Test : TMNT HYPERSTONE HEIST sur MEGA DRIVE
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Sorti dans les salles enfumées en 1991, TURTLES IN TIME engendrera une conversion sur SUPER FAMICOM un an plus tard et une version MEGA DRIVE dans la foulée, recyclant cette fois des éléments du jeu d'arcade de 1989 et de l’épisode NES sous-titré THE MANHATTAN PROJECT. Malgré ses influences multiples, HYPERSTONE HEIST, alias RETURN OF THE SHREDDER au Japon, est longtemps resté à l’ombre de ses grands frères…
Contrairement aux versions Arcade et SUPER FAMICOM qui exploitent la thématique des voyages dans le temps, HYPERSTONE HEIST propose un scénario original. Enfin "original", façon de parler…
April O'Neil en plein reportage est témoin du rétrécissement de l'île de Manhattan. Shredder annonce au monde qu'il s’agit d'une démonstration du pouvoir de l'Hyperstone, une arme issue de la Dimension X qui lui permettra de conquérir le monde. Les Tortues n'ont d'autre choix que de poursuivre Shredder pour l'arrêter...Cet épisode avait eu droit aux considérations de la presse français. Quatre pleines pages de test dans CONSOLES +, JOYPAD et PLAYER ONE, rien que ça !
Alors que je l’avais longtemps considéré comme une adaptation bête et méchante de TURTLES IN TIME, HYPERSTONE HEIST s’est relevé plus subtile et atypique qu’il n’y paraissait. Ce test me permet aussi de vous présenter cet excellent Cartmod signé Geffy de la version recolorisée du jeu par Pyron. Un petit comparatif vous sera proposé à la fin du test…
Première constatation : HYPERSTONE HEIST propose une Direction Artistique plus proche du Comics que du célèbre dessins animés des années 80 avec ses contours plus marqués et son Character Design plus agressif. Même s’il est toujours possible de choisir entre le style graphique « Comic » ou « Anime » dans les options. Nos quatre héros, représentés par un Pixel Art réussi et des animations travaillées, affichent des bouilles particulièrement sympathiques. Les PNJ ne sont pas en reste, qu’il s’agisse des ennemis de base ou des Boss, pour la plupart tirés des Comics. Signe de sa solidité technique, le jeu affiche parfois une demi-douzaine de Sprites à l’écran, sans le moindre ralentissement. Les décors, assez ternes, manquent toutefois de variété et se résument trop souvent à des égouts et des grottes un peu vides. On regrette aussi que les ennemis et les Boss abusent du Color Swap.
La bande-son est dans les standards des productions KONAMI et ne déçoit donc pas. Difficile une nouvelle fois de ne pas la comparer avec la version SUPER FAMICOM tant elles sont proches… Si on apprécie tout autant leurs mélodies, elles perdent ici en amplitude et en dynamisme. A l’image du célèbre effet sonore « Orchestra hit » qui sonne ici moins percutant. Les bruitages et voix digits, plus crapoteux, n’ont toutefois pas subit de Downgrade gênant.
Le Gameplay se base sans surprise sur celui de TURTLES IN TIME. Vous disposez d’un bouton d'attaque et de saut. La nouveauté vient d'un troisième bouton dédié au Dash. Celui-ci se déclenchait automatiquement ou en appuyant deux fois vers l’avant sur SUPER FAMICOM. L’attaque spéciale activable en appuyant sur A+B est de retour et consomme un bout de votre santé, à l’image de FINAL FIGHT. Le joueur peut toujours éclater les ennemis sur le sol à la façon d’Obélix, mais ne peut plus les jeter en direction de l'écran, absence de Zoom oblige. Ce point est particulièrement déplorable car il constituait l’une des attractions de TURTLES IN TIME, en plus l’apporter de la variété. Fort heureusement, les subtilités de son Gameplay ont été conservé : ses coups sautés, ses chopes et ses glissades qui s’enchainent sans temps morts. Sans parler de tous les pièges typiques de la série : trous, voitures, ou autres boulets.
Versus :
La version MEGA DRIVE souffre à première vue de la comparaison avec son rival sur SUPER FAMICOM. Certains effets comme le fameux lancer vers l'écran exhibant un bel effet de zoom, ou encore la course poursuite en mode 7 ont disparu. Pourtant, nous verrons avec CONTRA THE HARD CORS que KONAMI savaient contourner ses blocages avec un peu d’imagination et de talent.
Ensuite, le Level Design apparait beaucoup plus travaillé sur SUPER FAMICOM. Certaines séquences qui semblent avoir été tirées en longueur sur MEGA DRIVE sont ici plus brèves mais mieux rythmés. Les voyages dans le temps sont aussi l’occasion de varier les environnements, bien plus que sur MEGA DRIVE. Sans parler du recyclage de Boss, évoqué plus haut, qui est ici absent.
Cependant, la version SUPER FAMICOM m’a semblé un peu moins nerveuse dans ses contrôles. Cela est principalement lié à l’absence du bouton de Dash mais aussi au fait que certaines commandes soient moins intuitives, comme le coup de pied en piqué qui demande d’appuyer vers le bas ou le coup de pied chassé ou la Slide plus difficile à exécuter. A vrai dire, tout parait sortir plus facilement et rapidement sur MEGA DRIVE du simple fait que le Dash soit associé à un bouton, donnant à cette version une orientation plus Arcade. A contrario, les chopes, moins aléatoires dans leur exécution, sont plus faciles à placer sur SUPER FAMICOM et bénéficient en plus de Frame d’invincibilité bien pratiques. Bref, si la version MEGA DRIVE s’incline logiquement face à cette dernière, elle n’a pas à rougir…
Les quatre tortues ne se jouent pas exactement de la même manière ce qui apporte un peu de Replay-Value : Donatello a par exemple d’une meilleure allonge mais est plutôt lent, au contraire de Raphaello qui est rapide mais dont les coups sont de faible portée. Bref KONAMI nous a pondu un Gameplay à la fois solide, accessibles et précis, qui combiné avec la rapidité des coups, offre des combats très dynamiques et Funs.
Les tortues ninjas nous revenaient donc dans une itération solide mais dont il se dégage un petit gout de réchauffé par moment. Le manque d’ambition face à l’épisode SFC, incontestablement plus généreux, est patent et rappelle en ce sens le match SUPER CASTLEVANIA IV vs CASTLEVANIA BLOODLINES. Cela dit, la vivacité et la précision des contrôles, encore accentuée sur MEGA DRIVE, en fait un épisode recommandable pour les amateurs de Beat-Them-All. Il a toute sa place dans une ludothèque MEGA DRIVE, assez mal lotie dans le genre, aux cotés des STREETS OF RAGE…
Cette version recolorisée par Pyron a pour ambition de redonner de l’éclat aux tons un peu ternes et sombres de cette version MEGA DRIVE pour la rapprocher de la version Arcade et SUPER FAMICOM.
Mission réussie : les couleurs sont désormais plus vibrantes et lumineuses, autant au niveau des PNJ que des décors. Les traits des personnages sont moins marqués. La nouvelle colorimétrie, que l’on peut bien sur discuter, est souvent pertinente, à l’image de celle du stage sur le bateau pirate, dont les couleurs semblaient délavées sur l’original. Mais je vous laisse seul juge…