Mini-Test : GHOST SWEEPER MIKAMI sur SUPER FAMICOM


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    Avant d’être le jeu vidéo que je tiens dans les mains, GHOST SWEEPER MIKAMI était une série de Mangas humoristiques, signée Takashi Shiina, traitant du folklore japonais avec une touche d’ésotérisme. L’oeuvre aborde notamment le sujet de l'exorcisme et du chamanisme avec un ton décalé typiquement japonais qui la rend particulièrement originale pour un public occidental.
    Le succès du Manga et de sa déclinaison en Anime engendrera deux adaptations vidéoludiques : une sur PC-Engine, sous la forme d’un jeu d’aventure, une autre sur SUPER FAMICOM, au travers d’un jeu de plateforme. C’est de ce dernier dont nous allons parler.

    Le surpeuplement au Japon a contraint de nombreux fantômes à abandonner leurs maisons. En raison des problèmes causés par ces sans-abris d’un nouveau genre, une nouvelle profession a été créé : les Ghost Sweepers, des sortes d’exorcistes. A la tête de la Mikami GS Company, Reiko Mikami, 20 ans, part combattre les esprits armée d'un bâton magique.
    Malgré la renommé du studio NATSUME, GHOST SWEEPER MIKAMI n’avait eu droit à aucun test dans les magazines français. Le titre payait peut-être le prix de son exotisme… et il valait probablement mieux tester Alfred Chicken sur NES que ce titre de Niakwés…

    A première vue, le titre ne prétendait pas révolutionner le genre, mais brillait par l’originalité de son univers. Mais cela suffit-il à le rendre intéressant ?

    GHOST SWEEPER MIKAMI ne décontenancera pas les amateurs des productions NATSUME sur le plan graphique. Exploitant la richesse du Manga, les Pixel artistes de KIKI KAIKAI ont eu tout le loisir d’exprimer leur talent créatif dans cette adaptation. Le bestiaire, par sa variété et son originalité, et les couleurs pastels, typiques du studio, concourent à créer l’ambiance si chaleureuse qui s’en dégage. Les décors sont également placés sous le signe de la diversité, avec quelques variations graphiques entre les niveaux.

    On regrette toutefois leur manque de vie par moment, conséquence probable de l’absence de parallaxes et d’animations. Le souci du détails qui s’exprime lorsque l’héroïne change d’accoutrement à chaque stage et lorsque les ennemis se font toucher semble malheureusement avoir désertés certains environnements. Ainsi, certains stages arborent de magnifiques décors et d’autres sont plombés par des effets graphiques disgracieux, un choix de couleurs discutable et des aplats tristounets. Bref, si NATSUME ne nous déçoit pas sur le plan graphique, il ne nous décolle pas la rétine pour autant.

    Les musiques apparaissent tout aussi sage, pour ne pas dire quelconques, que les graphismes. Sympathiques mais oubliables, elles remplissent leur rôle d’accompagnement, au même titre que les bruitages, assez standards. Les quelques voix digits d’avèrent en outre un brin répétitives…

    Pas aussi étriqué qu’il n’y parait, le Gameplay de GHOST SWEEPER MIKAMI offre une vraie courbe de progression. Les contrôles se composent d’une attaque debout et sautée vers l’avant, le haut et le bas, ainsi que d’une attaque accroupie. Si l’héroïne se manipule plutôt bien, on constate que ses attaques à faible portée la rendent vulnérable face aux petits ennemis véloces. Une bonne maitrise des trajectoires et des distances s’impose dés lors rapidement pour progresser au sein des niveaux. Les combats de Boss, plutôt intéressants, exigent quant à eux une connaissance aiguë de leur patterns et des bons placements.

    Heureusement, à ces coups de bases se greffent quatre types de Power-Up venant augmenter l’allonge et/ou le spectre de vos attaques. Le problème est que ces améliorations disparaissent à chaque touche. Le jeu sanctionne donc sévèrement vos erreurs d’un point de vie et d’un perte de puissance. Il y a enfin des Smart Bombs dont la fonction première est de nettoyer l’écran des petits PNJ.

    Mais c’est probablement sur le plan du Level Design que GHOST SWEEPER MIKAMI s’enfonce dans la banalité. La plupart des niveaux, assez courts, sont structurés à la manière d’un plateformeur à défilement horizontal assez classiques. Vous trouverez bien quelques passages escarpés par moment ainsi que des plateformes sur lesquels vous accrocher et grimper, mais rien qui le distingue fondamentalement de la masse des jeux de même genre, à l’exception peut-être de deux séquences à scrolling imposé : l’une où l’on vous fait monter sur un chat géant et l'autre où l’on s’envole sur un balai à la manière d’un Shoot-them-up mais avec une bonne dose d’inertie en plus. De ce classicisme découle un sentiment de platitude un peu gênant passé les premiers niveaux, comme si le jeu ne parvenait pas à décoller…

    Malgré tous ses défauts, GHOST SWEEPER MIKAMI demeure un jeu plutôt amusant. Les sept niveaux se parcourent sans déplaisir ni frustration, malgré les nombreuses tentatives que certaines séquences exigeront de vous. Il est vrai que son ambiance réussie et sa difficulté bien dosée compensent en partie les reproches formulés plus haut. Et ce sera d’autant plus vrai si vous êtes fan d’Anime et du manga de Takashi Shiina en particulier.

    GHOST SWEEPER MIKAMI est donc à titre à conseiller aux amateurs du jeu de plateformes qui sauront mettre leur exigence de côté pour se concentrer sur sa direction artistique soignée. Cette production un brin trop générique ne vous mettra pas à l’abri de l’ennui mais aucun défaut rédhibitoire ne viendra gâcher votre expérience. Du NATSUME sans âme, mais du NATSUME quand même.


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