Test : BREAKERS sur NEO GEO AES


  • Private

    Présenté à la presse sous le nom de CRYSTAL LEGACY en 1993, BREAKERS mettra finalement trois ans supplémentaires pour achever sa gestation à une époque où les salles d’arcade accueillaient des caïds tels que STREET FIGHTER ZERO 2, X-MEN VS STREET FIGHTING, ou encore LAST BLADE sur la même machine. Sortir son jeu en 1996 revenait donc pour VISCO à sauter dans la fosse aux lions armé d’un rouleau à patisserie…

    Cela n’empêchera pas le jeu d’être adapté sur NEO GEO CD en 1997 et d’engendrer un correctif en 1998, sous le nom de BREAKERS REVENGE. Ce qui laisse penser que le titre avait trouvé son public, malgré un classement médiocre dans les Charts.

    C’est de très nombreuses années plus tard, probablement au milieu des années 2000, que j’ai découvert BREAKERS. Peu médiatisé dans les magazines de l’époque, il n’avait eu droit, semble -t-il, qu’à cette Preview dans Joypad. A première vue, rien ne le distinguait des autres productions du genre et avec l’arrivée massive de jeux de baston 3D sur le marché, il semblait relégué au rang d'insignifiante vieillerie vidéoludique…

    Pourtant, avec le temps, BREAKERS se taillera non pas une pipe mais une réputation de STREET FIGHTER II-like assez flatteuse. Malgré la facilité de la formule, je partage ce point de vue.


    Parmi les points commun avec le Hit de CAPCOM, on trouve tout d’abord ses Sprites excellemment animés. Il ne faut aucun doute qu’ils ont bénéficié d’une attention toute particulière au point que seuls des triples A comme ART OF FIGHTING 3 ou MARK OF THE WOLVES le dépasse sur ce plan. Son Character Design typiques du début des années 90 lui confère également un charme désuet que les quadragénaires nostalgiques apprécieront.

    Du coté du Roaster, on retrouve toute la sélection de combattants archétypaux avec les habituels Shotos à la Ken et Ryu et autres clones de Chun-Li, Zangief et Dalhsim, mais en plus ringards encore. Mention spéciale pour Pieru, un riche aristocrate français au faux look de Zorro qui finira par se faire naturaliser Italien dans BREAKERS REVENGE. A rebours de ces « beauferies », la Move-List des personnages apparait en générale assez stylée. Et même si ses décors sont dans l’ensemble dépouillés, ils ont le mérite d’offrir une bonne lecture du jeu et des distances.

    Autre point commun avec STREET FIGHTER II, la souplesse de ses Inputs. Facile à prendre en main, BREAKERS réussi l’exploit de ne pas frustrer le joueur occasionnel tout en proposant une marge de progression suffisante pour ne pas lasser. Le système de jeu, d’un insigne classicisme, rappelle celui de la série STREET FIGHTER ZERO avec ses coups faibles, moyens et forts, ses Inputs et sa jauge multi-niveaux qui débloque des Super Moves par palier. Là encore, l’absence d’originalité se fait au bénéficie d’une prise en main immédiate.

    Le jeu se distingue toutefois par son système de combo 2 en 1 d’une fluidité déconcertante. Enchainer les coups normaux et mêmes des Super Moves a rarement été aussi facile sur NEO GEO. Il s’en dégage un sentiment de surpuissance encore accentué par les Breaker Moves permettant d’annuler une Super Move par une autre. Bref, même sans Skill particulier, vous vous surprendrez à réaliser des chorégraphies assez impressionnantes dans ce jeu. De quoi vous prendre pour un « Daigo » l’espace de quelques secondes…

    Les joueurs plus exigeants auront tout le loisir d’éprouver son Breakering System permettant de casser l’enchaînement de son adversaire. Même si au final, les déséquilibres entre les combattants ne résisteront pas à leur coups de butoir, soyons honnêtes.

    La bande-son m’inspire des sentiments partagés. Peu marquante, elle réussit pourtant à me motiver pendant les combats. Mention spéciale pour le thème de Sho, qui par son caractère épique, donne envie de se lancer dans une épopée Napoléonienne… Quant aux bruitages ils mériteraient un paragraphes entier. Bien claquants, ils vous donnent l’impression de foutre des patates de forains à chaque coups. Ces derniers jouent clairement un rôle important dans le Fun qui se dégage du jeu… et je ne parle même pas des bruitages… le mieux est encore de vous les faire écouter.


    VERSUS :

    Le bon vieux KARNOV’S REVENGE, alias FIGHTING HISTORY DYNAMITE en japonais, débarquait en 1994, soit presque 2 ans avant BREAKERS. DATA EAST, déjà auréolé d’une réputation de plagiaire, nous pondait un énième STREET FIGHTER II-like, classique mais efficace, doté de personnages génériques et d’une ambiance kitsch, mais pouvant s’enorgueillir de proposer un Gameplay bien rodé. A l’image de son successeur, la souplesse et la précision de ses Inputs le rend accessible au plus grand nombre, sans pour autant sacrifier sa technicité. Cela dit, son CPU assez frustrant en solo le relègue à mon sens plus au Versus que BREAKERS, qui sait lui se montrer Fun même à un joueur, aidé il est vrai de son système de Combos plus moderne et accessible. KARNOV’S REVENGE se rattrape sur les décors, plus travaillés, et son Roster, un peu plus fourni. S’il boxe dans la même catégorie, BREAKERS a pour lui l’avantage d’être sorti deux ans plus tard et d’avoir intégré les dernières avancées en matière de système de jeu et de Game Design, ce qui est décisif à mon sens.


    Avec ses graphismes vieillots et son Roster riquiqui (8 personnages uniquement en 1996), on pourrait légitimement voir en BREAKERS un jeu de baston Random. Et bien pourtant, son Gameplay aux petits oignons et sa Move-List stylée, en font l’un des meilleurs VS Fighting de la NEO GEO et sans aucun doute, l’un des plus Funs, surtout à deux joueurs. Mais encore faut-il avoir des amis…


Log in to reply
 

Looks like your connection to supagemu was lost, please wait while we try to reconnect.