.
Mais une SUPER FAMICOM n’est pas une carte CPS-1 et le jeu a du subir quelques concessions graphiques. Certains éléments du décors ont été supprimés, à l’image de ce puit, de ce fût, de ces soldats combattant dans le brouillard d’un sous-bois, ou de cette plaine qui apparait beaucoup moins détaillée sur SUPER FAMICOM. Certes effets graphiques, comme ces flammes qui indiquent la mort des tigres ont été supprimées. Ensuite, le nombre d’étapes d’animation chez les personnages a été réduit. Seule la taille des Sprites ne semble pas avoir été affectée.
Malgré cela, KNIGHTS OF THE ROUND n’a pas perdu son pouvoir d’attraction. Seuls quelques ralentissements, absents de la borne, viennent véritablement assombrir le tableau sur le plan technique. L’excellente bande son a, là aussi, été reproduite avec soin sur la 16bits de NINTENDO. Certains thèmes, aux accents épiques, participent a forger l’excellente ambiance du titre. Seul regret, les bruitages sonnent un peu sourds et manque d’impact, ce qui était déjà un peu le cas en arcade, cela dit.
Le Gameplay ne s’écarte pas non plus de la version Arcade en proposant un style à la frontière entre le Beat-them-all et le Hack & Slash, solide mais classique. Son système de garde et de contre est astucieux bien que difficile à dompter. On se protège en appuyant vers l’arrière au moment de frapper. En parant un coup au bon moment, votre héros casse la garde de son adversaire et devient invincibles quelques secondes ce qui permet de placer une contre-attaque. En contrepartie, votre héros devient immobile quelques instants s’il conserve trop longtemps sa garde. Ce système, moins délicat sur le plan des Timing que des Inputs, un peu capricieux, devra être maitrisé, notamment face aux Boss, pour espérer finir le jeu.
Comme dans GOLDEN AXE, nos trois héros peuvent chevaucher un animal, en l’occurence un cheval, ce qui augmente votre vitesse et votre puissance d'attaque. Les équidés, moins nombreux que dans la version Arcade, apportent aussi un peu de variété à un titre qui, il est vrai, en manque parfois. Après une vingtaine de minutes, l’ennui pointe même le bout de son nez, la faute aux quelques baisses de rythme. Le Level Design un peu plat et la palette de coups un poil trop restreinte n’arrange rien. La présence d’un coup spécial, d’ailleurs peu impressionnant, ne compense pas l’absence de chopes et d’armes secondaire… Enfin, les différences entre les héros ne sont pas si notables, à l’exception de Perceval qui contrairement aux autres, peut courir et effectuer une roulade arrière. Son allonge est en revanche moindre. Ce constat découle de son ADN Hack’n Slash, qui est ici minoré avec la disparition du mode 3 joueurs. Le jeu demeure toutefois jouable à 2, ce qui est un bon point car cela limite grandement la monotonie évoquée plus haut.
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Sorti deux ans plus tôt, GOLDEN AXE propose un univers Heroic-Fantasy violent et sombre que ne renierait pas John Milius, le réalisateur de CONAN LE BARBARE. En comparaison, KNIGHTS OF THE ROUND parait plus lisse et sage. Cela se ressent également dans les contrôles, plus nerveux dans le titre de SEGA, aidés en cela par la possibilité de courir. Sa Move-List se montre également plus riche : on peut effectuer des chopes, chevaucher plus d’animaux, et déclencher des attaques spéciales différents en fonction du nombre de fioles collectées. En revanche, GOLDEN AXE pêche par sa réalisation technique dépassée, là où KNIGHTS OF THE ROUND n’a rien perdu de sa flamboyance. Ce dernier propose en outre un système de contre, absent chez son concurrent, et des Hit-box moins approximatives. Si GOLDEN AXE a indéniablement été plus novateur que son concurrent à sa sortie, sa finition apparait aujourd’hui douteuse. Sur ce plan, KNIGHTS OF THE ROUND met tout le monde d’accord. Il remporte le Match.
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Proposant une difficulté bien dosée, une ambiance charmante et une finition exemplaire, KNIGHTS OF THE ROUND demeure à mes yeux l’un des meilleurs Beat’ de la SUPER FAMICOM, et sans aucun doute l’une des meilleures conversions de CAPCOM sur la bécane. Au point qu’il parait difficile d’affirmer qu’il était possible de mieux faire. Dommage que la Move-List ne soit pas plus étoffée sinon c’était le (quasi) sans faute.
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Golden Axe a plus de 2 ans de plus que KOTR donc il ne pouvait pas vraiment remporter le match de la technique. En revanche je le trouve nettement plus marquant à tous les niveaux. KOTR souffre également un peu de sa longueur assez excessive pour un beat, là où Golden Axe est d'une longueur parfaitement bien dosée je trouve.
Cette version SFC demeure sympathique comme tu le dis et tant qu'on n'a pas la version arcade à côté, forcément.