Test : BAD OMEN sur MEGA DRIVE
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DEVILISH: THE NEXT POSSESSION, connu sous le nom de BAD OMEN au Japon, est l’oeuvre du studio AISYSTEM TOKYO et fait suite à GENKI DEVILISH sorti la même année sur GAME GEAR en 1991. Il se présente sous la forme d’un jeu hybride, entre le casse brique et le flipper, avec une touche Dark Fantasy originale. Contrairement à l’ancestral Breakout, DEVILISH propose des niveaux à Scrolling multi-directionnel et permet de faire rebondir la balle sur les côtés.
Voici comment était narré le scénario à l’arrière de la boite. Un prince et une princesse ont été transformés en statues de pierre par un démon jaloux. Leur seul espoir est de déplacer une sphère de pouvoir à travers un labyrinthe infernal. Ils doivent renverser des murs de pierre, abattre des arbres ensorcelés, galoper à travers les portes des goules et danser avec les démons, tout en voyageant à travers des mondes de feu et de glace. Plus important encore, vous devrez continuer à avancer pour échapper aux profondeurs ardentes. Non seulement vous aurez besoin de compétences, mais chaque tic-tac de l'horloge vous rapproche de la damnation éternelle !
BAD OMEN avait été assez froidement reçu dans CONSOLES + et JOYPAD. Si les testeurs reconnaissaient l’originalité de son Gameplay et de son univers, ils critiquaient la répétitivité de son concept.
BAD OMEN est typiquement le genre de titres que je boudais dans les années 90. Trop terne, trop original et peut être trop abscons aussi. Après quelques parties, j’ai pourtant fini par y prendre goût, et je vous explique pourquoi !
La direction artistique de BAD OMEN n’est pas sans rappeler celle d’ELEMENTAL MASTER. Dans le deux cas, le joueur est plongé dans un univers Dark Fantasy infestés de monstres, trolls et autres démons repoussants. Son Pixel Art le rapproche également de la ludothèque de TECNO SOFT avec ce grain et ses dégradés si particuliers. Certains Boss, particulièrement charismatiques, rappellent ceux de DEVIL’S CRUSH. Bien qu’assez dépouillés et ternes, les graphismes dégagent un charme irrésistible que les amateurs d’Heroic Fantasy apprécieront.
Les musiques, composées par Hitoshi Sakimoto, le compositeur FINAL FANTASY TACTICS ET FINAL FANTASY XII, rapproche là encore le titre des productions TECNO SOFT, sans les égaler bien sûr. Elles développent une atmosphères épique, atmosphérique et rock, en accord avec la Direction Artistique. Les bruitages sont plus communs, mais soulignent efficacement l’impact de la sphère sur les éléments à détruire.
Comme mentionné en introduction, BAD OMEN se distingue des casse-briques à la ARKANOID par son Scrolling multi-directionnel. Un peu à la manière d’un flipper, mais à sens unique, vous déplacez une sphère à l’aide de plateaux, aussi bien verticalement et horizontalement, en évitant des obstacles et des ennemis, jusqu’à atteindre un Boss. Vos deux plateaux, ou raquettes, peuvent être tournés vers la gauche ou la droite en parallèle, selon la direction vers laquelle vous voulez envoyer la balle. Des bonus permettent d’agrandir vos plateaux ou de transformer la balle en une boule de feu imparable.
La difficulté, en apparence élevée, pourra en rebuter certains, mais celle-ci finie par s’estomper avec le temps, une fois les mécaniques assimilées. Même si l’on est soulagé d’avoir franchi certains passages ardus, on finit par regretter la relative célérité de ses 7 niveaux. Signe que le concept du titre, aussi abscons soit-il, devient prenant.
Le vrai reproche que l’ont peut formuler tient à la physique parfois étrange de la balle. Parler de réalisme dans un jeu de casse-brique est certes abusif, mais ici la balle ne rebondit pas toujours comme elle le devrait. Cela devient problématique lorsque l’on pivote ses plateaux à 90 degrés dans le but de faire rebondir la balle à l’horizontal. La physique devient alors trop aléatoire. Ce manque d’anticipation dans les trajectoires finit par provoquer des frustrations, notamment dans les derniers niveaux, plus escarpés.
Malgré ce manque de finition, BAD OMEN réussit l’exploit de captiver de bout en bout le joueur, grâce à son atmosphère Dark Fantasy travaillé bien sur, mais aussi les sensations que la destruction des éléments graphiques provoquent. Evoluer dans les niveaux, à la manière d’un jeu d’action, finit par devenir Fun. Il s’agit là d’un jeu unique à beaucoup de point de vue qui mérite les quelques efforts nécessaires pour l’apprivoiser et le juger à sa juste valeur.