Test : MEGA TURRICAN (+ Director's Cut) sur MEGA DRIVE
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Après le succès de TURRICAN 2, FACTOR 5 décida de transposer la série sur les deux consoles à succès du moment, la SUPER NES et la MEGA DRIVE. Sorti sur cette dernière en 1994, MEGA TURRICAN est une suite directe de TURRICAN II, qui avait adapté sur la même bécane deux auparavant au travers d’un Reskin de mauvais goût : UNIVERSAL SOLDIER.
Il s’agit du premier et jeu de la série a avoir été pensé et développé pour la MEGA DRIVE. Un prototype datant de 1993 suggère que le jeu devait initialement être édité par KONAMI mais il le sera finalement par DATA EAST en Amérique du Nord et par SONT ELECTRONIC PUBLISHING en Europe.
Annoncée en 2020, cette édition « Director’s Cut » éditée par STRICTLY LIMITED RUN se sera fait désirer. La voici enfin dans nos mains. Première déconvenue, et pas des moindres, le dessin de l’Insert n’est pas réalisé par le célèbre illustrateur Tom Dubois, comme l’avait pourtant annoncé l’éditeur à l’ouverture des précommandes. L’oeuvre est d’un insigne mauvais gout, autant sur le plan des couleurs, beaucoup trop saturés, que de la composition, trop chargée. Que nous sommes loin de l’Insert d’origine, et probablement encore plus de l’oeuvre qu’aurait produite Tom Dubois. STRICTLY LIMITED RUN n’ayant pas communiqué sur ce changement, les acheteurs se retrouve devant le fait accompli : quel foutage de gueule ! Mais ce n’est pas tout, car une fois la boite ouverte, on constate que ce qui tient de notice est en fait un feuillet de 2 pages se résumant à décrire les contrôles. De mémoire de collectionneur c’est la première fois que je ressens un tel mépris de la part d’un éditeur à l’encontre de ses clients. Pour le reste, la qualité de production du Packaging est équivalente à celle de DARIUS, c’est à dire correct sans plus, le plastique de la boite n’ayant pas l’air bien solide…
Mais revenons-en au jeu. La version d’origine avait été testé dans le numéro de décembre 1994 de PLAYERS ONE et avait reçu un honorable 89%.
Que contient donc cette nouvelle édition Director Cut ? Officiellement, elle se compose du jeu MEGA TURRICAN, d’un nouveau mode Score Attack et du mystérieux MEGA TURRICAN DIRECTOR’S CUT. Le contenu de ce dernier n’ayant pas filtré, ni avant sa sortie ni dans le manuel, il faudra donc le découvrir par nous même…
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En ce milieu des années 95, FACTOR 5 avait fort à faire pour démontrer qu’il pouvait moderniser la série, sans en trahir l’ADN, ni indirectement, ses fans.
D’un point de vue graphique tout d’abord, MEGA TURRICAN se montre bien plus généreux en couleurs que son prédécesseur. Le titre impressionne notamment par ses arrière-plans détaillés et l’utilisation généreuse de parallaxes. On apprécie également la variété des environnements : après un premier niveau métallique, on évolue dans des égouts aux teintes verdâtres, puis dans les airs avec une prédominance de bleu et de gris, dans une décharge publique multicolors, dans un niveau organique à la Alien agrémenté de distorsion, pour terminer sur un environnement froid et mécanique. Les ennemis, dont certains sont issus des anciens épisodes, ainsi que les Boss, ont bénéficié d’un soin tout particulier dans leur conception et leur représentation graphique. L’originalité se confond là aussi avec la variété, puisque les niveaux sont souvent entrecoupés de Mid-Boss tout aussi remarquables.
Parmi les autres facteurs, pour ne pas dire Factor, différenciants des TURRICAN on trouve évidemment sa bande-son. Celle de MEGA TURRICAN réussit à se hisser à la hauteur des anciennes productions de FACTOR 5, ce qui n’est pas un mince exploit. Cela s’explique par la présence renouvelée de Chris Huelsbeck, le compositeur attitré de la série. Les musiques, dans le plus pur style AMIGA, sont dynamiques et mélodiques. Les bruitages souligne efficacement la puissance de vos tirs et les voix digits sont assez clairs.
Le fait le plus important de ce développement est sans doute la non-implication du créateur de la série, Manfred Trenz. Cette absence engendre un tournant sur le plan du Level Design. Les TURRICAN se distinguaient jusqu’à lors par leurs niveaux gigantesques que le héros était libre d'explorer. Dans ce troisième épisode, ces derniers paraissent plus étriqués, la progression plus linéaire et l'action plus intense.
De ce point de vue, MEGA TURRICAN rejoignait les standards des consoles de salon en termes de Game Design, même si les séquences de plateformes et de recherche ne l’ont pas totalement abandonné.
