Mini-Test : RISTAR sur MEGA DRIVE


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    Il y a des jeux, boudés à leur sortie, qui fort de leurs qualités, ont fini par accéder à une brillante postérité. RISTAR, édité sous le nom de RISTAR THE SHOOTING STAR au Japon, en fait partie. En cette période où les joueurs semblaient se détourner des 16bits, le constructeur, ici via le studio SEGA CS, tentait de maintenir en vie sa vieille dame en noir, aidé de son indéniable savoir-faire dans le domaine des jeux de plateforme, fruit de longues années d’expérience. SONIC, dont il partage le moteur graphique, se voyait en quelque sorte décliné sous la forme d’un jeu particulièrement original et rafraichissant à une époque où ce style de jeu étaient devenu synonyme d’ennui et de paresse créative.

    RISTAR nous plonge dans un système solaire lointain qui a été corrompu par un tyran maléfique appelé Greedy. Ce dernier, a forcé les dirigeants de sept planètes à travailler pour lui et a kidnappé le père de Ristar, une petite étoile jaune humanoïde dôté de longs bras élastiques. Désespérées, les populations asservies lancent un appel à l'aide à Ristar qui part les libérer du joug de Greedy…

    Le titre avait été plutôt bien accueilli par la presse française, notamment grâce à son originalité et sa réalisation graphique. Mais derrière ses politesses transparaissait un certain détachement de la part des testeurs, probablement lié à la montée en puissance des 32bits sur le marché.

    A l’image de nombreux joueurs fascinés par la 3D, votre serviteur avait snobé ce triple A de la MEGA DRIVE à l’époque de sa sortie. Un mauvais calcul qui m’obligera à me le procurer à vil prix des dizaines d’années plus tard… Mais où était donc ma passion ? Où était-elle ? Je vous le demande ! Dans ton cul…

    Si son Look de mascotte un peu ringarde peut diviser, RISTAR mettra tout le monde d’accord sur le plan des graphismes, faisant mentir les critiques concernant la faiblesse de la palette de couleurs de la MEGA DRIVE. La colorimétrie se distingue par son aspect saturé, à la limite du fluorescent par moment, donnant une ambiance Néon-futuriste originale aux environnements. Si tous les stages ne sont pas logés à la même enseigne, certains impressionnent par leur niveau de détails et leurs magnifiques parallaxes. On apprécie aussi la variété des décors au sein des 7 mondes, subdivisés en 2 stages chacun, qui composent l’aventure. Contrairement à Sonic par exemple, aucun d’entre eux ne se ressemblent, ce qui donne une idée de l’immensité du travail fourni. Bien que l’on incarne une étoile filante, ne vous attendez pas à voir défiler le Scrolling à vitesse grand V. Stable et fluide, ce dernier est assez lent, à l’image du Gameplay qui ne favorise pas la précipitation. RISTAR se distingue là encore du hérisson bleu par son rythme posé.

    Comme loué dans les tests de l’époque, RISTAR apparait comme un jeu de plateforme qui sort des sentiers battus. Votre petite étoile, se déplaçant à pas de sénateurs, peut à l’aide de ses bras télescopiques s’accrocher à des plateformes, frapper des ennemis ou rebondir. La possibilité de frapper les ennemis à 360 degrés, à terre ou en sautant, constitue l’essentiel de la courbe de progression du joueurs. Certaines séquences de plate-formes et des combats de Boss réclame un sens du timing particulièrement aigu. Assez pataud sur terre, RISTAR révèle tout son potentiel lors des phases aquatiques en se déplaçant comme un poisson dans l’eau. Souvent pénibles dans les autres jeux, ces phases sous l'eau sont au contraire d'une grande réactivité dans RISTAR. Des chaussures anti-gravité viendront même reproduire ces sensations lors du stage 6.

    Bien que souples et réactifs, les contrôles de l’étoile réclament un minimum de pratique à cause de certaines incompréhensions vis-à-vis du Level Design. Il n’est pas rare de se faire toucher sans en comprendre les raisons et de devoir interpréter ce que les développeurs attendaient de vous. La lecture de certaines mécaniques, comme celles du stage de glace, n’est pas toujours évidente. Si elles apportent une indéniable profondeur au titre, ces séquences incongrues sont sources de frustration par moment. Sans parler des ennemis qui "popent" parfois au dernier moment, sans vous laissez la moindre chance de les esquiver. RISTAR n’est donc pas le jeu si facile dont parlaient les testeurs de l’époque et attendez vous à devoir multiplier les tentatives pour voir le bout de certains stages. Les combats de Boss constitue en revanche un quasi-sans faute. Un réel effort a été fourni pour proposer des patterns variés et originaux, à la difficulté bien dosée.

    Les musiques, composées par Tomoko Sasaki, la compositrice de NIGHTS, sont une franche réussites. Collant parfaitement aux environnements, ils brillent par leur variété, sachant se faire plus dynamiques ou discrètes, mais distillant toujours une ambiance réussie. Certains morceaux intègrent même de discrètes voix digits, du meilleur effet. Les bruitages, très « Sonicesque », sont là aussi en accord avec la nature du titre.

    Avec un total de 14 stages, ses nombreux Boss et mini-Boss, ses mécaniques variées et originales, et sa courbe de progression assez longue, RISTAR offre un repas plutôt copieux aux joueurs. Ses 1h15 pour le finir en ligne droite le placent parmi les jeux de plateforme les plus longs de la bécane. Comme dans SONIC, il y a en outre des niveaux bonus cachés dans chaque Stage et des trésors à trouver. Bon nombre d'entre eux sont difficiles à atteindre, de sorte qu’une seule session de jeu ne suffit pas à en extraire toute la substantifique moelle. En revanche, son rythme un peu haché, découlant des spécificités de son Game Design, pose la question de sa rejouabilité. Certains s’y casseront les dents. Mais pour ma part, j’ai pris plaisir à me replonger dans ce monde bigarré dont l’originalité, mais aussi les limites, n’est pas sans rappeler le titre de GAME FREAK, PULSEMAN.

    Sorti un an plus tôt, PULSEMAN apparaissait deja comme une tentative de dépoussiérer les jeux de plate-forme, trop souvent conçus à la chaine et sans âme. Tout comme RISTAR, il a pour lui l’originalité de son Game Design, tout autour pensé autour des facultés du héros. Ici le pouvoir de se transformer en une boule d’énergie capables de se déplacer dans toutes les directions et d’emprunter des circuits électriques. Ce titre audacieux et consistant aurait pu atteindre le statut de Mega Hit si sa maniabilité avait été plus peaufiné. RISTAR, moins excentrique sur la forme, n’en reste pas moins original, mais plus maitrisé sur le plan du Gameplay. S’il agace parfois aussi lors de certaines séquences délicates, il ne fait montre d’aucun défaut dans ses contrôles. Le titre de GAME FREAK, plus impertinent, pêche peut-être par orgueil, là où RISTAR repose sur des bases plus sages, mais aussi plus solides.

    Sorti à une époque où les 16bits étaient ringardisées, le titre de SEGA CS apportaient une véritable bouffée d’air frais à un genre devenus poussièreux. Ce n’est pas le moindre de ses méritent. Aujourd’hui, il apparait comme un classique de la MEGA DRIVE, à conseiller à tous les amateurs de jeux de plateformes/action.


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