Test : KING OF DRAGONS sur SUPER FAMICOM
-
Sorti la même année que KNIGHT OF THE ROUND en Arcade, KING OF DRAGONS a également été converti la même année sur SUPER FAMICOM, en 1994. Avec MAGIC SWORD, ils complètent une trilogie « officieuse » à l’atmosphère « Heroic Fantasy ».
A la frontière entre entre Beat-Them-All et le Hack’n Slash, KING OF DRAGONS propose cinq combattants archétypaux et un système de Level Up qui le rapproche du DONJONS & DRAGONS de CAPCOM. Les attributs des personnages peuvent être améliorés au cours d’une aventure qui vous fera voyager à travers le royaume de Malus. Votre but : éliminer le Dragon Rouge Gildiss.
KING OF DRAGONS n’avait pas spécialement inspiré les testeurs des magazines. Expédiés en une seule page, les tests laissaient transparaitre un manque d’intérêt évident…
Se pourrait-il que la sortie rapprochée de deux titres, en apparence similaire, leur ait porté préjudice ? Et puis nous étions en 1994… cette conversion tardive visait probablement à boucher les trous du calendrier de CAPCOM avant l’arrivée des 32bits.
Après une brève présentation des personnages, on tombe sur un menu qui se compose d’un mode 1 et 2 joueurs et d’options.
L’écart entre la version Arcade et ce portage est frappant. Qu’il s’agisse des décors, dont le niveau de détail a fortement baissé, de la taille des Sprites, qui a été réduite, ou de la plus faible résolution, les différences sautent aux yeux. Certaines décors ont perdu des animations à l’image de ces flammes ou de ce Dragon, devenu inerte sur SUPER FAMICOM. On relève aussi quelques ralentissements ici ou là, face aux Boss notamment. Ces derniers, parfois imposants, et les environnements variés, inspirés de la mythologie grecque, rattrapent toutefois l’ensemble. On voyage beaucoup dans KING OF DRAGONS et cela confère au jeu une dimension épique.
Epique, la bande-son l’est aussi. On doit les musiques à Yoko Shimomura, la compositrice de FINAL FIGHT et STREET FIGHTER 2. Le résultat est à la hauteur de son talent, même si le son parait plus étouffé sur SUPER FAMICOM. Dommage que les bruitages ne soient pas du même calibre. Sourds et discrets, ils minorent l’impact des coups et leur brutalité… contrairement à ceux de la PCB.
Comme dans tout bon Hack'n Slash, le Gameplay joue sur la complémentarité entre les cinq classes qui composent votre guilde.
Le guerrier est le plus facile à maîtriser. Puissant et résistant au corps à corps, il a également une bonne allonge. Il est toutefois un peu lent et exige de ce fait de maitriser la garde. L'archer permet de décocher des flèches puissantes à distance. Il est rapide mais il est très vulnérable au corps à corps. Ne possèdant pas de garde, il demande une bonne maitrise des déplacements et des distances. Le Templier est très résistant et très puissant au corps à corps, ce qui en fait un adversaire redoutable face aux petits ennemis. Cependant, il est très lent et sa portée est petite. Il exige donc une bonne maitrise de la garde. Le Mage utilise un sceptre pour envoyer des sorts sur les ennemis. Sa portée et sa puissance est inférieure à celle de l’archer, mais il est plus résistant que ce dernier. Enfin, le Nain, armé d’une hache, est puissant, résistant et plutôt rapide. Mais sa petite taille lui donne une mauvaise allonge.
KING OF DRAGONS dispose de contrôles simples, exploitant trois boutons : un pour attaquer, un autre pour sauter et un dernier pour déclencher une attaque magique, dont la force varie en fonctions personnages, au prix d'une perte d'énergie. Seul le guerrier, le templier et le nain peuvent parer les attaques. Particularité de cette version SUPER FAMICOM, elle permet d’attribuer le bouton de votre choix à la garde, là où la version arcade demande d’appuyer vers l’arrière au bon moment. Les Timing sont également moins serré sur console, ce qui facilité grandement son exécution. L’absence d’enchainements à proprement parler pourra en rebuter plus d’un. Hack’n Slash oblige, on frappe ici au coup par coup et non sous la forme d’enchainement. Pensé multi-joueurs à l’origine, le jeu décline une Movelist relativement restreinte par combattant mais celle-ci devient consistante lorsqu’on les additionne, chaque les combattants proposant un Gameplay différent. La disparition du mode 3 joueur minore toutefois cette logique de complémentarité. On peut également améliorer son équipement et augmenter sa puissance au fil de l’aventure, un peu comme dans un RPG, en récupérant de l’argent et des items. Il n'est malheureusement pas possible de récupérer d’autres armes, ni d’effectuer des chopes.
VERSUS : Malgré d’évidentes similarités, les deux jeux proposent des philosophies différentes. KNIGHT OF THE ROUND est un Beat-them-all plus classique alors que KING OF DRAGONS s’oriente plus vers le Hack’n Slash. Les deux jeux ont pour point commun une Move-List assez réduite et une relative technicité dans leur Gameplay, au travers d’un système d’esquives dans KING OF DRAGONS et de contres dans KNIGHT OF THE ROUND. Mais ce dernier propose une réalisation bien plus soignée. Malgré quelques belles compositions de couleurs, la conversion de KING OF DRAGONS fait pale figure face à celle de KNIGHT OF THE ROUND, pourtant sortie à quelques semaines d’intervalle. Ce dernier remporte finalement le Match.
KING OF DRAGONS est une invitation à l’aventure : un vrai jeu d’héroïque Fantasy qui prend la forme d’une quête initiatique. Il vous fera traverser pas moins de 16 stages avec pour objectif de tuer le mythique Dragon rouge. Les magnifiques musiques de Yoko Shimomura viennent sublimer cette atmosphère réussie. Dommage que le Gameplay soit si pauvre à un joueur. Le jeu révèle en fait tout son potentiel en Coop’.
KING OF DRAGONS a pris cher lors de cette conversion, mais la variété et la beauté des environnements rendent le jeu toujours attractif. Il recoit 7/10 pour les graphismes.
Le jeu parait légèrement plus lent que sur Arcade et des animations sont parties à la trappe et les décors sont devenues inertes. Quelques ralentissements sont également à déplorer. L’animation reçoit un 6/10.
Les musiques aux accents épiques sont pour la plus part réussies. En revanche, les bruitages manquent cruellement de puissance. 7/10 pour la bande-son.
KING OF DRAGONS a été pensé pour le multi-joueurs en arcade et il en découle des faiblesses dans la Movelist lors de son passage sur console, uniquement jouable à 2. Cela n’empêche pas de s’amuser, grâce à ses contrôles réactifs et la variété des classes. Le Gameplay reçoit la note de 7/10.
Si vous avez des amis, KING OF DRAGONS mérite d’être ressorti de temps de temps. Sinon, il risque de prendre la poussière. La variété des classes augmente toutefois sa rejouabiité, même à un joueur. Durée de vie 6/10.
CAPCOM nous signe ici une conversion inférieure à celle de KNIGHT OF THE ROUND. Le jeu a comme rétréci au lavage en passant sur SUPER FAMICOM. Son feeling Oldschool explique aussi les mauvaises notes des anciens magazines. Mais il n’en reste pas moins un jeu agréable à jouer et complémentaire des autres Beat-them-all plus classiques de la bécane, grâce à son système d’Upgrade et son mode Coop’ bien rodé. KING OF DRAGONS reçoit la note finale de 7/10.