Si certains, comme moi, apprécie cette orientation plus action, d’autres, et notamment les fans de la première heure, regretteront l’élément qui faisait, il est vrai, le sel et l’originalité de la série jusqu’à présent, à savoir les immenses niveaux à explorer. Cela dit le jeu est tout sauf linéaire, proposant des niveaux parfois tortueux et une belle variété de Level Design. Les mécaniques évoluent également fortement au fil de l’aventure, accentuant parfois la plateforme, l’action ou les combats de Boss comme dans le stage de la décharge.
Et surtout, le jeu ne rate pas l’essentiel en proposant des contrôles réactifs et précis, facteur important pour un Run’n Gun, vous en conviendrez…
Voici comment se décline la configuration des boutons : B sert à tirer, C à sauter et A à utiliser le grappin. Cet instrument, qui remplace le rayon des anciens épisodes, sert à s’agripper à des plateformes pour les atteindre. Même si l’idée est bonne, on sent que cette fonctionnalité, loin d’avoir été pensé comme un élément central du Gameplay, a été adjoint au dernier moment. Son utilisation est bien trop rare, sauf dans l’avant dernier niveau. Il n’est toujours pas possible de tirer autrement que devant soi, mais ce manque est toujours compensé par l’agilité et le dynamisme du personnage.
Le jeu propose trois armes principales : un Spreadshot au large rayon d’action, un tir rebondissant qui nettoie le haut et le bas de l’écran et un laser vert puissant mais de faible amplitude, que l’on Booster une fois. S’y ajoutent des bombes équivalentes à celles de CONTRA III pour faire le ménage à l’écran. La fameuse transformation en bouboule, semblable à celle de Samus dans METROID, fait son retour et se déclenche en appuyant sur A et B en même temps. Son utilisation est cette fois limitée par une jauge pour ne pas en abuser. Servant autant d’esquive que pour poser un champs de mine, elle devient indispensable face à certains Boss.
MEGA TURRICAN se veut plus accessible que ses prédécesseurs. Vous avez désormais une barre de santé qui vous protège de plusieurs touches. Bien qu'il soit plus facile que TURRICAN 2 en mode normal, les niveaux de difficulté plus élevés augmentent sensiblement la quantité de dégâts que vous subissez et rendent le jeu particulièrement ardu.
Avec ses 5 mondes et ses 15 niveaux, le jeu n’est pas court : comptez plus d’une heure de jeu pour le finir en ligne droite, sachant que les vies et continues limitées vous obligeront à recommencez le jeu depuis le début en cas d’échec.
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Venons en aux différences avec la version Director’s Cut. A l’image du SUPER TURRICAN Director’s Cut, celle-ci restaure une partie du contenu supprimé par l’éditeur, probablement pour des questions de mémoire. Parmi ces ajouts, on peut noter un stage supplémentaire dans le premier monde, où l’on se retrouve, notamment, à devoir éviter des chutes de détritus. Cet ajout s’accompagne d’une nouvelle musique fort réussie. Le jeu bénéficie aussi de quelques ajustements. Si ces nouveautés ne bouleversent pas la nature du titre, ils sont des compléments appréciables qui allongent la durée de vie et peut être plus important encore, respecte la vision originale de ses créateurs. A contrario, le Packaging médiocre signé Strictly Limited est une insulte à l'égard de ces derniers et ne plaide pas en faveur d’un achat physique. Prenez le donc en demat’ de préférence au sein de la compilation TURRICAN ANTHOLOGY.
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Si certains joueurs dénonceront à juste titre une forme de régression par rapport aux opus précédents, MEGA TURRICAN n’en demeure pas moins l'un des meilleurs jeux du genre sur MEGA DRIVE. Ses contrôles aux petits oignons couplés à un Level Design et une réalisation soignée le propulse parmi les indispensables de la bécane, il est vrai peu doté en Run’n Gun. L’absence de Manfred Trenz n’a certainement pas été neutre dans la façon dont MEGA TURRICAN a été conçu mais Factor 5 a su s’en détacher pour proposer une orientation plus action du jeu, sans pour autant renier l’ADN de la série.
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Faut se renseigner un peu avant de dire des bétises
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Concernant les boitiers utilisés chez Strictly , ma fois je les trouve bien usinés , je n'ai que Darius Etra pour l'instant. C'est le meme boitier utilisé pour Demons of Asteborg. J'ai un jeu PIKO aussi , j'avais trouvé le boitier tres propre aussi. Je n'ai pas de jeu Watermelon dans ce format pour comparer , mais on est loin loin des boitiers Aliexpress qui sont franchement de la merde. Ou de la qualité tres amateur du premier boitier de Beggar Prince.